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JOP Paris 2024 : Une entrée en matière en demi-teinte en dressage

  • Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (© FFE/PSV)
    Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (© FFE/PSV)
Après la conclusion des épreuves olympiques de concours complet hier, avec l’argent décroché par l’équipe de France, changement de discipline ce mardi 30 juillet dans le magnifique écrin du parc du château de Versailles ! Le coup d’envoi du dressage a été donné ce matin. Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard ont ouvert le bal pour le clan tricolore avec une prestation en demi-teinte. Si le couple a dépassé le seuil de 70%, leur performance du jour reste tout de même en deçà de leurs derniers résultats obtenus. Rien n’est perdu pour la France et la qualification à la finale par équipes, puisqu’ils restent deux couples à s’élancer demain.

Corentin Pottier ouvre le bal pour la France 

Les trente premiers couples engagés en dressage ont présenté leur Grand Prix, un enchaînement de figures imposées sur un rectangle de 60x20m, avec en toile de fond le château de Versailles. Pour la France, seuls Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier), qui honorent leur première sélection olympique, étaient au départ aujourd’hui. Membre régulier de l’équipe de France, le couple a commis deux erreurs dans les changements de pied aux deux temps puis au temps, présentant dans l’ensemble une jolie reprise. Le jury, composé de sept juges dont le Mosellan Raphaël Saleh, leur a accordé la moyenne de 70.683%. Ils se sont placés en quatrième position du groupe A, composé de dix concurrents. 

Les deux autres équipiers français passeront le second jour du Grand Prix, dans le groupe E pour Alexandre Ayache (12h57) et dans le groupe F pour Pauline Basquin à 15h11, qui sera l’avant-dernière en piste, juste avant la championne olympique en titre Jessica von Bredow-Werndl. Quinze équipes sont en lice et l’objectif pour les Bleus est de terminer parmi les dix meilleures nations pour pouvoir prendre part au Grand Prix Spécial, qui décernera samedi les médailles collectives. 

Les résultats

La chaleur s'invite à la fête

Une vigilance orange à la canicule est en cours, avec un pic de chaleur à 36° attendu. Pour les athlètes humains comme équins, tout est mis en place pour passer cet épisode météorologique en toute sécurité. Les chevaux bénéficient d’écuries équipées d’un système de circulation d’air - l’air plus frais des sous-bois est amené dans les écuries, permettant d’avoir une dizaine de degrés en moins à l’intérieur qu’à l’extérieur - et peuvent évoluer pour l’entraînement sous un manège couvert et ventilé. Les plannings d’entraînement ont été adaptés pour profiter des températures plus fraîches, tout comme la durée des détentes. Par ailleurs, lors de ce temps de préparation avant d'entrer en piste, la température des chevaux est régulièrement contrôlée par les vétérinaires du concours. Des brumisateurs et des ventilateurs ont également été placés en sortie de piste.  

En dressage, les efforts lors de la compétition durent plus longtemps qu’en saut d’obstacles par exemple - 6 minutes pour une reprise contre une minute trente pour un parcours d’obstacles. Les cavaliers, leurs grooms et l’intégralité du staff fédéral sont donc aux petits soins de tous les chevaux pour optimiser leur récupération : douche, marche dans les allées ombragées du parc du château de Versailles…

Pour les cavaliers aussi la chaleur du jour reste supportable en piste. Si la tenue officielle impose le port d'une veste longue, elles sont réalisées dans des matières techniques respirantes très performantes. Et pour la première fois en 2024, c’est l’équipementier officiel de la délégation française, Le Coq Sportif, qui a développé et conçu une gamme de tenues spécifiques pour l’équitation, après de longs mois de travail en collaboration étroite avec la FFE et les athlètes pour assurer leur confort.

Ils ont dit 

Corentin Pottier 

“Il y avait beaucoup de bons moments d’un point de vue technique et je pense qu'il faut retenir ceux-là. Il y a deux fautes qui sont sur des exercices qui d'habitude nous réussissent et nous font gagner des points, donc c'est dommage. On a tendance à se focaliser sur le négatif, mais il y a beaucoup de bonnes choses. C'est le sport. On est entré en piste dans une ambiance extraordinaire, ce sont nos premiers Jeux olympiques. Je ne me cherche pas d’excuse, il faudra analyser un peu plus à froid techniquement. En tout cas, ce que j'en retiens aujourd'hui, au-delà de la reprise et de la performance, c'est ce public incroyable, c'était vraiment magique. C'est une vraie bénédiction de pouvoir prendre part aux Jeux. C'est aussi un parcours qui est très long, compliqué, qui a été très difficile et exigeant mentalement ces derniers mois. Quand on fait le salut final, il faut juste profiter et se tourner vers la suite. C'est le métier qui rentre.” 

Jean Morel, sélectionneur national

“Je suis déçu. J'ai toujours dit, et je le redis, ce n'est pas de faire une performance qui est difficile mais de la réitérer. Leur performance à Rotterdam était excellente, mais elle n'était pas acquise. Après, ce n'est pas évident de passer en numéro un, de même que l’apparition des grosses chaleurs. C’est le sport, ce couple méritait d'être aux Jeux. Je ne pense pas qu’il s'agisse de la pression d’être ici, mais d’un ensemble de choses. J’avais mis Corentin, en numéro 1 dans les Coupes des nations de Compiègne (60) et Rotterdam (NED), où il s'est très bien comporté. On va maintenant se concentrer sur les deux autres couples pour essayer d’en avoir au moins un en finale individuelle, mais aussi de se qualifier pour le Grand Prix Spécial pour courir avec les dix meilleures nations. La chaleur est là pour tout le monde, on ne va pas essayer de trouver une excuse. On est responsable des résultats qu'on obtient.” 

Sophie Dubourg, directrice technique nationale 

“ Bien sûr, on est déçu d'abord pour Corentin, ensuite pour l'équipe. Ce ne sont pas de grosses fautes, mais ici, les points sont vite perdus. Il ne faut pas oublier que pour ce couple, ce sont les premiers Jeux. Il y a beaucoup de stress, un beau plateau, un public nombreux… Une telle ferveur, un tel engouement à l’entrée en piste amène un peu d'anxiété chez des chevaux qui n'ont jamais connu cette configuration-là. Cependant, malgré les fautes, on conserve quand même un score à plus de 70%, ce qui est tout à fait honorable.”

Focus sur le rôle de Jan Nivelle, intervenant fédéral 

Depuis 2023, l’équipe de France de dressage est accompagnée dans sa progression par l’entraîneur belge Jan Nivelle. Présentation de cette collaboration et de la vision du technicien, qui accompagne les Tricolores à Versailles tant lors des entraînements que sur les détentes. 

Je vis en Allemagne depuis mes vingt et un ans j’y ai fait mes études pour devenir entraîneur. Je suis arrivé en France car j'étais l'entraîneur de Karen Tebar et Don Luis. En 2015, avec leur belle performance aux championnats d'Europe, ils ont permis à la France de se qualifier pour les Jeux de Rio. J'ai aussi travaillé un peu avec Pierre Volla, donc le staff avait un œil sur mon travail. J’ai intégré le staff fédéral il y a un peu plus d’un an, ce qui laisse un court délai pour changer des choses. En dressage, pour construire des bases solides puis ensuite progresser, cela demande du temps. Il s’agit de comprendre la complexité du dialogue que nous avons avec les chevaux en selle, qui est seulement un contact du corps pour obtenir une réaction. Il faut que cela soit la même idée que celle du cheval.

L’objectif est de voir des cavaliers qui montent de manière fluide, qui sont justes. Sur du long terme, le but du travail est l'harmonie, l'élasticité, la souplesse… On retrouve cela dans le travail des bases : l'importance du relâchement, de l'énergie, de la dynamique, de la longueur de l'encolure, de l’engagement du dos, etc. Avec les chevaux, il faut travailler un aspect unique par séance. Il doit comprendre ce qu’on estime être le plus important lors de l’entraînement. Ils sont dans le moment présent. Après, on planifie les séances pour travailler un éventail de points. Je suis content de la progression des couples, qui est pour moi immense. On a besoin de temps pour développer cela auprès d’un plus grand groupe de cavaliers. Il y a un beau potentiel, avec des cavaliers et des chevaux moins expérimentés en devenir.”

Arrivée des chevaux de saut d’obstacles 

Tôt ce matin, I Amelusina R 51 (propriété de SA M.S.H, Pascale Bliscaux et Philippe Berthol, Dubaï du Cèdre (propriété de la Sarl Exceptionnal Horses S.L., Sylvains Pitois et Perrine Cateline, Dorai d’Aiguilly*GL Events (propriété de l’Ecurie Perreau et fils et d’Emilie Perreau et Viking d’la Rousserie (propriété de la S.A.S. Finegal) ont fait leur arrivée sur le site olympique de Versailles. Ils vont maintenant profiter des prochains jours pour découvrir le site et s’y acclimater. La première inspection des chevaux est programmée demain matin et la première épreuve qualificative par équipes se disputera jeudi.

“ Simon Delestre, Julien Epaillard, Olivier Perreau et Kevin Staut se sentent bien et leurs chevaux vont bien. IIs ont pris part à un stage de préparation technique, cohésion et préparation mentale en Normandie. Cinq jours étaient programmés, ils nous ont demandé un petit peu plus donc ils ont passé presque huit jours ensemble. Ils ont vécu la médaille du concours complet à distance, en étant complètement connectés derrière leurs écrans. Ils ont aussi participé à la cérémonie d'ouverture et passé une nuit au Village olympique. On n'est pas inquiet concernant la préparation, on est bien entouré par un maréchal-ferrant, un podologue équin, un vétérinaire, un physio équin, etc. ”, a expliqué Sophie Dubourg. 

Communiqué FFE

30/07/2024

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