Mathieu Bourdon s’élève avec les chevaux de l’élevage du Tertre
« En début de saison, nous sommes allés un mois à Vilamoura. Les conditions y sont parfaites, cela permet aux chevaux d’attaquer la saison et d’apprendre aussi. Les juments étaient chaudes car contentes d’être en concours. Après quelques réglages, elles se sont prises au jeu. J’ai terminé le concours par un 4 étoiles avec Bigouden, c’était une première pour elle à 10 ans. Elle a été incroyable, elle a un gros cœur. Je la connais par cœur, je la monte depuis ses 4 ans ».
Puis la pandémie de Rhino est arrivée. Alors, Mathieu est resté aux écuries. À travailler, assurer l’entretien. « On a fait des exercices de souplesse. On a sauté aussi, une fois par semaine, car ce sont des athlètes ».
Avec une reprise à Saint-Lô, fin avril, accompagnée de classements, et de bonnes performances sur la 2e étape du Grand National de Barbaste, Mathieu Bourdon est confiant pour la suite : « Les juments sont bien sur 1,45 m. Mais il faut passer un cap. Être régulier sur les 1,50 m, se classer. On a les moyens pour être plus précis. L’objectif étant de courir un 4 étoiles en fin de saison ».
Mathieu Bourdon est un compétiteur et pense aussi à revenir en équipe de France. Lucide, il ne veut pas brûler les étapes, car « Pour y avoir sa place, il faut plusieurs chevaux de haut niveau. J’ai deux cartouches mais elles ne sont pas prêtes. Je ne veux pas brûler les étapes. Je veux cette année affiner les choses ».
Quant à Paris 2024, Mathieu sait que le vivier est déjà constitué et que les couples travaillent pour cette échéance. « J’en rêve bien sûr. Si je pouvais les faire avec ma jument, je le ferais. Mais je reste réaliste. Je sais que cela viendra, un jour, au moment opportun. Je rêve de 2024 aujourd’hui, mais si en 2024, je ne suis pas pris, je ne veux pas être déçu ».
Attentif à ses chevaux, il ne se met pas de frein. Avec des propriétaires qui lui font confiance, un piquet de chevaux en devenir, Mathieu travaille dans la sérénité. Fan du travail de ses parents et fier de collaborer en famille, il sait qu’il récolte les fruits et les investissements faits par le passé : « C’est frustrant d’ailleurs, car ce sont mes parents qui ont fait tout le boulot ».
Mais Mathieu assure l’avenir. Monte les chevaux avec sérieux et se prépare déjà à prendre les rênes de l’élevage. Ainsi la souche de l’élevage du Tertre n’est pas prête à s’éteindre.
Sébastien Proust
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