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Carlos Pinto ou la gestion d’un concept dressage

Dans ses pensées, le dressage rime avec toujours ! Depuis son passage à l’Ecole portugaise d’Art Equestre, la passion de Carlos Pinto ne s’est jamais émoussée. Installé depuis plus de dix ans dans le Loiret, il est appelé aujourd’hui Photo 1 sur 1
aux six coins de l’Hexagone où il insuffle son savoir au plus haut niveau

La machine ne semble jamais vouloir s’arrêter ! Carlos Pinto est sur tous les fronts où l’emblématique dressage est à l’ordre du jour. L’enseignement, le spectacle, la compétition forment un engrenage de directions où il nage comme un poisson dans l’eau. Un retour aux sources permet de comprendre ses aspirations. Formé par L. Valencia et G. Borda dans son pays d’origine, il entre à l’Ecole Portugaise d’Art Equestre en 1980 où il prend une place prépondérante et bénéficie des conseils du maître Nuno Oliveira. Une année plus tard, il enseigne lui-même avant d’aborder la compétition vers le haut niveau. Quelques années plus tard, Carlos vient en France, fort de quelques projets avant de s’installer en Alsace où il rencontre sa femme Isabelle. Cette dernière est animée de la même passion et a suivi par ailleurs un cursus en études agronomiques. Au fil des saisons, il enchaîne les championnats d’Europe dont celui de 2005 avec le lusitanien Notavel*Puy du Fou. Ce cheval à la superbe prestance l’a également conduit sur le carré lors des récents Jeux Olympiques, événement inoubliable pour un compétiteur.

Entre temps, Le couple Pinto a pris la direction de Dampierre-en-Burly proche de Sully-sur-Loire pour une installation sur une structure appartenant à M. Pellerin qui offre un outil de travail exceptionnel. C’est ici qu’aujourd’hui Isabelle prend en charge la gestion du quotidien et le travail des 25 chevaux de propriétaires ainsi que le suivi de la partie élevage composée de sept poulinières aux origines allemandes. Au cours de ses périgrinations, Carlos s’est intéressé aux Ibériques puis aux lignées Allemandes pour revenir ces temps-ci à ses complices d’origine. « Les chevaux restent des chevaux » évoque l’intéressé. « Les Allemands ont un caractère bien trempé et l’équilibre, les Ibériques nécessitent un bon soutien pour sortir les allures. Ils sont tous intéressants une fois en selle ».
Toujours s’investir et voir plus loin

Le maître des lieux travaille ses chevaux deux fois par semaine. Le reste du temps, c’est Isabelle et ses aides qui coordonnent l’activité. « Isabelle prépare les chevaux avec beaucoup de tact » précise son mari « Elle monte également en compétition. Nous formons une équipe dans le Grand National, c’est un challenge très intéressant où chaque concours a son importance en créant une émulation nouvelle ». Carlos Pinto a toujours exprimé sa volonté de s’investir sur tous les aspects du Dressage. Ainsi depuis de nombreuses années, il participe à la formation aux Ecuries du Puy-du-Fou. Il s’implique personnellement sur le dressage des chevaux et enseigne aux cavaliers sur place. Cette dernière saison, il s’est attelé à la chorégraphie du carrousel du grand manège. Plus récemment, Bartabas, directeur de l’Académie de Versailles lui a confié le suivi de l’enseignement des cavaliers-maison. Sur toutes ces prestations, rien ne lui échappe et il forme avec conviction. «Le spectacle m’a toujours passionné. On y perfectionne les figures, on porte l’accent sur les meilleures attitudes. J’ai été à bonne école dans ce domaine au Portugal. C’est une expérience qui ne s’oublie pas ! ».

Et ce n’est pas tout, il y a quelques années, Carlos s’investissait dans la création d’une selle portant sa griffe. Claude Apercé, le directeur de l’époque chez Forestier se souvient : ?« Carlos a un sens inné du cheval et il a toujours une solution où la brutalité n’est pas de mise. Sa compréhension totale de sa monture m’a toujours laissé penser qu’il était lui-même un peu centaure. Je m’avoue subjugué par l’homme et par son talent». Quant à la conception de la selle, le perfectionnisme était de mise ajoute l’ex-directeur : « il a vu les choses dans le moindre détail. Nous avons vite compris que le médiocre ne passerait pas ! »

C’est également au coeur des stages pour les enseignants ou le travail avec les élèves qui se destinent au haut niveau comme Julie Pellerin intégrée dans l’équipe de France Jeunes que Carlos Pinto relève encore le défi de transmettre ses connaissances. Dans la région Centre, c’est la seconde année qu’il dirige une douzaine d’enseignants lors de deux stages dans le courant de l’hiver : « Il existe un vrai potentiel. On a tendance à dire, qu’au cœur des centres équestres, on fait peu de cas du dressage. Je ne crois pas à cette idée. Je l’ai encore constaté en février dernier. Les enseignants étaient bien en selle et ils appréhendent le travail avec justesse. Par contre, leurs montures ne sont pas tout à fait à la hauteur pour envisager le dressage à un niveau plus élaboré. » David Laizeau, enseignant du Loiret a souvent eu l’occasion de bénéficier des conseils de Carlos Pinto « Il voit toujours à long terme. Il s’arrête peu sur la période préliminaire de travail sur le plat (période jeunes chevaux) qu’il considère comme un passage obligé quelle que soit la discipline. Son optique c’est la suite, à partir de la Saint-Georges. Là on parle dressage et les exercices deviennent pointus » Le temps de Carlos est toujours compté explique David Laizeau. « C’est pour cela qu’il n’y va pas par quatre chemins. Les mots-clés résonnent quand la progression du cheval n’est pas dans l’axe désiré. Pour cela il a un don particulier pour capter l’attention ». Très vite, les cavaliers sont conquis, prêts à s’investir un peu à l’image de celui qui leur prodigue les conseils. C’est comme cela que le dressage avance.

Catherine Roux

09/04/2009

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