Complet : on ne change rien !
Après une détection effectuée dans les régions, les cavaliers sont conviés aux stages équipe de France au Parc équestre fédéral. Ces stages sont une des clés de la réussite des équipes de France Jeunes. Ils permettent à l’équipe fédérale d’encadrement sportif de découvrir les nouveaux couples, de proposer des activités « à pied » et de véhiculer les valeurs fédérales. Ces stages sont l’occasion pour Michel Asseray, directeur technique national adjoint pour le concours complet et pour les entraîneurs-sélectionneurs nationaux d’exposer aux cavaliers le planning de la saison et la stratégie qu’ils veulent appliquer dans la gestion de l’équipe.
Qu’en pense le champion d’Europe, individuel et par équipe en titre, Victor Levecque qui du haut de ses 20 ans, participe cette année à son huitième stage fédéral ? « Ça fait pas mal d’années que j’ai la chance de faire les stages fédéraux, j’ai commencé en Poney ensuite en Junior et là c’est ma dernière année Jeunes cavaliers. C’est une fierté de porter le polo France, de faire toutes les activités et d’être avec le staff, on se sent important. Il faut avoir conscience que pour nous c’est une vraie chance d’être ici. Je suis toujours aussi content de venir, on se retrouve tous. »
Accompagner les jeunes
« Notre rôle est de former les jeunes pour qu’ils soient le plus performants possibles. Les stages sont là pour les aider avant chaque saison afin de les préparer pour l’échéance annuelle, à savoir les championnats d’Europe. On veut qu’ils aient un bon mental, un bon physique. Ils sont amenés à voyager donc on leur propose des cours d’anglais. Ils ont également des cours de bien-être animal car aujourd’hui, c’est un sujet d’actualité et d’avenir. Un check-up vétérinaire est aussi effectué en début de saison pour bien connaître chaque cheval. En parallèle, on les encourage à poursuivre leurs études car quand on se destine à devenir professionnel, il faut avoir la tête bien faite », explique Martin Denisot, conseiller technique national (CTN) en charge du projet Jeunes.
Le programme est adapté aux âges des cavaliers. La FFE entend responsabiliser les Jeunes cavaliers afin de les préparer au mieux à leur future carrière pour ceux qui souhaitent devenir professionnel. « Quand ils viennent à Lamotte, la responsabilisation est de mise. On leur demande de gérer la réservation du stage. Ils viennent pour la plupart sans leur coach, afin qu’ils soient pilotes de leur projet », avance Martin Denisot.
A contrario, les cavaliers poneys, âgés en moyenne de 13 ans, sont accompagnés par leurs parents. « Les parents et les coachs sont beaucoup plus intégrés dans ces stages afin de mettre à plat les positions de chacun », poursuit le CTN.
Créer une cohésion En regroupant toutes les catégories d’âge sur un même stage, la FFE veut renforcer la cohésion de ses équipes de France. « C’est important que tout le monde se rencontre et se rende compte de ce que l’on fait et du niveau que l’on demande sur chaque test à chaque étape. Les échanges entre coachs, entraîneurs fédéraux et parents sont facilités. Tous les exercices que l’on fait en dehors des sports équestres permettent la cohésion entre nos cavaliers et les enrichissent. C’est une priorité d’apprendre à bien vivre ensemble, se respecter, respecter une hiérarchie. Les performances passent par là. L’an passé, on avait de très bons couples mais la mayonnaise a pris car on avait un esprit d’équipe inébranlable. On s’en était rendu compte dès les stages de préparation. Le groupe vivait bien ensemble. Quand chaque cavalier sent qu’il peut compter sur ses coéquipiers pour le soutenir ça fonctionne mieux », avance Michel Asseray. Même constat pour Victor Levecque : « J’ai pu observer lors des différents championnats que j’ai faits que les résultats étaient là quand on avait une bonne ambiance dans l’équipe. C’est important d’être tous soudés et de s’entraider. Ces stages dès l’hiver permettent justement de construire cette cohésion », répète le jeune homme.
Programmes à la carte
Les cavaliers sont à la fois suivis en stage et tout au long de la saison. Cela permet au staff de les connaître davantage chaque année et d’adapter les conseils prodigués. « On s’adapte au fonctionnement de chaque cavalier. Il fonctionne bien dans un cadre donc on s’adapte à eux et on leur propose un programme adapté, à la carte. Ils sont déjà bons, notre rôle est de leur donner les moyens de devenir très bons », dit le DTN adjoint. « On est très bien encadrés et c’est adapté à chaque couple, ça c’est bien », confirme Héloïse Le Guern. Les séances de travail varient selon les couples. « Jean-Pierre Blanco regarde comment sont les chevaux sur le plat, à quel niveau ils en sont. Il les fait travailler sur les mouvements de la reprise et aussi sur des points précis demandés par les cavaliers. Moi je vais les regarder sur un parcours de saut d’obstacles ou de cross. On personnalise selon les chevaux aussi. Ceux qu’on connaît par coeur, on n’a pas besoin de les faire trop sauter. La jeune génération va faire du saut d’obstacles et du cross pour qu’on les découvre », indique Pascal Forabosco.
Conserver nos titres 2018 !
L’équipe de France de concours complet Juniors et Jeunes cavaliers est repartie l’été dernier du championnat d’Europe organisé à Fontainebleau (77) avec rien de moins que quatre médailles d’or. Cette année, les troupes tricolores sont tout aussi motivées par un autre challenge : conserver ses titres. « Les bons résultats de l’an passé vont motiver ceux qui n’étaient pas là et aussi ceux qui y étaient car ils ont aussi connu les années sans. Le challenge pour eux c’est de conserver leur titre. L’objectif est vraiment de répéter la performance. Chez les Jeunes cavaliers on devrait avoir une équipe qui tient encore la route », dit Pascal Forabosco. Pas question de se laisser aller non plus du côté des cavaliers : « Aujourd’hui avec Héloïse on fait partie des plus expérimentés chez les Jeunes cavaliers. C’est stimulant car on ne veut pas se reposer sur nos acquis. Il faut toujours essayer de faire mieux. Et si on peut rassurer ou partager notre expérience avec les nouveaux, c’est tant mieux. Dans une équipe on a tous un rôle à jouer, il est différent mais que ce soient les jeunes ou les plus anciens, tout le monde apporte quelque chose », avance Victor Levecque.
La transition Jeunes/Seniors
Si les Jeunes sont très bien encadrés, beaucoup redoutent « l’après », c’est-à-dire le passage en Seniors. « Pour ma part, j’aimerais rester au Pôle France FFE encore un peu, afin de faire la transition et ne pas tout de suite me jeter dans « le grand bain », concède Héloïse Le Guern. Des solutions sont proposées aux cavaliers. « Il y a depuis quelques années une transition qui s’opère après les années Jeunes cavaliers grâce à la catégorie Jeunes seniors. Ils peuvent courir le championnat du monde 25 ans et moins. Thierry Touzaint fait de plus en plus appel à ces jeunes pour les Coupes des nations, ça continue de leur donner de l’expérience, à l’image d’Alexis Goury ou Thibault Fournier. Ils ont un suivi et ont aussi accès au Pôle France FFE. Le staff fédéral garde toujours un oeil sur eux même s’il y a moins de proximité », explique Pascal Forabosco. Quant à Victor Levecque, il envisage sereinement son passage en Seniors l’an prochain : « Dans les catégories Jeunes on est mis dans un certain cocon. Une fois qu’on passe Seniors, on a peur de se retrouver seuls. On a la chance d’avoir un staff de grande qualité et d’une catégorie d’âge à l’autre, tout le monde travaille ensemble. Et ça se retrouve après également chez les Seniors. Même si la transition est toujours délicate on ne se sent pas délaissé bien au contraire. »
Le Parc équestre fédéral : un atout
Si le Parc offre un confort et une qualité de prestation optimums, les disciplines peuvent parfois se côtoyer et provoquer des rencontres enrichissantes. Victor Levecque a ainsi eu l’opportunité de prendre un cours particulier d’attelage à 4 avec le meneur de l’équipe de France Benjamin Aillaud en stage à Lamotte-Beuvron (41).
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