De Brenne : complet sur toute la ligne
Discrète, Carine Van Ingen conduit son élevage avec perspicacité depuis presque vingt ans et l’ambition de voir naître des sujets à vocation CCE. C’est fait. La cavalière est devenue éleveur par la force des choses. Elle a gravité
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comme ses parents avant elle dans le monde agricole et plus particulièrement dans les sphères de l’élevage. C’est ainsi que toute jeune, elle a vu quelques chevaux de sang prendre leurs quartiers parmi les chevaux de trait dans la ferme familiale de Migné dans l’Indre alors que les enfants Van Ingen faisaient leurs premiers galops d’essai. Au fil des saisons, l’aventure sportive naissait au cœur de l’élevage de Brenne. Aujourd’hui, c’est au tour de Carine de faire perdurer l’affixe. Elle vole de ses propres ailes depuis 1990 à Mézières-en-Brenne non loin du berceau initié par le clan familial. Elle a trouvé, après maintes recherches, un territoire d’une trentaine d’hectares autour de bâtiments au charme discret. « C’est une zone agréable, un peu vallonnée alors que dans le coin on parle plus souvent de parties très humides avec la présence de multiples étangs ». A ce jour, l’élevage de Brenne compte cinq poulinières plus deux en copropriété, mais ce nombre va et vient. Plus important il y a quelques années, il tend à nouveau vers un potentiel accru avec le retour à la production de jeunes femelles attribuées jusqu’à présent l’exploitation sportive. A tout cela, il faut ajouter des poulinières extérieures, confiées par leurs propriétaires pour le poulinage, les jeunes qui attendent l’âge requis pour se lancer dans le sport sans oublier quelques chevaux en pension. En définitive ce sont quelque trente chevaux qui occupent les lieux et dont, chose peu ordinaire, Carine Van Ingen s’occupe seule ! « Ce n’est ni par soucis d’économie, ni par manque de collaboration possible » déclare l’éleveuse « mais parce que je fonctionne au mieux de cette manière. Sauf quand je m’accorde un déplacement sur les compétitions ou en cas de problème qui génère le recours de bras supplémentaires, je m’occupe à ma façon ». Une vraie complicité est née avec ses juments alors qu’elle s’investit totalement dans ce qu’elle appelle son « œuvre ».
Un nom qui a fait son chemin
L’affixe de Brenne et le savoir-faire de Carine Van Ingen ont acquis une place au soleil et ce n’est pas par hasard. En effet, si Carine montait CSO avec les premiers chevaux de la famille, la rencontre de François Roemer lui fait découvrir le CCE. De ce jour, elle décidait de s’impliquer de façon différente et trouvait une motivation nouvelle. « Je crois aujourd’hui que si je n’avais pas goûté au concours complet, je me serais un peu lassée. C’est véritablement cette orientation qui m’a donné ma raison d’élever ». Et c’est bien au cœur du CCE que Carine extrait ses meilleures références. Par exemple celle d’Hobby du Mée (Fariland), indicé 157. Ce dernier est né à Mézières sous la houlette de Carine, fils d’une poulinière confiée par le naisseur. Cette dernière tout droit sortie de la chasse à courre n’était pas prédestinée à la production pour le sport. Endurante, elle se déplaçait bien précise Carine qui a vu juste. Vendu à quatre ans, Hobby du Mée connaît le succès sous la selle de Jean Teulère et s’avère à huit ans, le meilleur cheval français lors du championnat d’Europe de Puncheston. «La mère d’Hobby a très bien produit pour le CCE avec cinq poulains indicés plus de 120. J’ai d’ailleurs conservé la souche en achetant deux sœurs ».
En 2007, Carine Van Ingen se retrouvait dans le peloton de tête quant aux gains sur le circuit des jeunes chevaux. L’an passé, elle devenait même tête de liste juste avant la finale de Pompadour mais celle-ci ne s’est pas déroulée comme l’escomptait le cavalier Vincent Vernhes. « C’est tout à fait par hasard à la suite de l’achat d’un foal que j’ai fait la connaissance de celui qui allait devenir régulièrement le cavalier des de Brenne. Nous avons contracté un genre de deal. Vincent achète les jeunes ou je lui en confie certains et il s’entend à les valoriser ». Carine apprécie la virtuosité avec laquelle Vincent lui téléphone pour lui donner dans le menu tous les détails des dernières sorties. Elle n’a en effet pas toujours l’opportunité de se montrer sur les terrains de concours.
Carine croit encore en l’avenir de l’élevage malgré les aléas rencontrés ses dernières années avec les augmentations de tarifs et les coûts de production. Elle frémit à l’idée de voir disparaître la prime aux éleveurs et s’insurge volontiers : « Ce n’est pas une question de montant mais cette prime représentait à mes yeux la juste récompense d’un travail accompli et la reconnaissance d’une qualité. Après avoir vendu les poulains a un prix estimé, cette petite compensation équivalait à une piqûre de rappel récompensant la source ». Elle a toujours apprécié de vendre ses poulains sans trop attendre et les voir progresser sur les circuits sportifs. Cette année, elle attend trois nouveaux poulains. Elle préférait jusqu’à présent les poulinages très tôt dans la saison afin de se consacrer pleinement aux autres phases inhérentes à la reproduction. Les juments ont rempli tard depuis deux saisons, sans cause particulière identifiée. L’insémination a ses raisons que la raison ignore précise Carine qui cherche à comprendre.
Catherine Roux
Les 3 ans à La Celle-Condé (18)
Ils sont jeunes, fringants et demandent en général à bien faire. Ce fût le cas d’une partie du lot de trois ans, efficaces plutôt que trop démonstratifs, issus des élevages locaux mais également de la région Limousin.
Le pôle du Cheval et de l’Âne accueillait, après les journées classiques jeunes chevaux et le CSO Pro de la semaine précédente, les jeunes aspirants au métier de cheval (ou poney) de sport. Le listing des inscrits déplorait comme à l’accoutumée quelques absences et ce sont 35 produits qui ont eu les honneurs de la piste dont quelques-uns qui se sont assurés le devant de la scène. Honneur tout d’abord aux poneys dont deux flirtent avec le 8 à l’obstacle et s’offrent le luxe d’être des modèles très plaisants. Parmi les Welsh, Santal de Solies (Gary of Britan), né dans le Cher chez Pascale Terrier surpasse ses homologues alors que parmi les autres races, c’est cette fois Scoudéria PFS (Etoile d’Hardy), né dans la Drôme et appartenant à Denis Billard qui obtient un résultat identique sur les barres. Parmi les anglos, on remarquait le modèle plaisant de Sweety Champeix (Milord Champeix) issue du renommé élevage d’Hélène Hermann dans la Creuse. Parmi les SF, cinq ou six sujets s’affirmaient à l’obstacle dénotant d’une bonne préparation professionnelle et des débuts prometteurs. On retiendra Shiva de Nantuel avec une note de 7,85, une fille de Baloubet du Rouet née chez Claire Gouin dans le Cher mais également de Sisko de Bagneux (Idéal de la Loge), né dans la Vienne et appartenant à Denis Billard qui s’octroie 7,82. Ces deux jeunes recrues rivalisaient dans le modèle, 7,22 pour Shiva et 7,25 pour Sisko ce qui les positionne en tête de peloton dans leur catégorie. Avec une note au modèle un peu moindre, mais des allures (7,50) excellentes, Saïda de Nantuel (Couleur Rubin), née chez Claire Gouin réussit également parfaitement le test à l’obstacle et obtient 7,65.
Ne plus se voiler la face
A l’issue de ce rendez-vous et malgré une bonne ambiance prédominante, il est nécessaire de porter l’accent sur quelques faiblesses. Le jury appréciait la présentation et le toilettage, mais déplorait un manquement à l’éducation de quelques sujets. Ces faits se répètent de saison en saison occasionnant des difficultés. Il n’est pas évident de s’instaurer présentateur. Il faut reconnaître sur le terrain que les amateurs ou les écoles préparatoires au métier du domaine équestre sont certes motivés mais souvent peu avertis. Dans le cas des écoles, ces dernières ne semblent pas assez s’impliquer en amont et leurs futurs professionnels sont peu préparés aux exigences requises dans les concours de modèles et allures. Il arrive donc régulièrement d’être en présence de chevaux totalement inconstants, voire dangereux, ce qui fût le cas pour l’un d’entre eux (voir encadré) sur les lieux. Il en résulte une perturbation dans le cours des épreuves et une incidence néfaste pour la mise en valeur des intéressés. Comme le précisait Patrick Meunier, membre du jury au test obstacle : « Certains chevaux pourraient pourtant prétendre à des notes meilleures car ils ne sont pas dénués de possibilités. Ce sont les tenants et les aboutissants de l’éducation qui manquent cruellement. Les désordonnés, les précipités, les transis de peur n’ont cure de l’exercice demandé et la note dégringole. Parfois nous ne sommes même pas en mesure de la donner ! ». Ce constat va à l’inverse de la demande des associations nationales qui réclament aujourd’hui plus de professionnalisme. Aux intéressés concernés de prendre la mesure du déficit et de se donner les moyens de glaner plus de représentativité et des résultats plus probants.
Catherine Roux
Accident à déplorer
Ce dernier est survenu lors de la présentation « Modèle et allures » de la Celle-Condé, le 28 avril dernier. Anne Sophie Gory-Cambourieu a reçu un coup de pied à la tête, administré par un entier vraisemblablement mal maîtrisé. Un rappel s’impose ici sur le respect des conditions de sécurité ainsi que l’indispensable formation nécessaire pour appréhender de manière sérieuse le maniement des chevaux, en particulier lorsque ce sont des jeunes et à fortiori s’il s’agît de mâles. Plus de professionnalisme de la part des intéressés est à souhaiter rapidement afin d’éviter que ne se reproduise ce genre de schéma. De tels incidents, bien que nul ne soit à l’abri d’un éventuel écart d’un cheval, ternissent l’image de la filière bien que cette dernière ne soit pas en reste en matière d’avertissement et de proposition de stages de formation ou encore de professionnels susceptibles de prendre en charge l’apprentissage des jeunes chevaux. Les jours d’Anne-Sophie ne sont pas en danger et les dernières nouvelles données par sa famille sont optimistes. La jeune femme se remet doucement de ce terrible choc et nous lui présentons tous nos vœux de prompt rétablissement.
Un nom qui a fait son chemin
L’affixe de Brenne et le savoir-faire de Carine Van Ingen ont acquis une place au soleil et ce n’est pas par hasard. En effet, si Carine montait CSO avec les premiers chevaux de la famille, la rencontre de François Roemer lui fait découvrir le CCE. De ce jour, elle décidait de s’impliquer de façon différente et trouvait une motivation nouvelle. « Je crois aujourd’hui que si je n’avais pas goûté au concours complet, je me serais un peu lassée. C’est véritablement cette orientation qui m’a donné ma raison d’élever ». Et c’est bien au cœur du CCE que Carine extrait ses meilleures références. Par exemple celle d’Hobby du Mée (Fariland), indicé 157. Ce dernier est né à Mézières sous la houlette de Carine, fils d’une poulinière confiée par le naisseur. Cette dernière tout droit sortie de la chasse à courre n’était pas prédestinée à la production pour le sport. Endurante, elle se déplaçait bien précise Carine qui a vu juste. Vendu à quatre ans, Hobby du Mée connaît le succès sous la selle de Jean Teulère et s’avère à huit ans, le meilleur cheval français lors du championnat d’Europe de Puncheston. «La mère d’Hobby a très bien produit pour le CCE avec cinq poulains indicés plus de 120. J’ai d’ailleurs conservé la souche en achetant deux sœurs ».
En 2007, Carine Van Ingen se retrouvait dans le peloton de tête quant aux gains sur le circuit des jeunes chevaux. L’an passé, elle devenait même tête de liste juste avant la finale de Pompadour mais celle-ci ne s’est pas déroulée comme l’escomptait le cavalier Vincent Vernhes. « C’est tout à fait par hasard à la suite de l’achat d’un foal que j’ai fait la connaissance de celui qui allait devenir régulièrement le cavalier des de Brenne. Nous avons contracté un genre de deal. Vincent achète les jeunes ou je lui en confie certains et il s’entend à les valoriser ». Carine apprécie la virtuosité avec laquelle Vincent lui téléphone pour lui donner dans le menu tous les détails des dernières sorties. Elle n’a en effet pas toujours l’opportunité de se montrer sur les terrains de concours.
Carine croit encore en l’avenir de l’élevage malgré les aléas rencontrés ses dernières années avec les augmentations de tarifs et les coûts de production. Elle frémit à l’idée de voir disparaître la prime aux éleveurs et s’insurge volontiers : « Ce n’est pas une question de montant mais cette prime représentait à mes yeux la juste récompense d’un travail accompli et la reconnaissance d’une qualité. Après avoir vendu les poulains a un prix estimé, cette petite compensation équivalait à une piqûre de rappel récompensant la source ». Elle a toujours apprécié de vendre ses poulains sans trop attendre et les voir progresser sur les circuits sportifs. Cette année, elle attend trois nouveaux poulains. Elle préférait jusqu’à présent les poulinages très tôt dans la saison afin de se consacrer pleinement aux autres phases inhérentes à la reproduction. Les juments ont rempli tard depuis deux saisons, sans cause particulière identifiée. L’insémination a ses raisons que la raison ignore précise Carine qui cherche à comprendre.
Catherine Roux
Les 3 ans à La Celle-Condé (18)
Ils sont jeunes, fringants et demandent en général à bien faire. Ce fût le cas d’une partie du lot de trois ans, efficaces plutôt que trop démonstratifs, issus des élevages locaux mais également de la région Limousin.
Le pôle du Cheval et de l’Âne accueillait, après les journées classiques jeunes chevaux et le CSO Pro de la semaine précédente, les jeunes aspirants au métier de cheval (ou poney) de sport. Le listing des inscrits déplorait comme à l’accoutumée quelques absences et ce sont 35 produits qui ont eu les honneurs de la piste dont quelques-uns qui se sont assurés le devant de la scène. Honneur tout d’abord aux poneys dont deux flirtent avec le 8 à l’obstacle et s’offrent le luxe d’être des modèles très plaisants. Parmi les Welsh, Santal de Solies (Gary of Britan), né dans le Cher chez Pascale Terrier surpasse ses homologues alors que parmi les autres races, c’est cette fois Scoudéria PFS (Etoile d’Hardy), né dans la Drôme et appartenant à Denis Billard qui obtient un résultat identique sur les barres. Parmi les anglos, on remarquait le modèle plaisant de Sweety Champeix (Milord Champeix) issue du renommé élevage d’Hélène Hermann dans la Creuse. Parmi les SF, cinq ou six sujets s’affirmaient à l’obstacle dénotant d’une bonne préparation professionnelle et des débuts prometteurs. On retiendra Shiva de Nantuel avec une note de 7,85, une fille de Baloubet du Rouet née chez Claire Gouin dans le Cher mais également de Sisko de Bagneux (Idéal de la Loge), né dans la Vienne et appartenant à Denis Billard qui s’octroie 7,82. Ces deux jeunes recrues rivalisaient dans le modèle, 7,22 pour Shiva et 7,25 pour Sisko ce qui les positionne en tête de peloton dans leur catégorie. Avec une note au modèle un peu moindre, mais des allures (7,50) excellentes, Saïda de Nantuel (Couleur Rubin), née chez Claire Gouin réussit également parfaitement le test à l’obstacle et obtient 7,65.
Ne plus se voiler la face
A l’issue de ce rendez-vous et malgré une bonne ambiance prédominante, il est nécessaire de porter l’accent sur quelques faiblesses. Le jury appréciait la présentation et le toilettage, mais déplorait un manquement à l’éducation de quelques sujets. Ces faits se répètent de saison en saison occasionnant des difficultés. Il n’est pas évident de s’instaurer présentateur. Il faut reconnaître sur le terrain que les amateurs ou les écoles préparatoires au métier du domaine équestre sont certes motivés mais souvent peu avertis. Dans le cas des écoles, ces dernières ne semblent pas assez s’impliquer en amont et leurs futurs professionnels sont peu préparés aux exigences requises dans les concours de modèles et allures. Il arrive donc régulièrement d’être en présence de chevaux totalement inconstants, voire dangereux, ce qui fût le cas pour l’un d’entre eux (voir encadré) sur les lieux. Il en résulte une perturbation dans le cours des épreuves et une incidence néfaste pour la mise en valeur des intéressés. Comme le précisait Patrick Meunier, membre du jury au test obstacle : « Certains chevaux pourraient pourtant prétendre à des notes meilleures car ils ne sont pas dénués de possibilités. Ce sont les tenants et les aboutissants de l’éducation qui manquent cruellement. Les désordonnés, les précipités, les transis de peur n’ont cure de l’exercice demandé et la note dégringole. Parfois nous ne sommes même pas en mesure de la donner ! ». Ce constat va à l’inverse de la demande des associations nationales qui réclament aujourd’hui plus de professionnalisme. Aux intéressés concernés de prendre la mesure du déficit et de se donner les moyens de glaner plus de représentativité et des résultats plus probants.
Catherine Roux
Accident à déplorer
Ce dernier est survenu lors de la présentation « Modèle et allures » de la Celle-Condé, le 28 avril dernier. Anne Sophie Gory-Cambourieu a reçu un coup de pied à la tête, administré par un entier vraisemblablement mal maîtrisé. Un rappel s’impose ici sur le respect des conditions de sécurité ainsi que l’indispensable formation nécessaire pour appréhender de manière sérieuse le maniement des chevaux, en particulier lorsque ce sont des jeunes et à fortiori s’il s’agît de mâles. Plus de professionnalisme de la part des intéressés est à souhaiter rapidement afin d’éviter que ne se reproduise ce genre de schéma. De tels incidents, bien que nul ne soit à l’abri d’un éventuel écart d’un cheval, ternissent l’image de la filière bien que cette dernière ne soit pas en reste en matière d’avertissement et de proposition de stages de formation ou encore de professionnels susceptibles de prendre en charge l’apprentissage des jeunes chevaux. Les jours d’Anne-Sophie ne sont pas en danger et les dernières nouvelles données par sa famille sont optimistes. La jeune femme se remet doucement de ce terrible choc et nous lui présentons tous nos vœux de prompt rétablissement.
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