Haras de la Claisse : une autre idée des méthodes de reproduction
L’expérience acquise au cours de leurs carrières a donné à Beth et Paul Loisil les atouts nécessaires pour bâtir un élevage sur des bases solides. Tranquille et déterminé, Paul est un homme aux multiples facettes.Il y quelques années,
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les Haras Nationaux de la région suivaient le mouvement général et instauraient en priorité l’insémination artificielle pour leurs étalons. Ce fut en quelque sorte le déclencheur pour Paul Loisil, éleveur installé à Niherne proche de Châteauroux. Il se posait alors la question pour ses propres poulinières dans l’idée ferme qu’une saillie en monte naturelle ou en frais immédiat garantit un taux de réussite très fiable en modérant les coûts. Ces idées allaient faire naître un projet au sein des Ecuries de la Claise, où un groupe de propriétaires partage l’espace des cent hectares avec l’activité élevage. « Sans refuser la technologie puisque nous proposons l’ IAC, nous voulions rester fidèles aux ?méthodes quelque peu passées de mode » confirme l’étalonnier.
Un parcours atypique s’attache à Paul Loisil. Fils d’agriculteur, dès son plus jeune âge, il côtoie les chevaux. Des études classiques suivies d’une prépa pharmacie s’estompent lors d’un retour inopiné dans le Centre pour s’occuper de trotteurs. Durant trois ans, Il prend en charge chez un professionnel le dressage, monté ou attelé, des jeunes recrues destinées à la course et qui lui fournissent un premier bagage professionnel. En 1980 changement de cap, le cavalier choisit la version enseignement alors que l’équitation de club prend l’essor qu’on lui connaît. Il devient moniteur et s’installe à la Croix Diamant (36) où il partage son temps entre activité agricole, concours CSO et gestion d’entreprise. A ses côtés, Beth son épouse, d’origine américaine orchestre également les activités. Cavalière de CSO, juge Hunter, elle participe à la partie élevage composée des quelques poulinières qui fournissent la remonte du club ou produisent des sujets vendus pour leurs aptitudes. En 1997, la Croix Diamant devient la propriété de Robert Mage car les Loisil désirent changer d’horizon. Paul n’a plus trop envie d’enseigner. L’élevage le tente de plus en plus car le temps n’a pas émoussé son besoin de glaner de nouvelles connaissances.
Les pierres de l’édifice
Forts de leurs principes concernant la monte naturelle, Beth et Paul investissent en 2005 dans un premier étalon. Dauphin de Savinia (Quito de Baussy) a déjà à son actif un bon potentiel de produits dont Nathan des Hayettes vice-champion de France, Elite à 5 ans indicé 149 (2006) ainsi que Joli Bai du Gué, indicé 169 en CSO, très bon performer sous la selle de Stéphane Frey. « Cet étalon a changé la donne de notre élevage. Il a servi environ ?40 juments la première année et nous avons constitué notre clientèle parmi nos connaissances et en comptant sur le bouche-à-oreille » précise le propriétaire. La saison suivante, deux sujets rejoignent leur confrère. Favoritas (Hamanas, track), un cheval qui a participé à plusieurs étapes Coupe du Monde CSO ainsi que Calin d’Espoir (Double Espoir) qui appartient à Monsieur Warin. « Nous voulions reprendre le dispositif disparu aux HN. Ce fut notre leitmotiv. Avouons que la présence des étalons entretient différemment les contacts auprès des propriétaires des juments. C’est autre chose que choisir sur un catalogue ou une vidéo et acheter une paillette ! C’est le naturel qui revient au galop et il faut de tout pour faire un monde ! »
L’an passé, Quack, AA (Maganate) vice champion d’Europe CCE et appartenant à Madame Thénard vient gonfler les rangs. « La proximité du Limousin et le choix de certains éleveurs du Centre pour ce courant de sang nous ont conforté dans nos visées ». En effet, avec quatre étalons sur place, les directions sont multiples. Les Sires sont complémentaires avec des physiques, des origines et des compétences différentes. Ils peuvent convenir à un large panel de juments. « Nous espérons bien entendu faire naître un sujet exceptionnel, le rêve de tout éleveur. Scarlet du Don, une fille de Calin d’Espoirs en est la première ébauche. Elle a été sacré championne de France des deux ans en 2008. Nous constatons que les éleveurs viennent de loin (une centaine de juments ont été saillies cette dernière saison) ».
Dans son planning chargé, Paul Loisil conserve un peu de temps pour s’investir depuis trois ans au sein du conseil d’administration de l’AECVL. Son parcours et l’implication dans le milieu agricole lui apporte un autre regard sur les rapports entre les éleveurs amateurs et professionnels.?« Les éleveurs buttent sur les effets des transactions, l’écart entre l’achat et les prix de revente. De mon côté, je crois au deal car il est difficile de s’investir sur tous les fronts. Les professionnels ont un carnet d’adresses que nous ne possédons pas. Il ne faut pas compter supprimer ce palier ou court-circuiter le système, nous en avons besoin. Travailler en confiance, clarifier la situation, entretenir les contacts, voilà ce qui me semble judicieux ».
En matière d’élevage régional, Paul Loisil est confiant « Nous avons de quoi faire et des personnes pleines de bonne volonté pour en assurer la pérennité. Mais la spéculation est présente partout. Vouloir vendre à un prix élevé est un peu utopique. Il y a pléthore de chevaux, peu de clients et les budgets sont serrés ».
L’éleveur de l’Indre attend que les choses du monde économique se remettent en place. « Il faut conserver l’enthousiasme nécessaire pour laisser passer la crise ! » ajoute-t-il, sans se départir de son optimisme.
Catherine Roux
Un parcours atypique s’attache à Paul Loisil. Fils d’agriculteur, dès son plus jeune âge, il côtoie les chevaux. Des études classiques suivies d’une prépa pharmacie s’estompent lors d’un retour inopiné dans le Centre pour s’occuper de trotteurs. Durant trois ans, Il prend en charge chez un professionnel le dressage, monté ou attelé, des jeunes recrues destinées à la course et qui lui fournissent un premier bagage professionnel. En 1980 changement de cap, le cavalier choisit la version enseignement alors que l’équitation de club prend l’essor qu’on lui connaît. Il devient moniteur et s’installe à la Croix Diamant (36) où il partage son temps entre activité agricole, concours CSO et gestion d’entreprise. A ses côtés, Beth son épouse, d’origine américaine orchestre également les activités. Cavalière de CSO, juge Hunter, elle participe à la partie élevage composée des quelques poulinières qui fournissent la remonte du club ou produisent des sujets vendus pour leurs aptitudes. En 1997, la Croix Diamant devient la propriété de Robert Mage car les Loisil désirent changer d’horizon. Paul n’a plus trop envie d’enseigner. L’élevage le tente de plus en plus car le temps n’a pas émoussé son besoin de glaner de nouvelles connaissances.
Les pierres de l’édifice
Forts de leurs principes concernant la monte naturelle, Beth et Paul investissent en 2005 dans un premier étalon. Dauphin de Savinia (Quito de Baussy) a déjà à son actif un bon potentiel de produits dont Nathan des Hayettes vice-champion de France, Elite à 5 ans indicé 149 (2006) ainsi que Joli Bai du Gué, indicé 169 en CSO, très bon performer sous la selle de Stéphane Frey. « Cet étalon a changé la donne de notre élevage. Il a servi environ ?40 juments la première année et nous avons constitué notre clientèle parmi nos connaissances et en comptant sur le bouche-à-oreille » précise le propriétaire. La saison suivante, deux sujets rejoignent leur confrère. Favoritas (Hamanas, track), un cheval qui a participé à plusieurs étapes Coupe du Monde CSO ainsi que Calin d’Espoir (Double Espoir) qui appartient à Monsieur Warin. « Nous voulions reprendre le dispositif disparu aux HN. Ce fut notre leitmotiv. Avouons que la présence des étalons entretient différemment les contacts auprès des propriétaires des juments. C’est autre chose que choisir sur un catalogue ou une vidéo et acheter une paillette ! C’est le naturel qui revient au galop et il faut de tout pour faire un monde ! »
L’an passé, Quack, AA (Maganate) vice champion d’Europe CCE et appartenant à Madame Thénard vient gonfler les rangs. « La proximité du Limousin et le choix de certains éleveurs du Centre pour ce courant de sang nous ont conforté dans nos visées ». En effet, avec quatre étalons sur place, les directions sont multiples. Les Sires sont complémentaires avec des physiques, des origines et des compétences différentes. Ils peuvent convenir à un large panel de juments. « Nous espérons bien entendu faire naître un sujet exceptionnel, le rêve de tout éleveur. Scarlet du Don, une fille de Calin d’Espoirs en est la première ébauche. Elle a été sacré championne de France des deux ans en 2008. Nous constatons que les éleveurs viennent de loin (une centaine de juments ont été saillies cette dernière saison) ».
Dans son planning chargé, Paul Loisil conserve un peu de temps pour s’investir depuis trois ans au sein du conseil d’administration de l’AECVL. Son parcours et l’implication dans le milieu agricole lui apporte un autre regard sur les rapports entre les éleveurs amateurs et professionnels.?« Les éleveurs buttent sur les effets des transactions, l’écart entre l’achat et les prix de revente. De mon côté, je crois au deal car il est difficile de s’investir sur tous les fronts. Les professionnels ont un carnet d’adresses que nous ne possédons pas. Il ne faut pas compter supprimer ce palier ou court-circuiter le système, nous en avons besoin. Travailler en confiance, clarifier la situation, entretenir les contacts, voilà ce qui me semble judicieux ».
En matière d’élevage régional, Paul Loisil est confiant « Nous avons de quoi faire et des personnes pleines de bonne volonté pour en assurer la pérennité. Mais la spéculation est présente partout. Vouloir vendre à un prix élevé est un peu utopique. Il y a pléthore de chevaux, peu de clients et les budgets sont serrés ».
L’éleveur de l’Indre attend que les choses du monde économique se remettent en place. « Il faut conserver l’enthousiasme nécessaire pour laisser passer la crise ! » ajoute-t-il, sans se départir de son optimisme.
Catherine Roux
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