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Jean-Yves Guillon : « S’il faut cadrer, c’est mon affaire »

Alors qu’il naviguait sur les flots des B2 Open ou participait à la progression des jeunes chevaux, c’est en Bretagne que la vocation de juge a pris ses marques. Son père, président d’un centre équestre local, lui aurait-il passer le virus ? Photo 1 sur 1
Peut-être, affirme Jean-Yves Guillon, qui se rappelle volontiers le concours annuel qui se déroulait au club, dans son cadre familial et où il affectionnait son poste d’assesseur.

De fil en aiguille, Jean-Yves prend le règlement au pied de la lettre et gravit les échelons pour devenir président de jury. Juge N1 depuis une dizaine d’année, il compte près de vingt ans à la cause CSO. Aujourd’hui à la retraite, il officie sur environ 25 concours par saison, sans oublier un agrément pour les classiques, une autre destination qu’il apprécie. « C’est une façon de rester dans le milieu puisque je ne suis plus en selle sur lesdites compétitions. »

Ce serait ne pas connaître Jean-Yves et son attachement au milieu que de croire que son activité en reste là. Il participe également à la formation : il aide, encadre, forme tous ceux qui veulent se démarquer dans la tribune du jury. Son cursus professionnel le prédisposait à ces actions, car il est friand de marketing et de management.

Travail en amont et rigeur

« Je ne voudrais pas passer pour un prétentieux, mais je ne rencontre pas de problème de tension ou de réclamation qui ne trouve de solution lors des concours. Et ce n’est pas de la chance ou de la tyrannie vis-à-vis des concurrents. Depuis 15 ans que je suis en région Centre, j’ai toujours tenté d’anticiper sur les facéties et ça marche. Le poste de juge est celui d’un chef d’orchestre qui se remet aux demandes des organisateurs et connaît bien les troupes en piste. »

Et si la fonction demande rigueur et précision, l’homme n’en manque pas ! Il n’arrive jamais sur un terrain les mains vides. Il a concocté son programme en parfaite corrélation avec les organisateurs et ses fiches témoignent de ses connaissances au fil des manifestations. Sa formation, il l’a forgée au contact de ses pairs, en Bretagne, en Aquitaine, et connaît aujourd’hui toutes les ficelles.?« S’il faut cadrer, c’est mon affaire et je m’y emploie au jour le jour. »

Savoir tenir son rôle

Connaissons-nous le rôle de ce technicien fédéral juché au centre de la tribune ? Pour certains, il s’agit simplement d’un passage obligé devant un personnage que l’on ne manque pas de saluer d’un geste éphémère. Ce n’est pas véritablement le cas.

Un président et son équipe sont incontournables. « Nous devons rouler en parfaite osmose ». Jean-Yves choisit ses assesseurs et donne toute leur importance à ceux qui gravitent autour de la piste, du chef de piste au commissaire au paddock. « C’est un rôle important, souvent oublié. Le président doit souvent supporter les réclamations, les commentaires. Les organisateurs mésestiment ce poste. L’organisation du flux vers la piste ainsi que la sécurité passent par lui. Il doit avoir un œil averti sur tout ce qui bronche dans la sphère de l’échauffement. ?Ce n’est pas donné à tout le ?monde ! »

Quand il s’agit de formation, Jean-Yves conserve sa détermination. Représentant le CRE-CVL, il a récemment participé à une conférence nationale sur l’arbitrage, toutes disciplines confondues. ?« Le rôle du jury devient très pointu, les arbitres doivent prendre leur fonction à cœur. Le jury n’a pas droit à l’erreur, le terme de technicien prend toute son importance. » Depuis quatre ou cinq ans, les formations mises en place par la FFE vont dans ce sens. « Ces rencontres nous permettent des échanges constructifs sur les règles en vigueur et les cas d’école ».

Jean-Yves ne souhaite pas déroger à ses fonctions, mais apprécie de former la génération suivante. Il construit son action dans le plus grand respect de la compétition et de ses acteurs, à la fois sur le fond et sur la forme.

C. R.

31/01/2008

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