La tête dans les étoiles

en compagnie de l’appliquée Aranka.

L’an passé Aranka gagnait le GP du Touquet et empochait le titre national Pro 1 avec son propriétaire Olivier Desutter. Cette saison, à 9 ans, elle se classe à Chantilly et d’autres lieux encore. « En début d’année, la performance était au rendez-vous, puis il y a eu une petite passe à vide avec des quatre points et quelques déveines » évoque le cavalier. « Aujourd’hui, elle a vraiment fait preuve de volonté ». Aranka, un mélange de sang Irlandais et Allemand et qui a fait un poulain à trois ans avant d’entamer une carrière sportive, est intelligente, énergique. Elle ne peine pas sur les hauteurs. « On ne l’entend pas galoper, légère, elle revient à son cavalier et déploie les moyens quand il le faut. J’ai conservé peu de chevaux dans ma carrière, c’est mon métier ! Mais cette fois, je vais essayer de faire en sorte de voir perdurer l’aventure… » assure le cavalier du Touquet qui se rendait pour la première fois à Sandillon, conquis par le bouche à oreille et l’enveloppe des dotations.

Lors de ce Grand Prix 1,50 m dans lequel s’aventuraient 38 cavaliers, une douzaine se présentaient sur le barrage, issus du premier tour que certains jugeaient moins difficile que de prime abord (dixit Gilbert Doerr). Pourtant, le second élément de la combinaison sur bidet placé derrière la rivière occasionna bon nombre de fautes ou encore la dernière ligne ou le troisième élément du triple, très pâle. Partis en sixième position de ce barrage, Aranka et Olivier Desutter réalisent le seul sans-faute en 45,59 alors que dans leur sillage cinq cavaliers écopaient d’une faute mais jouaient sur le chrono. Parmi eux et second de ce Grand Prix, le vainqueur de l’épreuve du vendredi également à 1,50 m, Franck Sloothaak et Nouma d’Auzay (Carthago et Hadvia d’Auzay). Ce dernier est sous la selle du cavalier allemand depuis Mars et sa progression tient le haut du pavé. « Il ne demandait qu’à faire ses preuves » explique son naisseur (naisseur aussi de Galet d’Auzay, le cheval de Michel Robert) et propriétaire Patrick Blankaert présent sur les lieux. « Agréé sur performance à 6 ans, Nouma d’Auzay a participé à sept ans sous la selle d’Hervé Godignon avant que je le confie Outre-Rhin. Aujourd’hui nous fondons beaucoup d’espoirs, victoires à l’appui ».
Multiple de six

Le samedi soir était l’occasion de la traditionnelle épreuve des six barres, forte en émotion et en rebondissements. Après trois passages, la barre s’élevait à 2,00 m, mais aucun des quatre protagonistes en piste ne réussiront l’excercice sans encombre. Sur cet ultime tour, alors que Walter Lapertot et Cabalero VD Montecristo marquent un refus sur le dernier obstacle, Gilbert Doerr (Coletto), Philippe Putallaz (Suisse)/Kolebo des Cabanes, Gudrun Patteet (Belgique)/Taxi sont pénalisés d’une malheureuse touchette sur l’issue de la longue combinaison.

Elus du département comme organisateurs peuvent se féliciter de l’envergure qui achemine ce concours vers les hautes sphères. Si à l’exception du Grand Prix, le public manquait un peu, du côté des coulisses et des cavaliers, c’était le beau fixe. Tous approuvaient l’efficacité de l’organisation (3e édition de CSI***, le seul de ce niveau dans la région), la piste sans faille et l’accueil convivial. « C’est une autre mesure. Les cavaliers sont très exigeants, mais ils ont en retour le respect des organisateurs. C’est important le quotidien » avouait Pierre Defrance qui pense d’ores et déjà à la future édition et à la construction possible de boxes en dur pour renforcer les conditions d’accueil.

Rendez-vous est pris pour l’an prochain.

Catherine Roux