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Un couple en vogue

Avec une courbe ascendante de reprises en reprises et des résultats en Or en fin de saison, Marc Boblet est devenu la figure de proue du Dressage Français en compagnie de sa star... WhitniParti réserviste à Hong Kong sans imaginer une éventuelle Photo 1 sur 1
participation, Marc Boblet a scotché les plus septiques lorsqu’il a rejoint le carré. En effet, sa sixième place dans le Grand Prix du premier jour (2Oe au classement final individuel) avait de quoi surprendre en particulier quand on réalise que Whitni Star (Pik Solo) n’avait enchaîné que cinq Grand Prix en préambule de cette échéance. Le cheval âgé de neuf ans en 2008 et qui peut encore être considéré parmi les petits jeunots fait un travail exceptionnel. En fait, sa progression était enclenchée depuis le début de la saison 2008 sur la scène internationale. Une seizième place à Amsterdam dans le tout premier Grand Prix,trois places de mieux à Neumünster pour le GP et la RLM avant d’empocher une place de huitième à Steeg où le couple entamait sa première figuration en Grand Prix Spécial (64 %). A Cannes, les choses prenaient toute leur importance puisque le couple termine à la 6e place du GP et 7e place dans le GPS. De fil en aiguille il enchaîne avec le CDI de Vierzon où il termine 3e dans le GP et second dans le Spécial avant de prendre la route de la Chine.

Une valeur acquise qui perdure

De retour dans l’Hexagone, on retrouve Marc Boblet au CDI Saumur, où il remporte les deux épreuves phares avant de monter, ici même le mois suivant, sur la première marche du podium du Championnat de France Elite, suite logique à cette ascension déterminante (68,667 % dans le GP ; 70,6 % dans le GPS et 72 % dans la RLM). Venait ensuite Stuttgart marqué par une contre-performance. Marc Boblet souligne que cette dernière lui incombe car il a voulu gérer le cheval différemment mais la stratégie n’a pas porté ses fruits. Enfin, c’est à Londres que le couple boucle l’année sur une étape de la Coupe du Monde où il termine septième (68 %) en GP qui lui permet d’accéder à la RLM. Cette fois, c’est une huitième place acquise avec 71 %. Cette participation avait été programmée afin d’aguerrir les deux protagonistes face à un plateau très relevé. Une préparation qui ouvre déjà sur la porte sur les perspectives 2009 où se profile le championnat d’Europe. L’entraîneur national, Alain Franqueville trouve à cette heure le cheval en constants progrès : « Les stages de cet hiver devraient permettre de finaliser le travail afin que Whitni fasse mieux encore ». Amsterdam dans quelques semaines en sera le premier test.

le cheval. Après ces quelques mois passés, comment analysez- vous l’aventure JO ?

Marc Boblet. Comme une chance incroyable ! Je savais à quoi m’attendre car j’avais déjà côtoyé les cavaliers sur les pistes européennes. J’étais serein sans me prendre la tête. J’ai beaucoup regardé, admiré c’est entendu puis j’ai tenté sur place d’orienter ma préparation et faire valoir mes chances. Aujourd’hui encore, je conviens de l’immense attrait d’apprendre aux contacts des meilleurs.

le cheval. Ces JO ont été un tremplin pour Whitni Star. Quels sont ses points forts et ses difficultés ?

Marc Boblet. Les JO ont représenté en quelque sorte un stage ultra-accéléré pour Whitni. Les conditions ont été favorables et le cheval a très bien supporté la pression. Au seuil de ses dix ans, il n’a pas toute sa force et il est malléable, pas encore « blindé » comme ses aînés. Il me pardonne encore les fautes et je ne m’avise pas de m’engager dans une mauvaise direction sachant mieux moduler devant sa susceptibilité éventuelle. Cela nous permet de travailler en parfaite adéquation, rien ne vaut le temps pour prendre confiance et apprendre.

le cheval. Justement, deux ans de travail avec ce cheval est un peu une exception ? N’est-ce pas un temps record pour accéder au plus haut niveau ?

Marc Boblet. Je considère Whitni comme un surdoué, un phénomène (je salue ici la persévérance et la confiance de sa propriétaire Isabelle Chraibi) pourtant les débuts ont été complexes. Ses capacités d’aujourd’hui subjuguent ses anciennes connaissances à l’étranger. Les deux ans de travail nous ont permis de nous découvrir. Whitni n’a plus rien à voir avec le cheval d’antan. En fait, nous nous sommes trouvés ! Curieusement les choses se sont callées d’elles-mêmes et je ne peux pas affirmer ce qui en a été le déclencheur !

le cheval. Vous êtes à la tête d’une écurie de propriétaires dans le 28. Vous exploitez des chevaux confiés, comment s’organise votre teaming ?

Marc Boblet. Nous avons restauré une vieille ferme à Rouvres, à la limite de la Région Parisienne et le Centre en compagnie de ma femme qui est également cavalière de dressage en dehors de son travail professionnel. A l’origine, c’était pour nos besoins propres, mais au fur et à mesure que le piquet de chevaux s’amorçait nous avons conçu un établissement plus professionnel avec tous les éléments nécessaires, au calme et à proximité des accès extérieurs.

J’ai en effet différents chevaux confiés par des propriétaires avec la perspective de les faire progresser et les sortir en compétition, plus une dizaine de propriétaires amateurs également de compétition. En tout une vingtaine de chevaux. J’ai parmi eux, un sept ans confié par un client étranger qui pourrait bien prendre le même chemin que Whitni. Il ne faut donc pas perdre de temps dans le travail, je suis bien entouré par des personnes de confiance.

le cheval. Fort de votre succès, comment cela se passe-t-il aujourd’hui avec vos élèves ? Quel est votre message pour les voir évoluer ?

Marc Boblet. Tout va bien, c’est en fait très sympa car les élèves sont fiers d’appartenir aux Ecuries des Basses Lisières. Ils sont passionnés de compétition, acceptent mes absences et attendent le retour pour partager les idées nouvelles et les enseignements glanés au fil des concours. L’expérience s’acquiert au fil du temps. Par exemple, la réussite de France Costrel, quatrième avec Bodhisattva lors du Championnat de France Amateur Elite nous conforte dans nos perspectives.

J’entends aujourd’hui parler dressage aussi souvent que possible, souhaitant communiquer ma passion. J’ai envie de prôner l’équilibre entre sportivité et technicité. Il faut aller de l’avant ! Le Dressage ne devrait plus se cantonner dans sa petite chapelle. Place à l’ouverture et à la démocratisation. Si j’en trouvais le temps, je serais ravi de m’investir dans quelques interventions extérieures par le biais des structures officielles en place. Il y a un vrai message à faire passer.

Catherine Roux

15/01/2009

Actualités régionales