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« La voie française » : analyse italienne du succès tricolore

Le très sérieux magazine italien « Cavalli », dans son numéro du mois d’août, consacre un long reportage qui interprète les succès récents de l’équipe française : «  Le maléfice qui semblait peser sur le saut d’obstacles français
s’est interrompu. Après trois ans de purgatoire la France est en effet revenue à la victoire dans la Coupe des Nations, coupant court d’un seul coup aux polémiques au niveau fédéral, trois entraîneurs s’étant succédés à la tête des Bleus (Jean-Maurice Bonneau depuis 2001, Gilles Bertrand de Balanda depuis 2007 et Laurent Elias depuis cette année), mais surtout (…) la débâcle aux championnats européens (…). Et c’est Pénélope Leprévost l’actuelle fer de lance qui remporte, après un barrage avec Jubilee d’Ouilly, les lauriers de la victoire. Le mérite n’en revient pas seulement à l’amazone française de 29 ans, elle le partage avec ses compagnons (…) Plus généralement ce succès est dû à un net renouvellement en terme de cavaliers et chevaux, et avec un nouvel esprit d’équipe. » 

Mais l’essentiel de l’article s’attache ensuite à en attribuer le mérite à l’évolution de l’élevage en France : « Une optique particulièrement intéressante est l’évolution des chevaux sur lesquels les Bleus peuvent compter. Des chevaux qui, comme dans la meilleure tradition, proviennent de l’élevage français, mais avec du sang étranger dans les veines et sont donc le fruit d’une ouverture historique aux autres stud-books européens, initiée il y a juste vingt ans. (…) Durant trente ans, des années 50 à 80, l’élevage transalpin a été longtemps tout seul accroché à une fermeture stricte aux reproducteurs nés hors frontière. (…) A la fin des années 80, le constat du développement et des succès des chevaux d’autres stud-books, et les classifications mondiales qui voyaient les sujets français perdre position et surtout le marché, ont incité les éleveurs français à revoir leurs propres convictions. »

De plus, l’agrément des étalons étrangers ( Furioso II, Almè et Cor de la Bryère) n’a pas eu qu’un intérêt génétique, mais  également  culturel : « en effet leur fils et neveux revenus en France ont introduit une idée différente de la sélection, qui a valorisé autant la qualité que l’habileté au saut, le caractère et la santé, non prévus dans le système français, basé alors seulement sur la valorisation morphologique et sur des indices de performances génétiques. »

Et de conclure que le résultat de ce tournant, autant génétique que culturel, relayé par les associations de race, comme l’ANSF, est que « le cheval français est définitivement devenu un cheval sportif moderne, un cheval européen. »

Carine Robert

21/08/2009

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