20 ans, la maturité

Pour arriver à tout concilier, à primer plus largement les épreuves, à accueillir encore plus de monde tout en privilégiant les sponsors, les organisateurs - bénévoles, rappelons-le - ont resserré les boulons d’une part, et tout donné d’autre part.
« Nous avons vécu quatre jours intenses, déclarait le président Landais, durant lesquels se sont illustrés les meilleurs. C’est certainement l’un des plus beaux plateaux que nous ayons eu ».
Et il est vrai que côté piste, Serge Houtman a travaillé pour du beau monde. Peut-être s’était-il laissé surprendre, les premiers jours, mais au vu de la qualité des couples et du nombre important de « sans faute » dans certaines épreuves, il a su proposer, pour le Grand Prix de la Ville de Bourg, un formidable tour digne d’un 5 étoiles. « J’ai dessiné des épreuves plus difficiles qu’en 2009, estimait-il, mais ici, les chevaux sautent bien. Le tracé du Grand Prix est difficile, plus que je ne l’avais imaginé au départ ».
Et effectivement, avec des barres plus hautes (1,50 m plus deux verticaux à 1,60 m), une spa de 2 m de large, 13 obstacles mais 16 efforts, il y avait de quoi faire.

Rick Hemerijck, le retour

Quarante-deux concurrents s’alignaient au départ du Grand Prix de la Ville de Bourg, (sous un terrible orage) dont un champion du monde, et des cavaliers au riche palmarès. Pourtant, ce ne sont pas forcément ceux-ci qui allaient tirer leur épingle du jeu. Le tour démarrait gentiment, mais se corsait très vite. Une ligne particulièrement délicate, (du 9 au 13) avec son énorme oxer au carré suivi d’un double de verticaux à une foulée, véritable juge, créait de larges coupes dans les candidats au barrage. Au final, il en restait sept, dont trois s’alignaient pour la France : les tribunes, pleines à craquer, vibraient et espéraient une Marseillaise. Pourtant, les Français ont laissé passer leur chance au profit du jeune Belge Rick Hemerijck, qui n’était pas venu à Bourg depuis 15 ans. Efficace, rapide, il a su aussi séduire le public par sa modestie et sa gentillesse. 
Notons tout de même les belles prestations des régionaux : Blandine Roux, au barrage avec son superbe Spécial Graaf, Jean-Luc Mourier, pour sa première année en International, 4 pts dans le Grand Prix, Cyril Bouvard, international depuis ses 19 ans (il en a 22) . Premier Français double sans-faute, classé 4e, le nordiste Guillaume Foutrier et Number One d’Iso.
Enfin, un cheval a suscité l’admiration d’un public averti. Il s’agit de Milton du Murier, fils du grand Dollar, qui, sous la selle de François Poppe cavalier des Pays de la Loire, a fait démonstration malgré ses 4 pts.

F. M.-L.