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2e phase de l’agrément BWP à Moorsele

Le stud-book BWP organisait son show ce week-end de janvier. Les candidats étalons ont pu s’exprimer dans ce grand manège de Moorsele. Photo 1 sur 1
Ils iront dans de nouvelles installations pour la dernière phase de leur expertise dénommée « De Warre » à Neeroeteren. L’occasion de les voir sous la selle pour les courageux Français qui veulent se déplacer.
L’ANSF emmenée par son dynamique président Yvon Chauvin était présente. « Il est certain que ces manifestations sont enrichissantes et source d’inspiration » commentera le président.
Le stud-book BWP est dynamique, à l’image de nos voisins belges toujours très ouverts et accueillants. Son principal ambassadeur Winningmood éblouit de sa classe la scène internationale sous la selle de Lucciana Diniz. Il est épaulé par d’autres stars tels que Parco, Clinton, et le célèbre Darco.

Pur souche BWP

La journée débute par les BWP de souche avec une intégration bien réussie de nos souches françaises.
La tendance est au format « sport » et la ligne de présentation avec un petit oxer en deuxième élément favorise les chevaux ayant une foulée normale et les chevaux plutôt réactifs. Certains d’un format plus grand ont pu se faire piéger, n’ayant pas réussi à caler leur grande foulée. Faut-il pour autant ne pas les retenir ? Pour notre confrère Julien Counet «  On n’a plus besoin de ces chevaux dans le sport… », et au vu des résultats le jury donne beaucoup d’importance au look des chevaux, à leurs allures et au sang. Le critère de la force n’est clairement pas la priorité.

Le Champion…

Ainsi le champion est Hermes de Mariposa, un fils de Canturo par Cantus et une fille de Power Light par Pilot. La souche maternelle est un mélange franco belge ; la grand-mère est Quirinal par Quito de Baussy (étalon qui, bien qu’assez peu utilisé, produit plutôt bien en père et aussi en père de mère) et une fille de Primo des Bruyères. Ce cheval distingué ne nous a pas laissé l’impression d’un cheval d’avenir mais il correspond parfaitement aux critères recherchés par le BWP.

Et l’outsider…

La future star est plutôt Hos d’O, fils du célèbre Dollar de la Pierre rebaptisé Tlaloc lors de son passage dans les écuries La Silla de Mr Romo (Quidam de Revel et la grande Championne Loripierre sous la selle de Gilles Bertrand de Balanda). Il est présenté par Joris de Brabander. Son origine maternelle est intéressante, sa mère étant une fille du champion du monde Cumano qui apporte le sang de Cassini et de Landgraf, sa grand-mère est Altesse des Vaux par Muguet du Manoir (Artichaut et la célèbre Caméra) et la matronne Hunebelle fille d’Uriel : une de nos solides souches normandes.
Il est bai avec du sang, plus épais que son père et avec un dégagement des postérieurs à la Cumano. Il accuse beaucoup de force. Voilà certainement le mélange de force, de sang et de respect nécessaire pour espérer un avenir d’étalon et de cheval de sport.
Beaucoup d’autres chevaux seront très plaisants, certains issus de nos souches comme Hugh Grant de Muze petit-fils de Nifrane (il lui ressemble beaucoup), et Hope par Tinka’s Boy et une fille de Bébé du Château (fille de la célèbre Javotte D) par Grand Veneur, seront plus tournés vers le sport.
Un étalon belge récemment vendu aux Etats-Unis semble avoir une production remarquée, il s’agit de Wandor Van De Mispelaere fils de Landor et une fille de For Pleasure et Lugano Van la Roche.
A noter aussi deux fils de Toulon, qui semble bien produire. En espérant que le fait de ne plus le voir au plus haut niveau depuis sa vente n’occulte pas sa carrière d’étalon. Il lègue sa grande foulée avec beaucoup de force. Ses produits devront avoir le respect pour apprendre à se reculer.Cela semble être le cas quand on leur laisse le temps d’apprendre. A 3 ans c’est peut être un handicap.

Et les autres

Les Z, WPN, WSF, CSF (c’est-à-dire les SF !) et même les AAR (c’est-à-dire les anglo arabe) se présentent ensuite. Si auparavant c’était dans cette catégorie qu’il y avait les meilleurs chevaux, ce n’est plus le cas aujourd’hui, le niveau est homogène.
Spirou du Banney fils de Quick Star et d’une fille de Totoche du Banney présentait toutes les qualités transmissibles de son père. Il appartient aussi à M. De Brabander, son avenir sportif semble intéressant mais il n’est pas retenu pour la 3e phase de l’approbation.
Le spectacle
Le BWP assure la promotion de ses étalons de 4 à 8 ans. Pour chaque génération le parcours est facile. Les sujets présentés ont de la qualité, dans chaque génération se détachent les meilleurs. Pour les 4 ans un fils de Quidam de Revel avec une mère par Chin Chin, de l’élevage Van de Padenborre est très plaisant. Ce Gigolo Van de Padenborre pourrait bien suivre les traces des bons chevaux issus de cet élevage.
Dans les 5 ans, le cavalier Niels Bruynseels présentait un fils de Le Tôt de Semilly et d’une fille de Royal feu, Fidjy of Colors, propriété de Jos Lansink et des écuries Eikelbos. Très signé par son père, il promet.
Les 6 ans seront une peu décevants. Cooper Van de Heffinck fils de Caretino et Landlord est démonstratif, monté par Vincent Lambrecht (qui lui demande beaucoup). On lui souhaite une évolution lui permettant d’être plus délié dans ses sauts.
Les 7 et 8 ans disposeront du même tracé et passeront par tranche d’âge.
Vincent Lambrecht gagne avec Diabeau par Clinton et une fille de Shippy II (le sang de Galoubet) dans un chrono impressionnant. Diabeau est bien dessiné et il est très efficace.

Mais le plus beau c’est Adorado, et c’est d’ailleurs lui la future star !

Ce fils de Acorado et une fille de Gluecksgriff est magnifique. Rapide, réactif, très dans le sang, avec suffisamment de force, il utilise bien son dos. C’est un étalon moderne avec un excellent tempérament.

La vente aux enchères : nouveauté 2010

C’est le dernier outil dont vient de se doter le BWP afin de promouvoir ses chevaux.
12 chevaux se sont vendus, les prix vont de 7000 € à 34 000 € pour le top price, Horion de Libersart (Cardento-Voltaire), confirmé pour la ?3e phase. Le Haras de Brullemail a utilisé Cardento. L’écho donné par Bernard-Pierre Lecourtois sur sa production est très positif.
Le prix moyen est de 18 500 €, à priori un niveau correct pour une sortie de crise.

Gaëtan Groene
21/01/2010

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