3 ans : le triomphe du métissage

Le Championnat de France des 3 ans a profité de l’écrin du Salon des Etalons de Saint-Lô pour présenter le meilleur des «H», nés en 2017. Le public était captif et les quelques étalonniers étrangers fidèles à Saint-Lô  n’en loupaient pas une miette. Happy Day d’Iscla (Toulon, Bwp) était leader du provisoire pour terminer finalement à une excellente quatrième place. Les ateliers n’incluaient pas le saut monté cette année car le calendrier a été avancé d’octobre à février et les poulains prenaient juste 3 ans. Il souffle un vent de génétique très européenne sur ce Championnat où les purs Selle Français se font de plus en plus rares. Les éleveurs tricolores semblent avoir intégré des repères d’élevage européen au détriment d’un élevage franco français. En effet, parmi les approuvés on constate l’absence de pères au label « Selle Français Originel ». Simultanément, le stud-book Selle Français admet qu’il ne s’interdit pas d’approuver des 3 ans « intéressants et susceptibles d’apporter une valeur ajoutée à la race ». Même si la philosophie de « Concours de la race Selle Français » perdure, comme les autres stud-book européens le SF regarde les reproducteurs qui «apportent quelque chose de plus à la jumenterie nationale». Les uns diront que le Selle Français perd son âme et son identité, les autres défendront qu’il est temps de surfer sur plus de modernité et s’ouvrir à l’Europe. Les goûts et les couleurs .... Seul le Holstein semble verrouiller rigoureusement les accès et incursions à son stud-book.  

Le Championnat des 3 ans était le fil rouge du week-end du 21 au 23 février. Après l’annonce des vingt-cinq approuvés vendredi l’étau des potentiels agréés s’est resserré sur un lot de huit puis un podium de trois mâles dévoilé dimanche. Hors Norme du Lavoir triomphe pour le compte de ses naisseurs Michèle et Jean-Philippe Porté à Haute Vigneulles (57). Il a semblé un peu léger pour un père mais a gagné ses galons sur une belle impression d’ensemble alliant énergie et respect sur les barres à un profil plutôt moderne. Il sera la vedette du testage en décembre et on verra si son physique s’est étoffé. Il se peut qu’il passe entre temps par les « Fences Elite » de septembre. Son pédigrée confirme la mixité des races européennes en l’absence de courant de sang Selle Français (génétique à 5/10) et révèle quelques bons indicés dans le sport comme Quapitale (ISO 159/12), Buisness (ISO 140/17), et Rolex du Lavoir (ISO 144/14).   

Né dans le très gros élevage de Mickael Varliaud qui gère la SCEA Riverland, le vice-champion des 3 ans est Hold Up Riverland (L’Arc de Triomphe, Old). Il a montré de l’aisance sur le saut en liberté (18,63 et meilleure note), un modèle assez homogène et des allures appréciées par les experts du Selle Français. Sa souche maternelle est bien identifiée (notée 9/10) et peut notamment se targuer d’une quatrième mère du nom de Dirka (Nankin), ISO 156/78, qui n’est rien d’autre que la mère du Chef de Race Quidam de Revel. La SCEA Riverland est sans doute l’élevage le plus important en France, près de trois cent chevaux, quatre-vingts naissances annuelles, pas loin de quatre-cent hectares à Alloue (16490). Lors des Ventes Fences 2000 l’affixe Riverland avait crevé l’écran grâce à Jalis de Riverland (ISO 172/06) - vainqueur de la qualificative étalons à Pompadour en son temps - issu de la même souche qu’Hold Up.

Le stud-book Selle Français avait retenu soixante-et-onze candidats à l’approbation et agrée finalement un lot de vingt-cinq mâles. Hors Norme du Lavoir (Balou du Rouet x Nermus, Kwpn) domine suivi de Hold Up Riverland (L’Arc de Triomphe, Old x Kannan, Kwpn) - 2^e - et Hollister du Plantey(Dominator 2000, Z x Gio Granno, Old) - 3^e. La génétique mâle européenne a largement infiltré la race Selle Français.  

Le Championnat de France des 3 ans a profité de l’écrin du Salon des Etalons de Saint-Lô pour présenter le meilleur des «H», nés en 2017. Le public était captif et les quelques étalonniers étrangers fidèles à Saint-Lô  n’en loupaient pas une miette. Happy Day d’Iscla (Toulon, Bwp) était leader du provisoire pour terminer finalement à une excellente quatrième place. Les ateliers n’incluaient pas le saut monté cette année car le calendrier a été avancé d’octobre à février et les poulains prenaient juste 3 ans. Il souffle un vent de génétique très européenne sur ce Championnat où les purs Selle Français se font de plus en plus rares. Les éleveurs tricolores semblent avoir intégré des repères d’élevage européen au détriment d’un élevage franco français. En effet, parmi les approuvés on constate l’absence de pères au label « Selle Français Originel ». Simultanément, le stud-book Selle Français admet qu’il ne s’interdit pas d’approuver des 3 ans « intéressants et susceptibles d’apporter une valeur ajoutée à la race ». Même si la philosophie de « Concours de la race Selle Français » perdure, comme les autres stud-book européens le SF regarde les reproducteurs qui «apportent quelque chose de plus à la jumenterie nationale». Les uns diront que le Selle Français perd son âme et son identité, les autres défendront qu’il est temps de surfer sur plus de modernité et s’ouvrir à l’Europe. Les goûts et les couleurs .... Seul le Holstein semble verrouiller rigoureusement les accès et incursions à son stud-book.  

Le Championnat des 3 ans était le fil rouge du week-end du 21 au 23 février. Après l’annonce des vingt-cinq approuvés vendredi l’étau des potentiels agréés s’est resserré sur un lot de huit puis un podium de trois mâles dévoilé dimanche. Hors Norme du Lavoir triomphe pour le compte de ses naisseurs Michèle et Jean-Philippe Porté à Haute Vigneulles (57). Il a semblé un peu léger pour un père mais a gagné ses galons sur une belle impression d’ensemble alliant énergie et respect sur les barres à un profil plutôt moderne. Il sera la vedette du testage en décembre et on verra si son physique s’est étoffé. Il se peut qu’il passe entre temps par les « Fences Elite » de septembre. Son pédigrée confirme la mixité des races européennes en l’absence de courant de sang Selle Français (génétique à 5/10) et révèle quelques bons indicés dans le sport comme Quapitale (ISO 159/12), Buisness (ISO 140/17), et Rolex du Lavoir (ISO 144/14).  

Né dans le très gros élevage de Mickael Varliaud qui gère la SCEA Riverland, le vice-champion des 3 ans est Hold Up Riverland (L’Arc de Triomphe, Old). Il a montré de l’aisance sur le saut en liberté (18,63 et meilleure note), un modèle assez homogène et des allures appréciées par les experts du Selle Français. Sa souche maternelle est bien identifiée (notée 9/10) et peut notamment se targuer d’une quatrième mère du nom de Dirka (Nankin), ISO 156/78, qui n’est rien d’autre que la mère du Chef de Race Quidam de Revel. La SCEA Riverland est sans doute l’élevage le plus important en France, près de trois cent chevaux, quatre-vingts naissances annuelles, pas loin de quatre-cent hectares à Alloue (16490). Lors des Ventes Fences 2000 l’affixe Riverland avait crevé l’écran grâce à Jalis de Riverland (ISO 172/06) - vainqueur de la qualificative étalons à Pompadour en son temps - issu de la même souche qu’Hold Up.

C’est la première apparition d’un produit de l’impressionnant Dominator 2000, Z qui courra sûrement les J.O avec Christian Ahlmann (All). Hollister du Plantey (mère par Gio Granno, Old) est aussi noir que son père, plutôt solide, généreux à l’obstacle où il a été noté 18/20 pour les moyens. Il est né à l’Earl du Plantey (33640 Castres) et était présenté par Camille Garibal de Salles la Source (12). Hollister dispose d’une souche maternelle (8/10) très connue remontant à la célèbre Gerbe d’Or à l’origine de nombreux gagnants. 

Happy Day d’Iscla (Toulon, Bwp) dominait largement au classement permanent du Selle Français à l’issue des qualificatives d’automne 2019 pour 2 ans mais se contente d’une quatrième place en dépit de qualités sportives et génétiques remarquables. 

Extraire un Champion des 3 ans reste une lettre cachetée. C’est juger à l’instant T, s’extraire des rumeurs sur telle ou telle origine, ne se fier qu’à ce qu’on voit sur les trois ateliers. Le lot 2020 a semblé correct. Quelques professionnels éclairés ont noté de belles présentations....mais aussi un excès de préparation pour d’autres. Certains regretteront l’omniprésence du sang étranger, d’autres l’absence des caractéristiques fondatrices de la race Selle Français quand d’autres n’accepteront aucune compromission sur les lignées maternelles qui doivent être irréprochables. L’élevage s’accélère et le cahier des charges d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier. Les modèles des chevaux tendent à plus de modernité, moins d’épaisseur.  Tous les agréés pour reproduire en Selle Français vont pouvoir souffler dans les mois à venir, profiter de l’herbe, grandir et s’embellir  avant de se remobiliser pour le « Testage » prévu en décembre à Saint-Lô. 

P.S.F