Aux Gonnots, l’authenticité charolaise

Semilly et Unie d’Espoir par Mazarin V et la très bonne Niobe d’Orvault) et Caille du Pasquier (Roi des Joncherets) Ulma, cette belle alezane, solide et bien orientée, a comblé son naisseur.

A 70 ans, Jean Guerriaud vit seul, dans une petite ferme du pays charollais de 40 ha ou il élève une trentaine de vaches allaitantes, deux poulinières, deux laitonnes (entendez par là les deux pouliches nées en 2008) et une belle 3 ans. Tout ce petit monde est au chaud, à l’écurie par ce temps froid et gelé du mois de février.

Près du poële, autour d’un café, parlez-lui de ses chevaux et vous verrez ses yeux s’illuminer.

L’heure n’est pas à la retraite « le temps me durerait trop ! Et puis faut que j’aille dehors » .

Une trentaine de vêlages cet hiver, et ses juments, c’est toute sa vie et son bonheur, une vie dédiée à ses animaux, simple, avec le bon sens de la terre.

L’arrivée des chevaux de sang aux Gonnots s’est faite dans les années 90, après la disparition de sa dernière jument de trait, une comtoise âgée de 27 ans. Jean s’est alors porté acquéreur d’une puis deux pouliches Selle Français « ça me trottait dans la tête depuis longtemps , et puis je ne peux vivre sans chevaux ! »

Caille du Pasquier arrive de l’élevage du non moins passionné et regretté Aimé Gateau. Cette lignée 100 % Charolaise : Roi des Joncherets x Igshade x Ulin a donné des gagnants dans les trois disciplines (Brise du Pasquier ISO 129, Hera de Chevanne ?ISO 128 ,...).

Emeraude de Valet, de l’élevage de Mme Beaudot l’a vite rejointe. Elle est issue du croisement du pur-sang clunisois Rapsodien avec une souche normande : Grand Bonheur x Uriel. La souche basse ,avec Onite, a fourni les bons gagnants Quentin d’Hercla ISO 130, Daphnée du Riou ISO 139, Quirielle du Riou ISO 148 ainsi que le bon étalon national Hidalgo du Riou, célèbre en Lorraine.

Fidèle aux étalons Nationaux du Haras de Cluny, Jean Guerriaud les choisit non pas sur catalogue mais en allant les voir au haras et ainsi se faire son propre avis. Pour ses juments il aime des étalons de gabarit moyen, est attentif aux origines, aux performances et surtout au modèle. Il regrette la fermeture de la station de Génelard, proche et pratique, car il faut maintenant aller loin (Cluny) et laisser les juments sur place.

Adhérent au syndicat de Saône-et-Loire « depuis le début », Jean Guerriaud a apprécié le programme d’élevage d’aide à la saillie qui lui a permis d’utiliser Rosire. Une très bonne pouliche est ainsi née en 2008, fille de Poupée (Baloo du Camp x Caille du Pasquier).

Un à deux poulains naissent aux Gonnots chaque année. Ils sont élevés dans la bonne herbe, complémentés et soignés jusque 3 ans.

Jean participe régulièrement aux concours d’élevage, avec réussite et toujours beaucoup de plaisir. Trois poulains ont déjà participé aux finales Nationales : Ulma, 4e en 2008, Quito (Tarzan de Beaulieu x Emeraude) en 2004 et Orphée, 9e en 2002 (Dollar de Semilly x Caille).

En 2008, Jean a beaucoup aimé ces JSF saluant la parfaite organisation et appréciant le jugement à l’aveugle des poulains, ainsi que la présentation des juments suitées par ces jeunes ?« qui faisaient ça bien ».

Les concours de 3 ans réussissent tout aussi bien à l’élevage, ainsi Kiwi des Gonnots (Cristal Platière x Emeraude) 1er du Régional fut acheté sur le champ par le CSEM .Depuis il fait carrière en CCE avec ICC 157(2008) et a permis à deux de ses frères de le rejoindre dans l’institution militaire:Olifant et Major (Tarzan de Beaulieu x Emeraude) ICC 127 (2008), eux aussi achetés à la suite du Régional.

S’ils ne sont pas vendus à 3 ans, il faut alors les valoriser en compétition, Orphée, montée par le jeune C. Bailly s’est qualifiée pour Fontainebleau en Cycle libre 2e année ou elle finit 13e.

Ce printemps, Poupée (Baloo du Camp x Caille ) poulinera d’un Fidélio du Thot, Caille retourne à Négus de Talma, Sonia, derniére fille d’Emeraude sera débourrée pour les 3 ans et les 2 prometteuses Ulma et Uranus continueront paisiblement leur croissance dans les bons prés.

Ainsi va la vie aux Gonnots, avec passion, discrétion et modestie. Jean Guerriaud admire et bichonne ses chevaux « je continuerai le temps que j’pourrai ». Nous lui souhaitons de faire vivre ce petit patrimoine le plus longtemps possible et qu’il perdure avec l’aide de ses nièces et petites-nièces qui ont, elles aussi, l’amour de ses chevaux.

N. Z.