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Benoit Cernin au panthéon des champions

  • Trio Pro Elite
    Trio Pro Elite
Ça n’a pas traîné. Tout juste paré de son titre de champion de France Pro Elite, Benoit Cernin a fait son entrée dans le groupe 1 fédéral. Quel championnat !





Délaissé par les grands de notre monde du cheval pour des raisons qui tiennent soit à l’argent, soit à la qualité du sol, soit les deux, ce championnat de France 2019 a ouvertement fait polémique. Pas pour Benoît Cernin en tout cas. Le crack cavalier bourguignon a fait son job très sportivement, très professionnellement pour conduire Uitlanders du Ter à la médaille d’or. Uitlanders le bien nommé, puisque le nom qu’a choisi Claude Bichet, l’éleveur breton naisseur du fils de Clinton, signifie en raccourci, « chercheur d’or ». C’est le nom Afrikaans que les natifs sud-africains, les Boers, donnaient aux émigrants attirés par les gisements d’or et de diamant du Transval et de l’Orange. Chercheur d’or et trouveur d’or pour cet entier bien né d’une mère qui a peu produit mais bien. Gala du Ter x Hurlevent x Et Hop aa est également la mère de Batz du Ter (GP 140 avec Gwenaël Caro) et d’Esméralda du Ter (Canturo).


Acheté à Fences à 3 ans par Thierry et Isabelle Ghidalia sur un coup de cœur, le cheval fut confié à Benoît dès l’âge de 5 ans qui l’amena à sa maturité actuelle. « L’osmose est vraiment bien en ce moment » dit-il.


Sur la qualité du terrain, Benoît est sans équivoque : « Aujourd’hui (dimanche) très bien. Le premier jour j’ai cramponné très fort. J’ai regardé toute l’épreuve des Pro 1. Comme le sol était dur dessous, et l’herbe très dense, les chevaux n’avaient pas d’appuis, beaucoup ont glissé même en ligne droite. On ne voit pas souvent ça, sauf quand il pleut mais là il n’y avait pas de raison. Hier (samedi) je le trouvais vraiment mieux, donc j’ai cramponné beaucoup moins, et puis j’ai remis les mêmes crampons aujourd’hui. Super sentiment donc non, le terrain était très bien. Après on le connaît, c’est un terrain en dénivelé. Aujourd’hui on a que des carrières plates donc forcément les chevaux ne sont pas prêts. C’est pour ça que je m’entraîne à la maison où j’ai un bon terrain dénivelé. Je suis content parce que Uitlanders aurait pu encore faire une manche, il était frais, il était dispo, ça c’est très important ».





Ça te fait quoi d’être champion ?


« Il n’y a pas de mots encore, je pense que les mots viendront pendant la route, quand je vais charger les chevaux puis conduire le camion, ça va me ramener sur terre ».





De l’émotion ?


« Enormément, parce qu’en plus, mes parents qui ne viennent jamais quand c’est loin, étaient là. Ils sont venus une fois il y a 12 ans quand j’ai gagné le critérium junior. Je suis heureux de leur offrir ça ».





Raconte ton championnat


« Le premier jour, Eric Levallois qui m’a mis des chevaux au travail, est passé la veille. On a regardé ses chevaux et puis il a mis le doigt sur quelques petits détails auxquels je ne prêtais pas attention. On a sauté avec des chevaux qui ne sont pas venus ici du coup, et ça m’a vraiment bien aidé. Et puis la nuit j’ai pas trop dormi, j’ai bien ruminé l’affaire. Le lendemain il était là et il m’a mis les barres au paddock. Il m’a encore bien conseillé et ça m’a bien aidé. Je tiens vraiment à le remercier. Après la chasse, j’étais 8e à 3 points 84. Après je savais qu’il fallait faire du sans-faute, mais ça on le sait tous. Il faut que le cheval soit présent, que la tête reste froide. C’était mon objectif en début d’année. Il est atteint ».





Comment se passe le travail à Génelart ?


« Il y a 25 chevaux à travailler. Plutôt des chevaux d’âge, mais je vais augmenter le nombre de jeunes chevaux parce que pour arriver à faire du haut niveau il faut des jeunes. On voit beaucoup de grands cavaliers qui à la fin n’ont pas de relève. Pour durer il faut des jeunes. J’ai deux cavalières à la maison dont une qui monte quelques jeunes en concours. Je ne vais en concours jeunes chevaux que les mardis. L’année prochaine ça va évoluer ».





Il produit bien l’étalon ?


« Pour le moment il y a peu de produits parce qu’au départ ils ont fait saillir juste quelques juments comme ça, et les premiers produits sont vraiment très jolis, bonne classe de galop, bon équilibre, je pense que pour l’avenir c’est vraiment très bien. Et pour un Clinton il est sensible, il a une très bonne tête et un très bon mental ».





Etienne Robert





Les podiums





Pro 1


1. Claire Fontanel/Vol de Nuit Batilly (AU-RA)


2. Arnaud Bourdois/Angie du Pachis (BRE)


3. Benjamin Barbot/Amaretto de Surgeon (NORM)





Pro 2


1. Cécile Bouzinac/Alana (PACA)


2. Coralie Ernest/Porridge du Vieil Or (GE)


3. David Aissa/Voltige de Celland (NORM)


Pro 3


1.Florian Bilquez/Ultrason d’Ars (IDF)


2. Karen Verdez/Vodka du Milon (PACA)


3. Alexia Deveautour/Vaillant Deva (IDF)





Cavalières


1. Mélie Gosa/Alouette d’Eole (PACA)


2. Joaly Magloire/Tentation des Parts (NORM)


3. Léonore Laville/Tanagra de la Roche (CVL)





Réactions





Thierry Pomel, sélectionneur national : « On a vécu une belle édition 2019 avec de très beaux parcours signés Jean-Christophe Laparra avec Cédric Longis comme assistant qui officiera l’an prochain. Les parcours étaient très fluides, très respectueux pour les chevaux, exigeants sur les hauteurs et le chronomètre mais on n’a vu aucun couple en diffi-culté car c’est important pour des couples encore inexpérimentés à ce niveau là de prendre du métier. Les trois jours de compétition se sont déroulés dans des conditions idéales, le terrain s’est même amélioré dimanche. On a essayé d’offrir les meilleures conditions possibles pour que les chevaux sautent bien, ça a été le cas. À la fin on a un magnifique dénouement avec un magnifique Champion de France, Benoit Cernin. C’est complètement mérité. Je suis ravi de le voir prendre ce titre cette année car c’est un garçon qui d’abord est un très bon cavalier, c’est un garçon qui est un grand travailleur, qui s’investit beaucoup. C’est réellement un produit issu du Grand National et aujourd’hui ce titre lui revient de façon complètement légi-time. Après, Max Thirouin défend sa place chaque année, il termine 2e, c’est une place tout à fait honorable. C’est un beau podium avec Mathieu Billot qui a réalisé de très bons parcours avec Quel Filou. »





Mathieu Billot


3e, tu espérais mieux ?


« Oui, j’espérais vraiment gagner, le cheval a super sauté, il était prêt pour ça, il a fait une super chasse, on espérait vraiment gagner. C’était l’objectif. Maintenant, j’ai fait une petite erreur pour ma part, j’ai pensé au temps car il était un petit peu lent, je voulais vraiment être dans le temps en première manche, j’ai serré un peu l’intérieur, je me suis retrouvé un tout petit peu près, j’ai fait une faute au deuxième plan d’oxer qui nous coûte cher, on l’a payé cash. L’an dernier j’étais 2e.


Oui mais bon, j’ai eu quelques déboires ici à Fontainebleau alors je suis déjà content d’être sur le podium deux années de suite ».


Tu as pensé quoi de ce championnat ?


« Les pistes étaient super bien montées. Le terrain était trop dur le premier jour malheureusement dans la chasse, après moi ça m’a peut-être arrangé parce que les autres ont couru moins vite. Mais sinon le terrain était très bon, les autres jours il n’y a rien à dire, super piste et le terrain était très bien ».


Ton piquet de chevaux ?


« J’ai trois très, très bons 8 ans qui sont en train de venir. J’ai un nouveau cheval qui s’appelle Edesa’s Fazal, un fils d’Alicante qui est un très bon cheval, qui a 9 ans et qu’on vient d’acheter, et puis j’ai d’autres chevaux qui vont très bien. Shiva d’Amaury qui revient en pleine forme. C’est très bien pour l’année prochaine ».





Max Thirouin


Heureux de cette finale ?


« Eh bien j’étais très motivé pour gagner ce titre parce que tous les ans on peut avoir des qualifications directes dans les Grands Prix. En ce moment j’ai deux chevaux de Grands Prix, j’aurais voulu en mettre un chaque week-end, et ne pas avoir les qualifs à faire. Hélas je termine au pied du pot de fruits on va dire mais je suis très content parce que avec la faute que j’ai faite hier je me suis retrouvé 8e ce qui est très loin, et vraiment je n’espérais pas le podium aujourd’hui. Etre second c’est une très, très belle performance. »


Dure la 1re manche ?


« Le parcours était très sélectif à la première manche parce que le Grand Parquet c’est toujours un terrain mythique avec la pente. Il y a des chevaux qui sont pénalisés dans les équilibres, et il y avait quand même un bon tour donc fallait la faire cette première manche ».


Ton avis sur le terrain ?


« Joker. Mais je pense que tout le monde va comprendre. Avant d’améliorer Fontainebleau il faudrait améliorer La Baule aussi. Je mets les deux dans le même sac. Ils sont aussi mauvais l’un que l’autre ».


Le programme de la jument c’est quoi ?


Je rêve de faire des Coupes des Nations, donc là j’ai pu faire celle de Lisbonne où on a fait un bon résultat, j’ai fait 0 et 4 et j’aimerais bien en refaire avant la fin de l’année. J’ai fait la demande pour Gijon et Rabat. Ma priorité c’est vraiment les Coupes des Nations, j’adore faire cette épreuve et me défoncer pour les copains. Après le terrain mythique pour moi c’est Dinard, le plus beau terrain d’Europe. Tout à l’heure, je ne sais pas si c’est un scoop, mais je pense que j’ai obtenu ma sélection pour Dinard. Thierry m’a dit que j’avais ma place pour Dinard et là je suis vraiment content.J’y suis allé il y a 2 ans mes chevaux ont bien sauté, j’étais 2e du Grand Prix le samedi avec Utopie justement, et là d’y retourner avec Jewel et Utopie cette année c’est un vrai rêve ».





`E. R.





Des ennuis au poney-club des Ecureuils





Oriane Bourdau de Fontenay (Pro 3). « Je suis la propriétaire de Vodka du Milon. Depuis 5 ans j’ai quitté la Normandie et je suis revenue dans mes écuries familiales à Mandelieu, à côté de Cannes. J’ai préféré laisser ma jument à Karen Verdez, que j’aime beaucoup, qui est une très bonne cavalière, qui n’avait plus trop de chevaux à monter. Elle monte les chevaux de tous mes propriétaires en concours, et c’est une vraie professionnelle. On a réussi, et pour moi c’est très émouvant parce que c’est vraiment beaucoup, beaucoup de travail, beaucoup d’énergie, j’ai tout donné pour ça. j’étais sûre qu’on allait ramener une médaille. Et en plus j’ai de gros soucis dans mes écuries du poney-club des Ecureuils : je suis en procès avec la mairie à cause d’un pont.


Je dois reconstruire ce pont qui coûte très cher donc j’ai dû monter une cagnotte leetchi, sous le nom du poney-club des écureuils. J’ai une super équipe, on s’accroche ».


18/07/2019

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