Bordeaux - Benoît Cernin : « Prendre le temps de former »

Oui, c’est un super concours, je me suis préparé à Offenburg la semaine dernière en Allemagne, Vackanda avait déjà fait une super ranking le vendredi, et puis là du coup hier 2^e, il manquait une petite seconde quand même, et aujourd’hui quand j’ai vu le parcours de Pius, je me suis dit qu’il allait falloir vraiment jouer et elle a répondu 100%.

La jument est très rapide. Les virages courts étaient un peu compliqués pour elle mais depuis que je travaille avec Bertrand de Bellabre elle a beaucoup progressé.  Henk et Barnabas m’ont beaucoup aidé aussi.

Avec l’équipe de France ?

Voilà exactement, pendant les stages, que j’adore. Le système est en train de bien se mettre en place. 

Hier je voulais juste faire un parcours assez serré sans aller trop vite, pour que la jument apprenne à tourner court sur de gros oxers et repartir tout de suite. Aujourd’hui elle a vraiment montré que le travail était payant.

C’est une jument que j’ai depuis l’âge de 7 ans. On a pris le temps de la former après une très bonne année de 7 ans.  Je pense qu’elle devrait faire une très bonne saison qui l’amènera vers les grosses hauteurs. J’y travaille.

Ta vie a changé depuis que tu es champion de France de Pro Elite ?

Ça m’a aidé à prendre des décisions et faire des choix.

Par exemple ? 

J’ai réduit mes effectifs de chevaux de 1/3. De 30 je suis passé à 20, avec aujourd’hui une très bonne qualité de chevaux, j’ai investi dans des jeunes chevaux qui je pense sont très prometteurs et j’ai de nouveaux chevaux qui sont arrivés dont un qui a déjà fait de très bons Grand Prix. 

Tu fais encore les Classiques ?

Non, j’ai arrêté le système des jeunes chevaux parce que c’est un système un peu particulier réservé aux gens qui ont le temps de faire ça. Je préfère aller m’entraîner, comme cet hiver, sur de bons parcours pour les jeunes et même les moins jeunes. En une journée, on fait un super boulot et ça c’est très formateur.  J’ai des bons 6 ans qui vont faire les CSI Jeunes Chevaux et des concours nationaux autour de la maison. J’ai aussi un très bon 5 ans. 

Tu travailles avec une équipe autour de toi ? 

Actuellement j’ai une cavalière de dressage qui travaille les chevaux à la maison, deux grooms et mes parents qui sont tout le temps aux écuries. Tout cela à Génelard sur le site familial. 

C’est plutôt le haut niveau qui t’intéresse ?

Je travaille pour ça. Depuis que je suis gamin je ne pense qu’à ça. Après j’ai eu plusieurs choix à faire et aujourd’hui je pense que le chemin est dans le bon sens.

D’autres chevaux du Vulsain ?

François m’a parlé d’un 7 ans donc il faudra que je prenne le temps d’aller à ses écuries. Pour le moment je n’ai que Vackanda.  Je préfère avoir moins de chevaux mais vraiment des bons.

Uitlanders n’est pas à Bordeaux ?

Uitlanders devait sauter ici mais il a eu un petit coup de mou à Offenbourg. Je l’ai mis au repos.  Il va bien mais comme ici il faut des chevaux qui soient à 100% de leur forme, je ne le sentais pas assez dans la compétition pour l’emmener. Il redémarrera en extérieur. 

Ton piquet, c’est qui ?

Il y a Uitlanders, le gris Ciesto, Vackanda. J’ai aussi Unesco du Rouet (Allegreto avec la propre sœur de Baloubet) arrivé il y a un mois. Il m’a été confié par Guy d’Oriola et Luis Sabino. C’est un cheval qui a sauté les Championnats d’Europe à Rotterdam. J’ai eu un très bon feeling avec lui donc je vais le débuter à Royan dans 15 jours et je suis très impatient. Après, j’ai des chevaux qui vont attaquer les 1m50 : Dibaro (Diarado), qui est vraiment un super cheval, très concours, Cookie (Dollar Delapierre x Drakkar des Hutins), un cheval de 8 ans, qui a fait une très bonne année de 7 ans. Je vais prendre le temps pour les emmener sur les hauteurs.

Tu fais un peu de commerce ?

Oui, de plus en plus de commerce, je développe beaucoup ça.

Au programme immédiat du cavalier bourguignon, trois semaines à Royan, le circuit du Grand National, le Saut Hermès puis le CSI de St Trop.