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Bordeaux : du grand Bosty

(en ligne le 18 février 2010) Pour clore ce CSIW, après le sévère parcours du Grand Prix Coupe Monde Rolex de la veille, ils étaient finalement douze couples à accéder au barrage du Grand Prix du Jumping International de Bordeaux. Photo 1 sur 7
Timothée Anciaume et son puissant étalon des M, sans vague à « Lam » réalisent en tant qu’ouvreurs un nouveau sans-faute dans un train qui semble normal mais qui se révèle très rapide au final en 43,72s. Philippe Rozier et Rangraff sortiront avec 4 points, de même que l’Allemand Chritian Ahlmann et Lorenzo. Le Brésilien Alvaro de Miranda et AD Picolien reprend la main avec un tour sans pénalité et une seconde de moins que Thimothé. L’Irlandais Denis Lynch et All Inclusive commettent une erreur fatale et grossière de « bleus » en se trompant d’obstacle de départ, et cela malgré les hurlements du public…Ludger Beerbaum et Gotha comptabilisent 8 points à la sortie de leur barrage. Même score pour Marco Kutscher et Cash, vainqueurs de cette même épreuve l’an passé. Le nouveau venu Julien Gonin et Alasscio Van de Bochten, l’étalon de Claude Astier, sortent à 4 points. Julien fait une entrée remarquée dans le gotha du CSO.
Puis entre en piste « Bosty la Fusée » et son étalon Idéal de la Loge qui, dès la sortie du mur Equidia, enclenchent les boosters et réalisent le tour parfait en un temps « canon » de 42,07 sec. Le public exulte…. Parcours sans pénalité pour la Portugaise Luciana Diniz et son imposant gris Winnigmood ainsi que pour la nouvelle star du CSO en France, Kévin Staut et Le Prestige Saint Lois, mais tous les deux plus lents puisque le chrono va afficher respectivement 44, 16 et 44,31 sec. Markus Ehning a réservé son légendaire Sandro Boy pour cette épreuve. Ils sont les derniers à prendre le départ d’un barrage où tout est encore jouable pour eux, vu la facilité avec laquelle le beau bai de 17 printemps s’était joué du premier tour….La fluidité du parcours de Markus ne lui permet pas de rattraper le temps de Bosty et ce sont finalement 6 centièmes de seconde qui vont faire la différence en faveur du Français.
A l’issue de la remise des prix, Markus Ehning  reçoit deux trophées : celui de la Mairie de Bordeaux remis par Mr Alain Juppé, maire de Bordeaux, toujours fidèle au CSIW et le Trophée French Tour, un impressionnant lot des plus grands crus bordelais
Lors de l’ultime conférence de presse qui fit suite au GP, Markus déclara que « L’an dernier, je perdais ce Grand Prix de 2 centièmes, cette année, je le perds de 6 centièmes, mais, en même temps, j’ai gagné l’épreuve Coupe du monde hier avec un centième d’avance et c’est donc un bilan encore plus satisfaisant. J’aime bien Bordeaux et vous pouvez compter sur moi l’année prochaine ». Alvaro de Miranda, accédant à la troisième marche du podium, nous confia « Je pense avoir perdu du temps dans la dernière ligne que je n’ai pu faire qu’en 7 foulées au lieu des 6 que je souhaitais ».
Quand à Bosty, tout sourire après cette nouvelle victoire : « Idéal a perdu un fer avant l’oxer sur bidet. Cela nous à légèrement déconcentrés. Puis j’ai tourné très court devant le mur en accélérant : ce fut la bonne tactique… Idéal est, à ce jour, le cheval le plus riche en France mais il n’a toujours pas de médaille autour de l’encolure. C’est un nouveau défi pour l’avenir… »
M. Martin, responsable du CSIW, conclut cette nouvelle édition en exprimant sa satisfaction d’être dans ce nouveau hall qui permet d’accueillir environ 5 000 spectateurs de plus. La fréquentation du salon Jumping Expo, d’accès gratuit, a connu un grand succès puisqu’il a été visité par quelque 30 000 visiteurs et plus de 22 000 spectateurs payants ont assisté aux trois jours du CSIW. Encore plus nombreux que l’an passé.

Anne Clausse-Fougère

Coupe du Monde Rolex : l’impasse à deux

Deux et seulement deux cavaliers à réussir le parcours sans faute et se qualifier pour le barrage, après un long suspense puisqu’il aura fallu attendre le 15e partant pour se dire que c’était possible de réussir le tour parfait tant ce parcours semblait hors normes.
Deux et seulement deux sur 37 partants, imaginez, le tenant du titre Albert Zoer sortant avec 16 points, Schwizer le N°1 mondial finissant avec 8 points, Philippe Rozier éliminé, Couletto, le cheval de Simon Delestre, asphyxié en milieu de parcours …
Un parcours où tous les obstacles tomberont au moins une fois avec quatre juges de paix imposants, toisant de leurs hauteurs des chevaux courageux. Et une véritable « diagonale du fou » qui conduisit souvent à l’échec.
Deux et seulement deux  alors le public de Bordeaux se mit à souffrir... Un cri collectif de compassion retentit quand Bosty et Idéal de la Loge font un tout petit 4 points sur l’avant dernier obstacle, idem pour Beat Mandli, Patrice Delaveau, Marco Kutsher... Oui le public de Bordeaux était avec eux, avec chacun d’eux.
Deux et seulement deux, même nos grands commentateurs se sont mis à implorer les dieux au micro pour que les cavaliers trouvent enfin la solution. Mais il n’en fut rien. Frank Rottenberger le chef de piste génial s’était transformé pour un soir en génie du mal. En effet, comme il l’avait annoncé à la présentation du parcours : « A Liepzig, j’ai eu 16 sans-faute, alors j’ai décidé de rectifier le tir !  »
Deux et seulement deux en finale pour une même nation, l’Allemagne et une seule race le Holsteinner, Philipp Weishaupt avec Catoki et Marcus Ehning avec Leconte.
Deux et seulement deux pour un centième… de seconde d’écart car le temps avait décidé de suspendre son vol dans cette épreuve. Philipp Weishaupt, premier à partir au barrage après une faute sur l’obstacle 11 finira à 4 points en 39’’37. Marcus Ehning allait lui aussi écoper d’un 4 points pour une faute d’antérieur sur un droit mais allait chercher ce centième de seconde dans un rythme effréné pour finir à 4 points en 39’’36 sous un tonnerre d’applaudissements et de cris du public bordelais qui pouvait enfin se libérer !
Deux et seulement deux, cette phrase chacun l’avait sur le bout des lèvres en sortant du jumping. Un sentiment bizarre qui allait pendant longtemps faire parler le monde de l’équitation d’eux et seulement d’eux…

Thierry Clausse

D’une piste à l’autre

Dès vendredi, c’est le n°1 au classement mondial FEI Pius Schwizer qui étrenne la plus haute marche du podium du CSIW de Bordeaux. Dans l’épreuve d’ouverture, le prix France 3 Aquitaine, il devance avec son SF Maloubet du Temple le Finlandais Mikael Forsten sur Saint Germain et Kerball monté par Julien Gonin. Chez les Ladies, Prix FLH International, c’est la Finlandaise Noora Forsten et Quinault qui réalisent le meilleur temps devant Margaux Rocuet montant Pardoes et l’Anglaise installée en Haute-Vienne Grace Barton et son fidèle Simon Bontje. Le Prix Land Rover voit une victoire une fois de plus nordique avec le Norvégien Geir Gulliksen et Lord II Z devant deux des chouchous du public bordelais, Michel Robert et l’étalon Kronos d’Ouilly et Stéphane Lafouge avec Made In Rouge. C’est une Marseillaise qui retentit pour le Prix Générali, disputé en fin de soirée, au terme d’un barrage disputé par 11 cavaliers. Mélodie Ardente et Simon Delestre seront les meilleurs, devant Pius Schwizer et Ulysse X qui rate le doublé de cette journée pour 9 centièmes de seconde et Christian Ahlmann et Lorenzo, troisième. « Mélodie a fait un premier tour parfait, j’avais bien le contrôle, elle a été facile, calme et appliquée. C’est une jument qui est toujours très compétitive et qui est très rapide naturellement. Elle reprend la compétition après un break de quelques semaines. Elle n’avait pas sauté depuis Francfort, fin décembre et elle redémarre ici sur une épreuve à 1,40 m. Elle fera une autre épreuve à 1,50 m demain et je courrai la Coupe du Monde de demain avec Couletto. Je monterai Napoli du Ry, mon troisième cheval, dans le Grand Prix de dimanche », expliquait le jeune cavalier lorrain.
Samedi, Steve Guerdat et Ferrari VI établissent le meilleur chrono du barème C du Prix France Bleu, devant le Néerlandais Harrie Smolders en selle sur Régina Z et Michael Witaker sur G I G Udokus. Les Ladies concourent pour la seconde épreuve du Prix FLH International et c’est l’Espagnole Diana Piera et son SF Lekentucky d’Auroi qui s’attribuent la victoire au terme d’un superbe parcours sans-faute et dans le meilleur temps, devant la Française Clara Darty et Roosje. Grace Barton et Simon Bontje occupent la troisième marche de ce podium.
Le Prix Equidia du début d’après-midi se court en deux phases et 19 concurrents boucleront la première phase sans-faute. Michel Robert/Kronos d’Ouilly, portés par les ovations du public bordelais vont mettre à leur actif un excellent chrono (23’’85) que Kévin Staut et Nénuphar’Jac vont effleurer (24’’45). L’assistance avait là ses leaders et pensait la chose entendue. Mais c’est sans compter avec l’avant-dernier partant, le Belge Rik Hemeryck et Cantho Z qui vont s’offrir une victoire à l’arraché avec un chrono de 23’’11.
Les ladies ouvrent le bal de la dernière journée de ce CSIW et c’est Caroline Nicolas et Watch Me de Rève Bovenhofkshof qui s’offrent l’ultime épreuve du prix FLH International devant Grace Barton et Simon Bontje qui grimpent d’une marche sur le podium et Clara Darty et sa bonne baie Roose. Margaux Rocuet/Pardeaos finissent 4e de cette épreuve et on ne peut que féliciter la régularité de ces cavalières tout au long de ces épreuves qui leur étaient destinées.
C’est Idéal de Roy qui remporte le Prix Casino Théâtre Barrière, épreuve à difficultés progressives avec un joker redoutable. Monté par Philippe Rozier, ce fils de Quidam de Revel est fidèle au rendez-vous bordelais qui lui convient à merveille puisqu’il signe là sa cinquième victoire consécutive en cinq ans sur ce CSIW, soit une 56e victoire à son palmarés…Seconds, Michel Robert/Kronos d’Ouilly devancent Julien Epaillard/Ninio de Rox, étalon né dans la pourpre puisque fils de deux anciennes vedette internationales, Quick Star et Roxane de Gruchy. Un podium 100 % français, que ce soient les cavaliers ou leur monture, pour cette difficile épreuve demandant rapidité et adresse.

A. C.-F.

Attelage : le must façon Coudry

Thibault Coudry, seul Français engagé (wild-card) dans cette ultime étape Coupe du Monde d’Attelage a trouvé à Bordeaux l’occasion de faire ses preuves devant ses adversaires européens. Ces derniers savent dorénavant qu’au fil des concours la donne change et que l’équipe de France se fait de plus en plus présente. « J’avais déjà goûté à l’effervescence d’un public enthousiaste lord de l’épreuve indoor l’an passé à Genève, mais cette fois il s’agissait du public français et ça fait chaud au cœur » affirme le meneur. « Il y a en effet beaucoup de gros concours en terre étrangère et cette fois cela m’a offert une motivation supplémentaire ». Et de fait, le meneur s’empare de la victoire de cette étape. Le premier soir, une petite faute de son chef le pénalise et il s’installe en troisième position. La seconde partie des épreuves le samedi soir était composée de deux manches. Le gagnant affine encore sa prestation et s’empare de la pôle position dès la première manche avant de conclure efficacement avec des chevaux qui sont allés crescendo. « Vraiment ce succès me rassure sur le potentiel de mon piquet. Nous devenons compétitifs sur le terrain de la maniabilité et du marathon sans pourtant oublier qu’il va falloir travailler le dressage de manière assidue. A Bordeaux, j’avais mis le trotteur dans le team, sachant que les quatre se donnent à fond sans trop chauffer et anticiper, ce qui représente le risque principal en indoor où le parcours reste inchangé d’une manche à l’autre. Pour le dressage, il sera mieux de convenir d’un team composé de mes quatre Polonais qui assurent mieux la tâche. C’est d’ailleurs un échange constant de place pour trouver la meilleure composante au travail ». Chez lui dans le Cher, il travaille essentiellement cette phase délicate du dressage et compte sur l’aide du professionnel Felix Brasseur qu’il rencontrera prochainement sur un stage pour lui assurer l’aide optimum en la matière. « Si ça veut suivre, on va y arriver ».

Catherine Roux
18/02/2010

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