Bosty raconté par son père
Le cheval est le trait d’union de cette famille de cavaliers. Roger Bost que rien ne prédestinait à une telle carrière, fut, avec son épouse elle aussi cavalière, le fondateur de la dynastie Bost. « Je suis venu au cheval par hasard et je me suis installé à Barbizon par hasard » dit-il volontiers. Un hasard qui fait décidément bien les choses.
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Né à Paris il y a 77 ans, Roger se souvient « Il y avait beaucoup de chevaux dans Paris à cette époque là et naturellement je m’y suis intéressé. Mes parents habitaient près des écuries du Louvre, c’était facile pour moi. C’est Henri Lorre, un instructeur militaire qui m’a donné le goût du sport équestre et j’en ai fait mon métier. Tout ce qui est ici vient des chevaux que j’ai montés et vendus. Je n’avais pas d’argent donc je ne pouvais pas garder mes bons chevaux, il fallait faire tourner la boutique pour aller en concours. J’ai commencé par acheter à Barbizon des petits bouts de terrains que les paysans vendaient car ils avaient peur de l’autoroute. Ce n’était pas des bonnes terres agricoles, ça m’arrangeait bien. Au moment du remembrement, tout a été regroupé et nous avons ainsi un domaine d’une vingtaine d’hectares ici, d’un seul tenant. Et je vous le redis, tout vient des chevaux et uniquement des chevaux ».Rue du Montoir, le Jump Bost à Barbizon est devenu une institution avec ses pistes de concours hippiques, ses écuries qui abritent 200 chevaux et qui vont bientôt recevoir un barn Cheval Liberté haut de gamme. Un endroit de prédilection que les cavaliers de concours hippiques apprécient par dessus tout pour l’espace, l’accueil, l’organisation.C’est là , sur son domaine, après son heure quotidienne de piscine que Roger parle avec fierté et émotion de son fils.Enfance. « Bosty a toujours été « cheval ». Il a commencé tout petit à poneys. Avec une bonne ponette Conémarra qui s ‘appelait Stage Struck, il fut vice-champion d’Europe. Très tôt il a eu la gagne. Dans la foulée, il est passé à cheval, toujours avec la même envie de gagner. Je lui avais trouvé un bon cheval, borgne, qui s ‘appelait Nuky. Pour lui mettre le filet, Bosty devait monter sur un ballot de paille sans son box, se mettre dans l’auge et lui passer le filet. Le cheval avait tout compris et se laissait parfaitement faire. Ils ont gagné ensemble plein d’épreuves. Quand il avait 6-7 ans et que nous l’emmenions en concours, il se mettait sous la tribune du jury et regardait les chevaux. Rien ne lui échappait. Au retour, il nous décrivait comment les chevaux avaient sauté. Il avait un sens de l’observation très aigu qui ne l’a jamais quitté. Plus tard, il a été repéré par Laurent Creps, un cavalier qui montait pour Hermès. C’est lui qui fut son premier sélectionneur. Le cursus de Bosty est un cursus classique. Nous avons toujours été dans le système fédéral. Il a eu de très bons instructeurs et celui qui l’a le plus marqué et avec lequel il s’entendait très bien, ce fut Jean d’Orgeix. Dès qu’il rencontrait un problème, il en parlait à Jean qui lui trouvait une solution. Ils pouvaient parler de chevaux pendant des heures, des journées. D’Orgeix disait de lui qu’il pensait « cheval ».L’école. « Bosty était un bon élève. Aussi bon à l’école qu’à cheval. Du jour au lendemain il a décidé d’arrêter le lycée. Il allait enter en 1re. Il me dit, papa, voilà , je veux devenir cavalier professionnel pour gagner. Ce fut une déception pour ma femme et moi mais nous voyions bien que c’était difficile de concilier études et concours. Il fallait partir le vendredi pour rentrer tard le dimanche soir. Il y avait un choix à faire, il a tranché et nous avons respecté son choix. On a fait le tour du monde avec lui et Olivier. Ma femme faisait la palefrenière et puis voilà . On faisait les tournées en famille avec les Levallois, les Gayat, les Delaveau. »Adolescence. « Ce fut un ado très facile, un garçon sans problème. Sa vie, c’était à cheval. Il n’a jamais bu une goutte d’alcool ni fumé la moindre cigarette. C’est fort non? Quand il dit Coca light et chocolat pour fêter une victoire, c’est authentique. »Herning. « Le championnat d’Europe, nous l’avons passé devant la télé. Impressionnant. Ma femme a pleuré beaucoup; moi je me suis retenu mais j’avoue que j’ai été très très impressionné et dans une admiration fabuleuse. C’est une performance qui reste à vie. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme nous sommes fiers et heureux, nous gens de chevaux. Ma femme montait à cheval, c’est d’ailleurs comme cela que je l’ai connue. C’est une femme de tête qui a toujours soutenu ses fils, qui les a canalisés et épaulés. C’est une arriègeoise qui a les pieds sur terre et qui fut une vraie mère de famille. »Sa façon de monter ? « Bosty a toujours été comme ça. Il a essayé de faire comme c’est expliqué dans les livres mais il me disait « Je ne comprends rien à ces conneries là .... » D’orgeix lui a dit, laisse tomber, continue comme tu fais, fais comme moi. Le jour où on aura besoin de toi, on viendra te chercher. Philippe Guerdat l’a fait. C’est un homme de cheval qui connaît bien les chevaux, un rural, comme Bosty. »Elevage. « On en a fait mais ce n’est pas notre métier. J’ai voulu jouer à l’éleveur pendant 5 ans. C’est un métier et ce n’est pas le mien. Je n’ai pas insisté. Je tire mon chapeau aux éleveurs qui amènent un cheval à 3 ans parfaitement sain et net et qui savent croiser leurs poulinières avec les bons étalons. Nous avons eu la chance d’évoluer dans ce monde du sport équestre avec une certaine réussite. C’est notre savoir-faire et c’est complémentaire du métier d’élevage. »Myrtille. « Elle est arrivée ici il y a deux ans. C’est une grande dame. Douce comme un agneau avec Bosty, mais seulement avec lui. C’est une princesse. A Herning, ils étaient sur un nuage, à part. Un peu comme Steve Guerdat et Nino des Buissonnets à Londres. C’est comme ça à cheval. »L’équitation aujourd’hui ? « On fait des animateurs. On en a besoin mais il leur faudrait un peu plus de connaissances équestres. Un moniteur doit savoir plus de choses que ses clients. C’est pas toujours le cas. Maintenant, regardez ce qui se fait à Lamotte Beuvron. Je n’ai jamais vu une institution évoluer comme ça. C’est extraordinaire, fantastique. Toutes les disciplines y sont pratiquées. Tout est classe. Qui a fait ça? Serge Lecomte et personne d’autre, avec des gens formidables. Il amène plein de monde au cheval. Il y avait 2 600 partants au meeting des propriétaires. On n’a jamais vu ça. »
Etienne Robert
Le cheval est le trait d’union de cette famille de cavaliers. Roger Bost que rien ne prédestinait à une telle carrière, fut, avec son épouse elle aussi cavalière, le fondateur de la dynastie Bost. « Je suis venu au cheval par hasard et je me suis installé à Barbizon par hasard » dit-il volontiers. Un hasard qui fait décidément bien les choses. |
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Né à Paris il y a 77 ans, Roger se souvient « Il y avait beaucoup de chevaux dans Paris à cette époque là et naturellement je m’y suis intéressé. Mes parents habitaient près des écuries du Louvre, c’était facile pour moi. C’est Henri Lorre, un instructeur militaire qui m’a donné le goût du sport équestre et j’en ai fait mon métier. Tout ce qui est ici vient des chevaux que j’ai montés et vendus. Je n’avais pas d’argent donc je ne pouvais pas garder mes bons chevaux, il fallait faire tourner la boutique pour aller en concours. J’ai commencé par acheter à Barbizon des petits bouts de terrains que les paysans vendaient car ils avaient peur de l’autoroute. Ce n’était pas des bonnes terres agricoles, ça m’arrangeait bien. Au moment du remembrement, tout a été regroupé et nous avons ainsi un domaine d’une vingtaine d’hectares ici, d’un seul tenant. Et je vous le redis, tout vient des chevaux et uniquement des chevaux ».
Rue du Montoir, le Jump Bost à Barbizon est devenu une institution avec ses pistes de concours hippiques, ses écuries qui abritent 200 chevaux et qui vont bientôt recevoir un barn Cheval Liberté haut de gamme. Un endroit de prédilection que les cavaliers de concours hippiques apprécient par dessus tout pour l’espace, l’accueil, l’organisation.
C’est là , sur son domaine, après son heure quotidienne de piscine que Roger parle avec fierté et émotion de son fils.
Enfance. « Bosty a toujours été « cheval ». Il a commencé tout petit à poneys. Avec une bonne ponette Conémarra qui s ‘appelait Stage Struck, il fut vice-champion d’Europe. Très tôt il a eu la gagne. Dans la foulée, il est passé à cheval, toujours avec la même envie de gagner. Je lui avais trouvé un bon cheval, borgne, qui s ‘appelait Nuky. Pour lui mettre le filet, Bosty devait monter sur un ballot de paille sans son box, se mettre dans l’auge et lui passer le filet. Le cheval avait tout compris et se laissait parfaitement faire. Ils ont gagné ensemble plein d’épreuves. Quand il avait 6-7 ans et que nous l’emmenions en concours, il se mettait sous la tribune du jury et regardait les chevaux. Rien ne lui échappait. Au retour, il nous décrivait comment les chevaux avaient sauté. Il avait un sens de l’observation très aigu qui ne l’a jamais quitté.
Plus tard, il a été repéré par Laurent Creps, un cavalier qui montait pour Hermès. C’est lui qui fut son premier sélectionneur. Le cursus de Bosty est un cursus classique. Nous avons toujours été dans le système fédéral. Il a eu de très bons instructeurs et celui qui l’a le plus marqué et avec lequel il s’entendait très bien, ce fut Jean d’Orgeix. Dès qu’il rencontrait un problème, il en parlait à Jean qui lui trouvait une solution. Ils pouvaient parler de chevaux pendant des heures, des journées. D’Orgeix disait de lui qu’il pensait « cheval ».
L’école. « Bosty était un bon élève. Aussi bon à l’école qu’à cheval. Du jour au lendemain il a décidé d’arrêter le lycée. Il allait enter en 1re. Il me dit, papa, voilà , je veux devenir cavalier professionnel pour gagner. Ce fut une déception pour ma femme et moi mais nous voyions bien que c’était difficile de concilier études et concours. Il fallait partir le vendredi pour rentrer tard le dimanche soir. Il y avait un choix à faire, il a tranché et nous avons respecté son choix. On a fait le tour du monde avec lui et Olivier. Ma femme faisait la palefrenière et puis voilà . On faisait les tournées en famille avec les Levallois, les Gayat, les Delaveau. »
Adolescence. « Ce fut un ado très facile, un garçon sans problème. Sa vie, c’était à cheval. Il n’a jamais bu une goutte d’alcool ni fumé la moindre cigarette. C’est fort non? Quand il dit Coca light et chocolat pour fêter une victoire, c’est authentique. »
Herning. « Le championnat d’Europe, nous l’avons passé devant la télé. Impressionnant. Ma femme a pleuré beaucoup; moi je me suis retenu mais j’avoue que j’ai été très très impressionné et dans une admiration fabuleuse. C’est une performance qui reste à vie. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme nous sommes fiers et heureux, nous gens de chevaux. Ma femme montait à cheval, c’est d’ailleurs comme cela que je l’ai connue. C’est une femme de tête qui a toujours soutenu ses fils, qui les a canalisés et épaulés. C’est une arriègeoise qui a les pieds sur terre et qui fut une vraie mère de famille. »
Sa façon de monter ? « Bosty a toujours été comme ça. Il a essayé de faire comme c’est expliqué dans les livres mais il me disait « Je ne comprends rien à ces conneries là .... » D’orgeix lui a dit, laisse tomber, continue comme tu fais, fais comme moi. Le jour où on aura besoin de toi, on viendra te chercher. Philippe Guerdat l’a fait. C’est un homme de cheval qui connaît bien les chevaux, un rural, comme Bosty. »
Elevage. « On en a fait mais ce n’est pas notre métier. J’ai voulu jouer à l’éleveur pendant 5 ans. C’est un métier et ce n’est pas le mien. Je n’ai pas insisté. Je tire mon chapeau aux éleveurs qui amènent un cheval à 3 ans parfaitement sain et net et qui savent croiser leurs poulinières avec les bons étalons. Nous avons eu la chance d’évoluer dans ce monde du sport équestre avec une certaine réussite. C’est notre savoir-faire et c’est complémentaire du métier d’élevage. »
Myrtille. « Elle est arrivée ici il y a deux ans. C’est une grande dame. Douce comme un agneau avec Bosty, mais seulement avec lui. C’est une princesse. A Herning, ils étaient sur un nuage, à part. Un peu comme Steve Guerdat et Nino des Buissonnets à Londres. C’est comme ça à cheval. »
L’équitation aujourd’hui ? « On fait des animateurs. On en a besoin mais il leur faudrait un peu plus de connaissances équestres. Un moniteur doit savoir plus de choses que ses clients. C’est pas toujours le cas. Maintenant, regardez ce qui se fait à Lamotte Beuvron. Je n’ai jamais vu une institution évoluer comme ça. C’est extraordinaire, fantastique. Toutes les disciplines y sont pratiquées. Tout est classe. Qui a fait ça? Serge Lecomte et personne d’autre, avec des gens formidables. Il amène plein de monde au cheval. Il y avait 2 600 partants au meeting des propriétaires. On n’a jamais vu ça. »
Etienne Robert
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