Bruno Broucqsault, champion et cavalier hors-norme
Né le 6 février 1959 à Bailleul, Bruno Broucqsault fait aujourd’hui partie des grands noms de cavaliers français. Troisième d’une fratrie de neuf enfants, il découvre une passion en côtoyant son grand-père maternel auprès de ses chevaux de traits. Ses parents, tous deux ouvriers, lui achèteront un poney après avoir économisé. A 10 ans, désireux d’en apprendre plus, il s’offre des leçons d’équitation en travaillant pour Joseph Deldycke, éleveur, à Deulemont (Nord). Chez ce dernier, il achète son premier cheval : Icelui, descendance directe de Dare Dare II, étalon de très bonne lignée.
Il devient professionnel à 21 ans. En parallèle, il obtient un brevet technicien chauffagiste.
“ Défendre les couleurs de mon pays, une pression énorme ”
La rencontre entre le jeune cavalier et Icelui est déterminante pour la suite de sa varrière. En 1980, Bruno remporte le Championnat de France 3ème catégorie. L’année suivante, le sauteur lui offre le titre de Champion du Nord et Champion de France 2ème catégorie. En 1982, ses excellents résultats le font passer en 1ère catégorie. Il se met à travailler sa technique avec Daniel Biancamara, instructeur du Cadre noir de Saumur. Il obtient de très bons résultats jusqu’en 1985, année ou Icelui meurt de coliques au retour d’un concours, à l’âge de 11 ans seulement.
De retour en seconde catégorie, il continue la compétition, avec plusieurs partenaires. Il revient en force en 1ère catégorie sur la selle de Starky d’Anchin (également fils de Dare Dare II). La malchance vient à nouveau frapper, et le cheval décède suite à des coliques à huit ans, en 1992. Heureusement pour Bruno, le selle français n’est pas mort sans descendance, le cavalier rachète alors son entièreté. Il rencontre alors Dilème de Cèphe. “ On est tous nés normaux ” confie-t-il “ il faut savoir saisir les occasions ”.
Le nouveau couple se lance ainsi dans une carrière au parcours épique. Après de nombreux titres, et plusieurs accidents, il entre dans la légende en 2004. Bruno devient le premier Français à décrocher le titre de vainqueur de la Coupe du Monde de CSO à Milan. “ C’est une énorme pression de défendre les couleurs de notre pays ” confie Bruno. “ On essaie d’obtenir un titre important ”.
La même année, il est qualifié pour les Jeux Olympiques d’Athènes avec Dilème de Cèphe. Viendra ensuite une belle série de victoires avec Hooligan de Rosyl (Inchala A) que montera un temps Nicolas Delmotte. En 2006, le selle français est vendu au cavalier néerlandais Jan Tops.
Coach réputé
Depuis 2010, Bruno se consacre à l’enseignement. Son écurie, basée à Phalempin (Nord) compte plus de 700 licenciés. Il a formé de nombreux cavaliers dont l’olympique Nicolas Delmotte. “ C’est chez Bruno que j’ai acquis beaucoup d'expérience ” explique Nicolas. “ J’ai monté pas mal de jeunes chevaux, il fait partie intégrante de mon début de carrière. ” Bruno quant à lui a “ toujours aimé entraîné. Je fais tout pour transmettre une chose à mes élèves: Dans la vie il faut se battre, il y a toujours une solution au bout. ”
Malgré un gros palmarès, l’ex-cavalier olympique n’oublie pas que c’est un monde parsemé d’embûches où il faut savoir se démarquer. Maintenant, la relève est assurée : après l’obtention de son master, sa fille Pauline se lancera elle aussi dans les compétitions sportives.
Francesca Pamart
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous