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CAI2* au Pin : Les meneuses françaises mènent la danse !

  • la victoire de Marion Vignaud (©MGPY)
    la victoire de Marion Vignaud (©MGPY)
  • L'équipage de Marion Vignaud
    L'équipage de Marion Vignaud
  • Dans le respect des gestes barrières
    Dans le respect des gestes barrières
L’international 2* d’Attelage du Haras national du Pin s’est tenu cette fin de semaine, du 23 au 26 juillet. 80 meneurs, près de 130 chevaux, des équipages français, belges, suisses, allemands, luxembourgeois, canadiens… Une superbe édition 2020 qui aura apporté LA bouffée d’air pur normand et marqué la reprise de la saison sportive.  

Côté fédéral par Quentin Simonet, DTN

« En 1 la santé, en 2 le sport.
Le concours a été vraiment bien organisé et nous sommes très reconnaissants à l’équipe de l’EPA d’avoir réalisé cet événement. Tout d’abord, en ayant assuré le respect des aspects sanitaires selon les mesures gouvernementales et fédérales, et également d’avoir proposé un très beau concours sportif. Si on est tous responsables, on a une chance de pouvoir continuer.

C’est un concours de rentrée mais aussi l’un des seuls concours sur lesquels nous allons pouvoir baser nos jugements pour les sélections des championnats qui vont arriver en fin de saison. Les meneurs ont bien intensifié la préparation des poneys comme des chevaux sur la fin du confinement dans la perspective de pouvoir reprendre. »

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Dimension technique avec Philippe Blossier, chef de piste

« J’ai passé mes galops avec Louis Basty, et il m’a donné le virus de la piste depuis 1987. 

Un format en 2* pour que les meneurs qui préparent le championnat du Monde à Pau puissent tester la valeur de leurs chevaux, et les emmener sur du 3*. La semaine dernière, certains chevaux ont passé les tests à Bühl en Allemagne, au Pin d’autres options et combinaisons se cherchent encore.

Pour ce CAI du Pin, la directive de la FEI était d’être attentifs aux kilomètres pour la reprise, de limiter. Nous sommes donc partis sur 6.260 mètres de circuit, un espace de warm-up, un obstacle d’échauffement et six des huit obstacles habituels. Un terrain excellent, magnifique et bien entretenu, un routier inversé pour préserver les chevaux, des obstacles construits par les équipes d’ici ou qui viennent des JEM. Entre 15 et 20 modules sur les obstacles, le montage avec des portes d’au moins de 2.50m. 6 portes à l’intérieur ». Enormément d’options pour faire LE chemin  précise le chef de piste, soutenu dans ses fonctions par son adjoint Jean-Pierre Gicquel. 

 

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La performance sportive avec Marion Vignaud

Victoire pour la meneuse, n°1 mondiale, dans la catégorie 1 cheval 2* avec First Quality, 10 ans qui vient assurer la relève de son champion et cheval de tête Winston.

« Il a un super mental, plus posé et moins regardant que Winston, c’est la force tranquille, il sait être vraiment disponible quand on a besoin, et est bon sur l’ensemble des tests. C’est un très bon en dressage, notre point fort c’est le rassemblé, nous avons beaucoup travaillé sur ce point avec Sébastien Goyheneix cet hiver. Il continue à progresser sur le marathon. Il était capable d’aller très vite, mais passer du très vite au rassemblé dans des obstacles techniques, c’était quelque chose de difficile pour lui. Acheté à 3 ans, nous avons fait le circuit SHF, une année d’épreuves amateur, amateur élite, et puis nous sommes sur les CAI depuis 3 ans ». 

Meneuse et organisatrice du concours de Chablis, troisième semaine du concours de septembre, Marion confie : « Si la compétition doit se passer un huis-clos cela ne sera pas du tout un problème pour nous. Nous communiquons peu et préférons développer tous les moyens dans la partie organisation pour que les meneurs soient bien reçus. En tant que meneuse, j’essaie d’organiser le concours auquel j’aimerai participer. Meneuse attelage à 1, c’est souvent une catégorie peu mise en avant, donc nous avons choisi un jury pour la plupart qui sont sur les championnats du monde, des obstacles qui seront adaptés aux attelages à 1, sans être non plus trop techniques, se préparer mais toujours dans le respect du cheval. Idem pour les pistes de maniabilité, puisque la catégorie des 4 chevaux n’est pas ouverte ». 

Aux guides depuis 2003, elle trouve le virus dans la fibre paternelle et « une bande de haflingers qui faisaient de l’attelage au fond du jardin ». Son père Michel est désormais un jeune retraité de l’attelage, puisqu’il a arrêté la compétition l’année dernière suite à Pau. Ancienne cavalière de CSO puis de complet, des rencontres déterminantes dont Renaud Vynck qui lui confie son cheval de tête Démocrate … Il lui met le pied à l’étrier. Michael Sellier l’accompagne ensuite et la forme « au sport de haut niveau comme à l’attelage tel que je le connais aujourd’hui. Et puis, depuis l’année dernière, les échanges et le travail avec Sébastien Goyheneix. Je voulais travailler avec lui depuis 2014.  Il est d’une grande aide, il sait très bien aborder les gens, très calme, et des connaissances qui sont infinies ». 

« Aurons-nous une saison ou une moitié de saison ? Un championnat du monde ? J’ai envie d’y croire très fort mais j’aimerais que les gens se responsabilisent un peu. En Allemagne, on nous a demandé de porter le masque, cela s’est très bien passé. En faisant un petit effort, on peut tous le tolérer. S’il faut faire ça pour que les concours puissent avoir lieu, alors il faut s’y mettre tous. 

J’ai une petite équipe et j’ai souvent besoin de personnes annexes, je pique parfois dans les autres équipes. Les personnes le font toujours avec beaucoup de bienveillance, je n’ai pas besoin de réclamer, et cette fin de semaine, ça m’a énormément servi, et je voudrais remercier tous les gens qui m’aident et ils se reconnaîtront ».

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L’accompagnement avec Sébastien Goyheneix

Avec l’équipage de Raphaël Berrard, Sébastien Goyheneix forment le symbole de la fusion IFCE, aussi bien dans le sport que dans la formation. En parallèle, l’écuyer du Cadre noir accompagne plusieurs meneurs, Marion Vignaud, François Ferré… « Principalement sur l’aspect du dressage du cheval » sans oublier qu’avec sa formation de coaching il intervient également sur la préparation de l’humain. Il se repositionne alors comme entraîneur sur un aspect très technique ou alors sur un aspect plus d’accompagnement. Une approche du vivant donc qui prime et qui s’adapte. 

« J’ai la conviction que sur du très haut niveau, ce n’est pas la technique qui fait la différence car ils sont tous très bons, et que c’est finalement savoir l’utiliser à bon escient au bon moment, et donc comment lâcher prise pour se laisser aller à performer, sont des questions sur lesquelles je me penche. Je crois que c’est véritablement ce qui permet de faire la différence. 

Préparation du cheval, gymnastique, le travail de base est le même pour tous, on va seulement ensuite dans du spécifique. Il faut développer ses forces propulsives, sa locomotion, lui donner envie de s’engager dans le travail, parce que l’aspect psychologique du cheval est aussi très important pour performer ».

Fabrice Martin lui confie fréquemment les guides dix minutes à l’échauffement.

« Et je l’en remercie. On peut ne pas être dans le juste en ayant seulement l’observation comme outil d’évaluation. Tester et être au bout des guides, ça donne d’autres informations. Je découvre de nouvelles sensations. Cela me permet de mieux évaluer, comme d’être plus pertinent dans les accompagnements que je peux faire ». 

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Retours sur les plus beaux moments de sport

Pony Single

La Suisse l’emporte avec Cédric Scherrer, suivi de près par Emilie Morichon et Ubiwan des Colines qui relèvent brillamment le challenge du marathon et assurent une maniabilité parfaite. Dans le Top 10 (9ème au final), à noter la très jolie performance de Bérengère Cressent, 3ème du marathon et 2nde de la maniabilité. Céline Le Bihan réussit un beau marathon où elle se classe 4ème.

Pony Pair

Louise Fillon s’adjuge avec Hardo-Tiesto la catégorie après une très belle reprise (2nde – 50.44), un bon marathon (5ème) et une 3ème place en maniabilité. Le meilleur marathon revient à l’équipage de Carine Poentis. (4ème au classement final).

Horse Single

Une superbe reprise de Fabrice Martin avec Lanzaro*IFCE au dressage notée 42.59 (1er du dressage et 4ème au final). La victoire pour Marion Vignaud avec First Quality qui l’emportent : 2èmes du dressage (44.66), 2èmes sur le marathon derrière le Suisse Michael Barbey, et 1ers de la maniabilité. Une belle démonstration également de la française Magalie Aillaud, 3ème du marathon et 2ème de la maniabilité (10ème au classement final).

Horse Pair 

L’Allemand Lars Schwitte gagne la catégorie. 1er du dressage (44.67), 6ème du marathon et 2nd sur la maniabilité. La seconde place du podium revient au hollandais Stan Van Eijk, et la 3ème place pour le français Franck Grimonprez (1er de la maniabilité) avec le duo Da Vinci et Dion II. Le suisse Ulrich Werner prend 3.29 sur la maniabilité, et finit à la 4ème place.

Le marathon est remporté par le meneur hollandais devant la team Berrard*Goyheneix (2e), suivi de Franck Grimonprez et fils (3e). 

 

Textes et photos : © Melanie Guillamot 

30/07/2020

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