CCI 3* et CIC 2* - Saumur (49) - 21-24 mai : Cocorico - Cocorico  !


Le sourire était de mise dans le camp français, à l’issue des épreuves réglées par le chef de piste Pierre Michelet et sous la houlette de l’entraîneur national Thierry Touzaint, très satisfait de ses troupes, venues la plupart à sa demande, pour préparer les CCI*** de Brahmam (mi juin). Particulièrement dans le CIC** où le trio gagnant (à deux points d’écart chacun), inscrit sur la liste JO-JEM, confirme ainsi la confiance accordée par le staff de la FFE. A noter également parmi les huit premiers du classement sept tricolores : Cédric Lyard/Cadeau du Roi, au pied du podium à deux points d’écart également de Didier Dhennin; le cavalier de la ville de Saumur Jean-Lou Bigot/Focus 7e; l’écuyer du Cadre Noir Matthieu Wanlandeghem/Trouble Fête*ENE-HN 8e : enfin la très belle performance de la jeune Lucie San Nicolas/Rubis des Islots, 5e qui devance l’une des stars du concours complet, (six olympiades et 33 fois le mythique CCI****Badminton) le Néo-Zélandais Andrew Nicholson/MGH Grafton Street. Tous deux à un demi-point d’écart chacun. Tandis qu’Arnaud Boiteau était très satisfait du comportement de Quoriano sur les trois tests et Didier Dhennin regrettait juste d’avoir fait un départ intempestif au galop lors du dressage avec Opi de Saint Léo, Karim Laghouag, victorieux résumait le sentiment des concurrents : « Il faut bien reconnaître que les quatre premiers couples de ce deux étoiles étaient un peu déclassés. Nous sommes venus, à la demande de Thierry Touzaint pour préparer Brahmam. C’était un très bon travail pour nos chevaux à la fois sur le plan physique et psychologique. »

Moins chanceux dans le 3 étoiles avec Punch de l’Esques qu’il ne présentait pas au cross, Karim, installé depuis six mois à Nogent-le-Rotrout, était très content avec son très bon étalon « Entebbe de Hus » fils de Embassy (monture de l’Allemand Hans… Meyer).

« Je suis hyper content de mon étalon. Dans ce 2 étoiles c’était un bon galop d’essai pour lui qui va courir le 3 étoiles de Brahmam, un peu la qualification pour les championnats d’Europe. 3e au dressage malgré un juge qui me met 1er, il a très bien réagi au CSO, son point fort. Sans faute cela m’a permis de remonter 1er et sur le cross il était vraiment bien. Il est formidable, il est top, c’est un étalon vraiment gentil. Il est vraiment irréprochable. Sans faute sur toute la ligne. A la maison, tout le monde se le dispute pour le monter. Agé de 10 ans, ses propriétaires et amis me l’on confié depuis 7 ans. IL est JO-JEM. C’est un cheval que l’on apprécie vraiment beaucoup. Pas très sanguin d’origine, le quart Anglo par sa mère (Hanovrienne de père Anglo) lui donne l’énergie suffisante. Il a donc tout. Ses poulains sont magnifiques. Très facile à gérer au box et en voyage, On a beaucoup de chance. De plus on est très bien installés et j’ai la chance d’avoir comme entraîneur mon ami Jean-Luc Force et comme parrain sportif Didier Courrèges » A quarante ans, Karim Florent Laghouag, marié, père d’un petit garçon et bientôt d’une fille, a tous les ingrédients pour préparer comme il aimerait une « Olympiade ».



Matthieu Lemoine, Nicolas Astier, du début à la fin

Ils étaient seulement cinq Français sur trente-trois participants dans le « trois étoiles » épreuve reine de ce trentième CCI Saumurois qui s’est déroulé sans incident sous une météo des plus clémentes. Bien que talonnés par le Néozélandais Andrew Nicholson et le Britanique Oliver Townend (5e sur la ranking liste mondiale) avec ses deux chevaux, Matthieu Lemoine/Bart L et Nicolas Astier/Piaf de B’Neville, respectivement 1er et 2e à l’issue du dressage bouclaient le parcours de cross (27 obstacles sur 5 940 m en 10’26’’) sans aucune pénalité, tandis qu’Andrew Nicholson rétrogradait de la 3e à la 23e place, en raison d’un refus de Cillnabradden Evo. A contrario Nicolas Touzaint remontait de la 6e à la 4e place avec Radijague, juste derrière le Britanique Oliver Townend/Fenyas Elegance, éliminé pour refus avec son 2e cheval/Note Worthy. Obtenir une qualification pour une éventuelle sélection aux championnats d’Europe où la France espère gagner son ticket pour les J.O. de Rio, était le principal objectif de ce « trois étoiles ». But atteint pour les tricolores. Si Nicolas Touzaint retrogradait de la 4e à la 7e place, pénalisé de huit points à l’issue du CSO, Matthieu Lemoine et Nicolas Astier qui n’avaient droit qu’à une barre n’ont pas failli. Auteurs de deux magnifiques parcours sans-faute, avec juste pour Nicolas Astier, un point de pénalité pour dépassement de temps, ils conservaient leurs places respectives du départ, et montent sur les deux premières marches du podium malgré la pression mise par le Britanique Oliver Townend. Egalement sans-faute sur cet ultime test, ce dernier garde lui aussi, sa 3e place de départ et complète la troisième marche du podium. Malgré 4 points de pénalité, Caroline Chadelat/Kadessia et Koris Vieules/Rejoind Moi, gagnaient cinq places et finalisent respectivement dixième et douzième, rejoignant ainsi la liste des qualifiés éventuellement sélectionnables pour les Europe. Il y aura beaucoup d’appelés, mais peu d’élus (cinq au finish). Toutefois l’entraîneur national Thierry Touzaint, Michel Asseray, DTN adjoint de la discipline et le chef de piste Pierre Michelet affichaient des mines réjouies, ravis des palmarès tricolores et du bon déroulement de l’événement compte tenu des difficultés des parcours de cross. Interrogé Pierre Michelet précisait : « Dans le deux étoiles, le début de parcours est assez fluide pour mettre les couples en confiance. Les combinaisons d’obstacles et les directionnels viennent ensuite. Les obstacles sont assez gros. Dans le « trois étoiles » il y a trois gués assez difficiles. Il y a aussi deux obstacles verticaux dont la barre supérieure peut tomber. Ces nouvelles conceptions participent à améliorer la sécurité des cavaliers sur le cross et, dans ce cas, si la barre tombe, les concurrents se voient attribuer une pénalité de 11 points ». Tous les cavaliers n’approuvent pas cette construction d’obstacles, comme le victorieux Matthieu Lemoine qui explique qu’une grosse faute du cheval n’entraîne pas forcément une chute : « Il arrive fréquemment que le cheval qui percute assez fort un obstacle ne tombe pas… » Mais il reconnaît que « le renforcement de la sécurité est une tendance forte en concours complet. Ici, Bart L, qui effectuait son premier 3 étoiles long, s’en est très bien sorti. La plus grosse difficulté a été sur un gros Oxer vers la fin du parcours, mais on s’en est arrangés. C’est un cheval très généreux. Il a beaucoup donné. Agé de 9 ans, il a eut beaucoup de cavaliers différents. Trois fois champions de France : à quatre ans, puis avec moi à 5 et 7 ans et 3e au Lion d’Angers. Il a fini son année de 8 ans, 4e au CCI*** de Bredda. 2e à Tartas cette année. Il aurait pû être bien classé à Pompadour mais a pris 11 points de pénalité sur le cross pour un pin’s tombé). Même s’il y a encore des points à gagner en dressage, aujourd’hui il a été très généreux. C’est vraiment un très bon début de saison ».

A trente-et-un an, Matthieu, ex élève de l’ENE, diplômé Instructeur depuis 2006, est installé à Sandillon (au sud d’Orléans) chez son coach et employeur Pierre Defrance. « C’est la 8e saison que l’on démarre avec Pierre. On a une écurie de complet et de CSO aussi. On y forme beaucoup de jeunes chevaux. On a aussi une école d’équitation où l’on a mis en place une formation « Jeunes chevaux ». Au quotidien je travaille avec Pierre et l’hiver j’ai l’occasion de faire des stages au Pôle France à l’IFCE avec tout le staff. Ici, avec mon coach privé plus Thierry Touzaint, Michel Asseray, Serge Cornut, Jean-Pierre Blanco et Thierry Pommel, et un très bon cheval, toutes les conditions étaient réunies pour m’encourager à bien faire ». Voilà qui est fait et à refaire !

Quant à Nicolas Astier, lui aussi était très satisfait de Piaf de b’Neville, (tout comme son heureux propriétaire Michel de Cheautauneuf)  : « C’est un cheval très expérimenté. (âgé de 12 ans). Je l’ai senti très à l’aise à ce niveau-là . Au niveau des difficultés techniques c’était dans les normes. Ni trop facile ni trop difficile. J’aurais préféré la partie sinueuse dans les bois à la fin plutôt qu’au début. Mais une fois qu’il est arrivé sur l’hippodrome, il était « dans son jardin » Il a pu dérouler sa grande foulée et j’ai même dû « débrayer » un peu, pour ne pas rentrer trop vite et prendre de pénalité en prenant un « quatre points débile ». Il a vraiment été aussi bien qu’on l’a vu, aussi bien qu’on le connaît ». A suivre encore et toujours avec grand plaisir ! Quand et où ? Pour l’instant Nicolas ne le sait pas encore. (Qui veut aller loin ménage sa monture !).

 

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