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Ce qu’il y a de chevalin en nous

Âmes sensibles, s’abstenir ! Voilà un film qui offre le paradoxe d’être à la fois une très belle déclaration d’amour aux chevaux en général, au cheval islandais en particulier, et d’être émaillé de scènes insoutenables pour tous ceux qui, précisément, aiment les chevaux. Cela commence par l’exécution incompréhensible,

Âmes sensibles, s’abstenir ! Voilà un film qui offre le paradoxe d’être à la fois une très belle déclaration d’amour aux chevaux en général, au cheval islandais en particulier, et d’être émaillé de scènes insoutenables pour tous ceux qui, précisément, aiment les chevaux. Cela commence par l’exécution incompréhensible, d’un coup de fusil, d’une magnifique jument gris clair, œil vif et tölt impeccable, au retour d’une petite balade au cours de laquelle, il est vrai, la coquine s’est laissée complaisamment saillir – tout en gardant le cavalier sur son dos - par un bel étalon bai brun échappé de son enclos.


Autre moment difficile : lorsqu’un cavalier, pris dans une tempête de neige, assomme son cheval, l’éventre et l’éviscère afin de pouvoir se blottir à l’intérieur encore chaud de son grand corps. Si une telle technique a déjà fait ses preuves, paraît-il, au cours de la retraite de Russie des troupes de Napoléon, elle est aujourd’hui sujette à caution – surtout lorsqu’on est bien installé dans le fauteuil douillet d’une salle de cinéma climatisée.


Ce film loufoque, déjanté, insolite, est signé d’un certain Benedikt Erlingsson. Il sera montré en France (fin juillet) sous son titre anglais, Of Horses and Men, ou français, Des chevaux et des hommes, et non, c’est bien dommage, sous son titre islandais, Hross i oss. Un titre certes difficile à traduire mais qui pourrait donner « le cheval en nous ». Ou, mieux encore, « ce qu’il y a de chevalin en nous ».


L’histoire (si l’on peut parler ici d’une histoire : plutôt une succession de scènes insolites, toujours merveilleusement filmées) se termine d’ailleurs comme elle a commencé, mais en inversant les rôles : le cavalier dont la jolie jument avait subi les assauts d’un étalon en rut se met à son tour à satisfaire les pulsions d’une belle cavalière en chaleur, tout en tenant sa monture par la bride.


Ce qui, au-delà des allégories et des intentions philosophiques du réalisateur saute aux yeux, c’est sa façon unique de filmer les chevaux. S’il y a eu des milliers de films censés avoir le cheval pour héros, je n’en ai guère vu où le cheval ait été traité avec tant de justesse et tant d’amour.








17/07/2014

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