Cercy-la-Tour: l'exemple vient des AQPS
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 Une réforme, un retrait et une belle opportunité
Rappelez-vous, en 2009, les Haras Nationaux annoncent une reconfiguration de leurs missions et structures, comme application de la Réforme Générale des Politiques Publiques (actée en 2000 sous le gouvernement Jospin, mise en oeuvre sous le gouvernement Raffarin et achevée sous la présidence actuelle et le gouvernement de François Fillon). L'annonce provoque un choc dans la filière équine, les Haras Nationaux sont voués à se retirer des services commerciaux, voués à être progressivement transférés au secteur privé.
Le 22 janvier 2010, le décret d'application de création de l'Institut Français du Cheval et de l'Équitation est signé et abouti, outre la création du premier nommé, sous la forme d'un Établissement Publique Administratif, à celle de France Haras, sous la forme d'un Groupement d'Intérêt Public. Donc l'État, via cette dernière structure, vise deux objectifs pour réduire la voilure de ses coûts. Cesser ou transferer les activités des centres techniques (étalonage, dépôt d'étalons, identification, poulinage, etc.) qualifiées de "concurrentielles". Mais aussi, "un accompagnement à la création d'un opérateur purement professionnel autofinancé au niveau national". En langage normal, comprenez que France Haras se retire tout en aidant à la création de structures privées prenant le relais dans la gestion de ces centres techniques. Mais aussi qu'un marché s'ouvre, celui de la mutualisation des moyens visant à soutenir le développement local en confiant ses rênes aux professionnels.
L'Assemblée Générale de L'Union des Éleveurs d'AQPS du Centre-Est du 16 décembre 2011 une date à retenir
L'Union des ÉLeveurs d'AQPS du Centre-Est saisi la balle au bond dès 2011 et s'organise. Plutôt que d'attendre que France Haras se retire de Cercy de façon définitive au 1er janvier 2014, sous l'impulsion de Jacques Lauriot etJacques Cyprès, décide de créer une coopérative pour assurer la gestion et l'exploitation de Cercy-La-Tour. La Société Coopérative Agricole des Éleveurs de Chevaux de Courses est donc en cours de constitution, avec pour base les 16 membres fondateurs de l'Association des AQPS du Centre-Est. Son assemblée constitutive aura lieu le 28 janvier 2012.
"Il s'agit d'une première en France!". Confie Jacques Cyprès. "Et la SCAECC est ouverte aux autres éleveurs des régions de l'Est, du Centre et du Sud-Ouest.". Mais que viendraient faire des éleveurs d'autres départements dans cette coopérative? La logique est simple et tient à la philosophie qui anime l'Union des Éleveurs d'AQPS du Centre-Est: conserver l'initiative en termes de décisions et l'ouverture aux éleveurs intéressés. Et surtout, éviter qu'un privé vienne combler un vide face à une demande toujours présente et dynamique en termes de saillies et de services aux éleveurs. L'entrée dans la SCAECC est même ouverte à tous les éleveurs de chevaux de courses... trotteurs compris. Du jamais vu!
Recruttement de coopérants ouvert jusqu'en janvier 2012,
Dès lors, les statuts n'étant pas encore déposés, il est possible à tout éleveur de chevaux de courses d'entrer dans le conseil d'Administration de cette structure à naître. Et son programme est large. Il s'agit dans un premier temps, en 2012 de constituer une équipe encadrée par un directeur. Cette équipe entrera sur le terrain au 1er janvier 2013, soit 1 an avant la date butoir initiale. Il suffit aux professionnels intéressés de se déclarer avant début janvier. Vous pouvez contacter Jacques Cyprès à cette fin.
Le personnel? Il sera "fourni" par France Haras via celui de l'IFCE sous la forme d'une prestation de service en 2013. Les étalons? En 2012 et en 2013, ils seront affectés par l'IFCE qui n'achètera plus de reproducteurs dès 2011. C'est à dire que la SCAECC aura des étalons appartenant à l'État à sa disposition pour la monte et que les produits seront répartis à 30% pour la coopérative et à 70% pour France Haras. Quant aux autres activités qui seront progressivement intégrées, elles comprendront, bien entendu, la monte, mais aussi l'identification (les 2 étapes), le puçage, les pensions des poulinières, les poulinages, l'accueil de chevaux au repos, etc. Bref, un service digne d'un haras privé dans une infrastructure louée par la Communauté de Communes, hébergeant le SCAECC.
La logique est de permettre à la SCEACC de constituer un premier exercice viable pour lui permettre l'autonomie à terme, soit au 1er janvier 2014. Et Philippe Dehaumont se fécilite de l'initiative des AQPS du Centre-Est. Un directeur de GIP heureux, et qui l'a rappelé lors de son intervention du 16 décembre. Les objectifs annoncés par l'IFCE sont donc en cohérence avec ceux de France Haras, son "bras commercial", soit "une préoccupation forte de l'emploi en dans la filière équine et du développement de l'activité cheval en région". Et, ces deux établissments sont aujourd'hui distincts. L'un a conservé l'activité équitation, information, enregistrement et formation, l'autre vise à ne pas concurrencer les professionnels sur leur terrain. La cohérence signifie donc que le maintient des activités commerciales passe par un relais local assuré par les professionnels. Une cohérence qui peut parraître... incohérente.
Néanmoins, le patrimoine génétique acquis, exploité ou loué par l'État devra trouver un écho via les structures de ce type, en l'occurrence dans ce cas, la SCEACC. Elle prévoit d'ailleurs d'accueillir des étalons appartenant à des privés, à son initiative ou sur proposition. Autrement dit: structurez-vous, l'État se retire, purement et simplement! C'est donc bien la fin des "fonctionnaires" faisant la monte qui a été annoncée à Cercy pour la région du Centre-Est.
Il s'agit d'une initiative qui n'a d'autre mérite que de souligner le dynamisme d'éleveurs qui ont pour leitmotiv de ne pas perdre le travail que leurs prédécesseurs ont accompli ces dernière décennies. Battue en brèche, la politique de soutien du développement régional rural dans la filière des courses et dans la filière équine en général repose désormais sur les épaules des socioprofessionnels. Le message est passé: charité bien ordonnée commence par soi-même! Et l'initiative a été saluée et applaudie par un publique d'éleveurs très attentif.
Les lauréats de 2011, des AQPS du Centre-Est en pleine forme!
Cette Assemblée Générale était aussi l'occasion pour les AQPS du Centre-Est de féliciter les éleveurs ayant eu des produits performants sur les pistes cette année. Attention: casting de choc pour ces AQPS du Centre-Est qui ont du chic. Cette remise des "AQPS du Centre-Est Awards" est toute en couleurs.
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- 3 ans en plat: Un Beau Matin (Sagamix & Millésimée), élevé par Nicolas de Lageneste pour sa victoire dans le Px Tremblay à Lyon en novembre 2011.
- 4 et 5 ans en plat: Sortie De Secours (Trempolino & Briffaut), élève du Haras de Saint-Voir pour sa performance dans le Px Glorieuse
- 3 ans AQPS en obstacle: Ucello Conti (Martaline & Gazelle Lulu), produit de Patrick Joubert, pour sa première place dans le Px Roger de Minvielle (L.) à Enghein
- 4 ans en obstacle: Tout Rouge (Dom Alco & Loi Du Plus Fort), lui aussi élévé par le Haras de Saint-Voir, 4ème du Px Morgex à Auteuil (Gr.3), lauréat du Px Jean Stern (Gr.2) et du Px Fleuret (Gr.3) en 2011
- 5 ans en obstacle, Sappo (Alberto Giacometti & Badrapette), co-élevé par le Haras de Saint-Voir et Dominique Clayeux, pour avoir enlevé le Px Le Pontet
- 6 ans et plus en obstacle: Rubi Ball (Network & Hygie), co-élevé par Pierre Duvignaud et Jean-Louis Berger, entre autre pour sa victoire dans le Px Lahaye Jousselin (Gr.1)
Enfin, mentionnons que l'Union a rendu un hommage vibrant à  Questarabad, qui s'est accidenté lors de sa dernière course dans le Px Léon Rambaud (Gr.2) dont il avait pris la 2nde place. Le quadruple vainqueur de Gr.1, avait, à 7 ans couru 27 fois, emporté 17 victoires et 9 places pour un total de 1 547 790 € de gains.
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