Cheval & Différences : de riches débats




Les interventions, démonstrations et ateliers ont mis en évidence la richesse et la diversité des pratiques à destination des personnes en situation de handicap, en recherche d’insertion, en difficulté sociale ou âgées.
Le foisonnement d’initiatives utilise la médiation animale aussi bien à titre d’accompagnement et d’ouverture que dans des objectifs éducatifs, thérapeutiques ou sportifs.


Selon les estimations faites à partir d’une étude des clubs de 10 départements, plus de 150 000 personnes sont ainsi accueillies dans les clubs de France, 40 % atteintes d’un handicap mental, 26 % en difficulté d’insertion, 22 % souffrant d’un handicap moteur et 12 % souffrant d’un handicap sensoriel. Parmi ces personnes, 80 % pratiquent des activités à cheval ou autour du cheval en groupe et 20 % ont une pratique individuelle intégrée parmi les autres cavaliers.





Coordonner les actions handicap





Les réunions plénières, introduites par Yves Decavele et Fanny Delaval, Conseillère Technique Sportive chargée de l’équihandi et du handisport à la FFE, ont fait la part belle aux initiatives les plus réussies. Le point de départ a été le partage de l’expérience de la mise en place en Poitou-Charentes, puis en Limousin et en Dordogne du réseau Cheval & Différences - auxquelles les assises ont emprunté leur nom - sous l’égide du Comité Régional d’Equitation.


Les points clé de cette action portée par Jacques Robin, Claire Multrier, Yves Decavele et Yves Rivet : faire se rencontrer les acteurs du monde équestre et du monde médico-socio-éducatif, organiser des formations, mettre en commun un Annuaire qui comporte une fiche détaillée de chaque club labellisé Cheval & Différences, mutualiser des outils via internet et organiser des événements comme les Jeux équestres Cheval & Différences de Lathus. A noter l’ouverture vers le monde carcéral, des opérations comme Un poney dans mon quartier, Du cheval à tout âge, Sport sur ordonnance et une mission conseil vers l’Espagne.


Côté insertion, les Assises ont présenté les actions de Véronique Sulfourt qui accueille des jeunes décrocheurs en rupture avec la formation scolaire, dans un centre équestre qui reçoit aussi 100 à 120 personnes en situation de handicap cohabi- tant avec 200 cavaliers de club, dont une écurie de compétition CSO.
Elle a expliqué comment le cheval et le centre équestre sont mis au service d’un projet personnalisé structurant pour chaque jeune avec recours aux méthodes pédagogiques les plus actives de type Freinet ou Montessori. Elle a souligné l’importance d’intégrer dans ce projet les familles en situation de précarité pour les aider à porter un autre regard sur leurs enfants en les aidant à inventer des choses qui n’existent pas ailleurs. A noter que sur 24 jeunes pris en charge individuellement, 11 ont pu être rescolarisés.





Tables rondes





Autre temps fort des assises, les tables rondes permettaient
aux participants de s’exprimer à deux reprises sur l’un des 6
thèmes proposés.
Les comptes-rendus des rapporteurs ont mis en évidence le
souhait de mieux structurer l’activité. Les suggestions por-
taient sur la formation, sur la connaissance des arcanes du
monde médico-socio-éducatif, sur la facilité d’accéder aux ressources existantes, sur la nécessité de trouver un langage commun partagé, sur l’objectif de plus grande lisibilité des labels et des certifications, sur la nécessité d’identifier des per- sonnes ressources, sur le souhait de mise en réseau des initiatives individuelles, sur les questions de sécurité, de cavalerie et de matériel, sur l’objectif de mettre en place des conventions type, sur les développements possibles vers les personnes âgées et le sport adapté.





Tout reste à faire





Hippolib, Equileve, Handi Mobile Equitation, Cavalev Aqua Inov, Attelage, 2 Saddle présentaient des systèmes de mise à cheval, des selles avec supports de main- tien ajustables, des selles bi-place, des rênes pédagogiques...
Les ateliers en manège ont permis de découvrir la pratique d’activités variées et de sports adaptés avec la contribution de plusieurs experts fédéraux Equi-handi, des Ap- prentis d’Auteuil, des Ecuries de Chouzy, de Lancey Equitation, du foyer de vie Gérard Vivien, de la ville de Grigny, de La Maison Tremplin - Les Papillons blancs, de l’association Le Pied à l’Etrier, du Foyer APF de Bouffemont...


La soirée du jeudi a été l’occasion de mettre en avant deux fortes personnalités, Céline Gerny, qui a fait revivre son expérience des Jeux Paralympiques de Rio en dressage, et Guillaume Bats, qui a régalé la salle de son humour décapant d’auto- dérision sur son propre sort d’esprit brillantissime dans un corps qui ne lui a pas donné les atouts de Monsieur tout le monde.





Ils ont dit





• Pascal Deboudt, Président du CRE Centre Val de Loire : «Ces assises sont un point de départ et je suis heureux que vous ayez si nombreux répondu présent. Nous avons ouvert un livre très riche. N’atten- dez pas que votre CRE fasse quelque chose, allez le voir pour faire ensemble ce dont vous avez besoin.»





• Serge Lecomte, Président de la FFE : « L’ambition de ces assises de rapprocher les acteurs de la santé et de l’équitation, de mettre en relation les institutions chargées du handicap, de créer des rencontres départementales, régionales et nationales, de susciter des animations spécifiques, de former l’encadrement équestre aux publics fragiles, d’améliorer l’accessibilité aux installations équestres, de développer l’offre handisport et d’apporter de nouvelles fenêtres de bonheur à nos concitoyens en situa- tion de handicap. La FFE s’y emploiera. »