Chronique d’une conquête attendue
« Un Sabrine Delaveau » se déguste « cul sec », d’un seul coup, quitte à y passer la nuit. « Jours de conquête » qui vient de paraître n’échappe pas à la règle. Le mot fin arrive trop vite. Le style est toujours aussi plaisant, les angles variés, l’humour au coin de la ligne, l’à -propos permanent. Ce qui change cette fois, c’est l’analyse journalistique, l’éclairage ou le décriptage, selon les termes consacrés par la grande presse. Sabrine raconte en effet, en journaliste très bien informée, proche de ses sources, la saga de ces longs jours de conquête. Ce qu’elle révèle des turbulences qui ont suivi les jeux de Londres, le départ d’Henk Noreen et l’arrivée de Philippe Guerdat, est inédit. On ne l’a jamais lu ailleurs. Du fait de sa relation privilégiée et de la confiance que lui ont accordée les acteurs de ce péplum tragicomique, elle était au cœur de l’événement. Elle en dévoile ici les secrets, les manœuvres, les intrigues, sans passion ni complaisance, juste avec un souci biblique de vérité. Elle remet l’église au centre du village « comme un observateur engagé qui ne revendique aucune neutralité » écrit-elle en avant-propos.

L’aurore des jours de conquête se lève sur la déconfiture de Londres et s’estompe avec les médailles de Caen. Patrice, sacrifié dans « confessions cavalières » y joue le premier rôle, consacré par sa médaille individuelle. Il y eut des jours sombres, des nuits blanches, des jours sans, des jours heureux durant cette longue marche vers la reconquête.

Quelle belle histoire. Et quel beau roman de la vraie vie de cette équipe de France qui nous a tant émus.



200 pages. 23.80 € TTC - www.actes-sud.fr

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