Combien de repas par jour ?
C’est pour cela qu’il existe des distributeurs automatiques pour les chevaux qui permettent de donner un aliment concentré en 10 fois par jour si l’on souhaite.


Multiplier le nombre de repas dans cette espèce n’a en effet que des avantages :

L’estomac étant petit, il se vidange rapidement. Si vous avez un gros repas, seule la fraction finale y reste suffisamment de temps pour que la digestion gastrique soit efficace. Le fait de fractionner entraîne donc une part plus importante de l’alimentation subissant une digestion gastrique et donc une meilleure assimilation.


Nous arrêtons de manger lorsque notre estomac est plein. Le cheval lui régule son ingestion en fonction de l’arrivée dans le sang des produits terminaux de la digestion. Dans le cas d’une alimentation très répartie, notre système de régulation marche mal puisque l’estomac n’est presque jamais plein (d’où le problème d’obésité lié au grignotage) par contre, celui du cheval marche bien puisqu’il régule sur le résultat final. Si on a quelques gros repas, le nôtre marche bien puisque l’estomac se remplit d’un coup. Par contre pour le cheval comme il y a plus de temps entre l’ingestion d’un produit et le fait que le signal STOP s’allume que chez nous, il dépassera régulièrement non seulement ses besoins mais aussi ses capacités digestives. Le cheval qui s’échappe et tombe sur le coffre à avoine peut ainsi en mourir alors qu’on n’a jamais vu un enfant mourir d’une indigestion de chocolat… et pourtant…

Autre avantage, le fait d’avoir un apport fréquent de nourriture protège la muqueuse gastrique et donc limite le risque d’ulcères.

Dans la pratique, on a souvent recours à une distribution de foin à volonté ou en libre service. Dans ce cas, le cheval s’organise comme il l’entend et il fait spontanément de multiples repas par jour. Cela ne veut pas dire, comme on le voit parfois écrit que le cheval mange en permanence mais qu’il y a un minimum de 5 heures et un optimum de 16 heures par jour qui doivent impérativement être consacrés à l’alimentation.

Avec un foin, une litière sur paille, un pâturage, on y arrive très bien.

Reste la distribution de l’aliment concentré, qu’il soit maison, sous forme granulée ou floconnée. Dans la plupart des cas, cela signifie qu’il faut impérativement que le soigneur soit présent pour faire cette distribution.

D’où la question que l’on me pose souvent : est-ce qu’il est possible de donner cette ration en un seul repas dans la journée, sachant qu’il a soit le foin, soit l’herbe pour le reste du temps ?

Le facteur limitant est la quantité d’amidon présente dans la ration. En effet, il est primordial que l’amidon soit digéré au niveau de l’intestin grêle grâce à une enzyme : l’amylase. Ainsi, il ne parvient jamais au gros intestin ce qui est de loin préférable pour les bactéries qui ne sont pas adaptées pour le dégrader.


On estime que le cheval a assez d’amylase pour digérer au maximum 200 g d’amidon par 100 kg de poids vif et par repas (si on a un cheval délicat, on préfère souvent se limiter par sécurité à 150 g).


Pour répondre à cette question, il faut donc connaître trois éléments :

• Le poids du cheval

• Le poids d’aliment distribué

• Sa teneur en amidon

Si votre aliment est à 35 % d’amidon et que vous en donnez 2 kg pour un cheval de 600 kg, cela fait :

2 000 g d’aliment x 0,35 pour la teneur en amidon soit 700 g d’amidon par jour.

Votre cheval fait 600 kg. Donc 700 g / 6 = 116 g d’amidon / 100 kg de poids vif.

Vous pouvez donc distribuer cette ration en un repas.


Par contre, si votre cheval fait 450 kg, le résultat du calcul est de 155 g ce qui devient nettement plus limite.

Et si votre aliment fait 64 % d’amidon (maïs), le calcul donne :

2 000 g d’aliment x 0,64 = 1280 g d’amidon / 4,5 = 284 g d’amidon / 100 kg de poids vif

Et là , plus question de se contenter d’un seul repas d’aliment concentré, il faut absolument passer en deux repas.


Vous noterez que le calcul pour un cheval de 500 kg recevant 2 kg d’un aliment à 50 % d’amidon donne :

2 000 x 0,5 = 1 000 / 5 = 200 g d’amidon / 100 kg de poids vif.

On est donc à la limite.

Or l’orge qui est très utilisée fait 52.2 % d’amidon. D’où la préconisation que l’on lit souvent : « pas plus de 2 kg de céréales par repas ». C’est un peu simpliste parce que si vous appliquez cela à un grand poney, et que la céréale est du maïs, vous allez tout droit au gros pépin alors que si vous avez un KWPN et que la céréale est de l’avoine (36 % d’amidon), vous avez encore une bonne marge de manœuvre.


Et ne parlons pas de la dérive en « pas plus de 2 kg de granulés par repas » où là , cela devient carrément faux puisque j’ai vu appliquer le principe à des granulés de luzerne qui ne contenaient pas un gramme d’amidon…


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