COUPE DES NATIONS MEYDAN FEI : la France s'impose avec panache

Officiel de France qui fête cette année ses 50 ans.
Comme chaque année à La Baule, l’épreuve a commencé par une parade des dix nations en lice.
C’est debout que le public venu en masse a accueilli les équipes emmenées par la délégation
polonaise, heureuse et émue de participer à sa toute première Coupe des Nations Meydan FEI.
A voir les couples engagés, la France et les Etats-Unis faisaient figure de favoris. Côté américain,
on trouvait notamment Mclain Ward et Sapphire (champions olympiques par équipe en titre),
Richard Spooner et Cristallo. Chez les Français, le quatuor était composé de Pénélope Leprévost
et Topinambour, Michel Robert et Kellemoi de Pepita, Olivier Guillon et Lord de Theize et Kevin
Staut et Kraque Boom (champions d’Europe en titre).
Pour autant, la Grande-Bretagne (emmenée par Michael Whitaker et Gig Amai et Peter Charles et
Murka’s Pom d’Ami), tout comme les Pays-Bas du champion du monde par équipe en titre Gerco
Schröder (associé à Eurocommerce New Orleans), ou encore l’Allemagne étaient des adversaires
à ne pas négliger.
D’autant que le parcours dessiné par Frédéric Cottier ne semblait pas poser de problèmes
majeurs, à première vue. « Compte tenu des performances des couples engagés, je savais avant
l’épreuve que ça risquait de se transformer par un match Etats-Unis – France. Pour autant, je ne
voulais pas pénaliser les autres nations et ne pas fatiguer les chevaux, car il y a un Grand Prix
dimanche », expliquait-il. « J’ai voulu faire un parcours qui soit suffisamment technique pour les
cavaliers et galopant pour les chevaux. Certains pensaient le parcours un peu facile, mais le temps
de 87’’ était juste et il fallait garder ce paramètre à l’esprit. »
La première manche a vite permis de vérifier les dires du chef de piste. Le triple n°4, le vertical
n°5, tout comme le vertical n°9, la ligne d’oxers n °10 et 11 et le double n°12 ont posé des
problèmes à de nombreux couples. La Pologne et les Pays-Bas en ont fait les frais avec
respectivement 20 et 12 points de pénalité. Les deux équipes ne sont pas reparties dans la 2e
manche.
Avec un total de 5 points, l’Espagne, promue elle aussi cette année, a réussi à tenir la dragée
haute aux meilleures nations en prenant la 4e place de la première manche, notamment grâce au
superbe parcours de Pilar Lucrecia Cordon Muro et Hérald 3. Les trois premières places sont
revenues aux Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, avec 4 points chacun.
Il ne restait plus que huit équipes au départ de la deuxième manche. L’Espagne a vu ses chances
de monter sur le podium fondre comme neige au soleil : Pilar Lucrecia Cordon Muro et Herald 3
ont fait une faute. Julio Arias Cueva et Jarnac sont sortis sans faute, mais Jesus Garmendia
Echevarria et Lord du Mont Milon sont sortis de la piste avec 5 points et surtout, Sergio Alvarez
Moya n’est pas reparti Madame Pompadour M s’étant blessée à la détente.
Avec une deuxième manche digne de son rang (deux sans-fautes et une barre), l’Allemagne s’est
replacée dans la course au podium avec un total de 12 points.
La Grande-Bretagne n’a rien lâché non plus. Michael Whitaker et Gig Amai ont fait deux barres,
mais Scott Brash et Intertoy Z ont fait un sans-faute. Mark Armstrong et Thesaura ont été moins
heureux : la jument a littéralement traversé le deuxième élément du triple et a fait une barre sur la
sortie de la combinaison. Peter Charles et Murka’s Pom d’Ami ont sauvé la mise de l’équipe en
signant un sans-faute. Avec 12 points également, les Britanniques se sont retrouvés à égalité avec
l’Allemagne.
Pendant ce temps, les Etats-Unis et la France se rendaient coup pour coup. Richard Spooner et
Cristallo ont signé un deuxième sans-faute. De leur côté, Pénélope Leprévost et Topinambour ont
fait une faute, comme dans la première manche : « Mon cheval est un petit peu jeune, mais je suis
contente de lui. Je ne l’ai pas monté au mieux, mais je suis heureuse d’avoir fait partie d’une
équipe solide qui a fait de très beaux parcours. »
Hillary Dobbs et Quincy B (USA) sont sortis de piste avec 9 points quand Michel Robert et
Kellemoi de Pepita (FRA) ont fait un deuxième sans-faute. Puis Mario Deslauriers et Urico ont
remis les Etats-Unis en course avec un sans-faute. Mais Olivier Guillon et Lord de Theize en ont
fait de même. Enfin, Mclain Ward et Sapphire ont fait une faute, comme dans la première manche.
Kevin Staut et Kraque Boom eux n’ont pas tremblé. Et contrairement à la première manche, où il
avait fait une faute, le couple champion d’Europe a déroulé un magnifique parcours sans faute,
assurant la victoire de l’équipe de France sous les ovations du public.

Savoir se lever tôt

« Le public de La Baule est fabuleux ! On voit son engouement, il nous donne envie de nous
transcender ! » Encore ému de cette victoire (la France n’avait pas remporté l’étape bauloise de la
Coupe des Nations depuis 2003, NDLR), Laurent Elias, l’entraîneur national, a tenu a remercier
aussi son équipe : « Merci à eux de se mobiliser pour ce genre d’épreuve. Aujourd’hui, ils ont
monté de façon remarquable et ils font preuve d’un esprit d’équipe extraordinaire ! »
Olivier Guillon lui aussi a insisté sur cet esprit qui règne chez les tricolores depuis quelques
années maintenant. « Il y a beaucoup d’efforts faits pour en arriver là. Notamment, un gros travail
sur le plat. Quand on a des chevaux à l’écoute, les résultats viennent. Il n’y a pas de hasard : il faut
savoir se lever tôt, passer des heures à cheval, parfois sous la pluie ou dans le froid… Et comme
dit Laurent, au bout d’un moment, ça finit par payer ! »
Michel Robert n’a pas caché son émotion non plus, notamment lors de la remise des prix. « Je
suis ravi d’avoir gagné avec cette équipe fantastique ! Quand Laurent m’a demandé de venir pour
donner un coup de main à l’équipe, j’ai dit oui tout de suite. J’ai donné le meilleur de moi-même.
On peut avoir gagné les plus gros Grands Prix, remporter une Coupe des Nations avec une équipe
comme ça, ça vaut vraiment le coup ! »
Kevin Staut n’a pu qu’approuver les déclarations de ses coéquipiers. « Je suis d’accord avec
Olivier : on a un encadrement de très grande qualité. On est vraiment soutenus. Vous ne voyez
que quatre cavaliers sur la piste, mais il se passe beaucoup de choses derrière. C’est très
agréable de faire partie de cette qualité-là ! »