CSI5* Cannes : Pénéloooope !
Ce genre de barrage où chaque cavalier battait le chronomètre de son prédécesseur est ce qui a, en général, le don de chauffer l’ambiance. Quand Pénélope Leprévost est entrée en piste avec la jeune Ratina d’la Rousserie, le Suédois Rolf-Göran Bengtsson (et son vieux Casall Ask) venait de battre la Portugaise Luciana Diniz (Fit For Fun 13) qui venait de battre le Néerlandais Maikel van der Vleuten (VDL Groep Arera C). Bref, Pénélope savait ce qu’il lui restait à faire si elle voulait poursuivre la logique de cette série et surtout remporter ce Grand Prix, son premier Global de la saison : mettre encore plus de folie sur la piste. Tout se jouait dans la dernière ligne droite avant l’ultime oxer aux couleurs Longines : galoper… comme une folle. Ce que la jolie Normande n’hésita pas à faire malgré le peu d’expérience de sa jument encore inexpérimentée à ce niveau : « En fait, elle ne participait là qu’à son quatrième Grand Prix 5*. La semaine dernière, elle avait été double sans-faute dans le Grand Prix de Saint-Tropez, mais ce n’était pas le plan de venir ici. J’ai finalement changé d’avis à la dernière minute, avouez que cela aurait dommage de ne pas venir finalement ! (elle éclate de rire). Ceci dit, je ne suis jamais allée aussi vite avec elle. Il faut dire qu’elle est assez chaude et que mon travail consiste à la calmer et là , je crois que j’ai cassé tout mon travail ! »Â
Une cavalière heureuse, on l’aura compris, mais ses compagnons de podium ne l’étaient pas moins : « C’était un beau barrage aujourd’hui, le scénario parfait, avouait, beau joueur, Rolf-Göran Bengtsson. Si j’ai perdu, c’est parce que j’ai un peu hésité dans cette dernière ligne et Pénélope méritait amplement sa victoire. Pour ma part, je suis très heureux car mon cheval a fait, une fois de plus, preuve de constance. À 16 ans, il est toujours dans le haut des classements, il ne me déçoit jamais. » Ce couple-là mériterait de gagner un jour à Cannes, lui qui était déjà deuxième de ce même Grand Prix en 2012. Deuxième, Luciana Diniz l’avait été également l’an dernier avec Fit For Fun, ce qui a inspiré l’affiche de l’événement cette année : « Quand je suis arrivé à Cannes et que j’ai vu ma photo à tous les coins de rue, je me suis dit : oh là , là , quelle pression ! Est-ce que cela va me porter chance ? Visiblement oui car cette troisième place, au terme de ce barrage fantastique, a une saveur de victoire pour moi. »
La réussite d’une telle épreuve repose sur les épaules d’un homme auquel le directeur du circuit, Jan Tops a tenu à rendre hommage : « Une fois de plus Uliano Vezzani (le chef de piste italien, ndlr) a construit des parcours d’une grande perfection. Non seulement il a créé le spectacle avec le tracé magique de ce barrage, non seulement sa sensibilité lui permet de sortir les meilleurs du lot mais les difficultés qu’il a mises en place, même si elles ont été très sélectives, n’ont jamais mis les chevaux en danger. Je voudrais également remercier François Bourey qui nous a fait confiance il y a dix en se lançant dans l’aventure du Global Champions Tour. Nous avons vécu ensemble des hauts et des bas et aujourd’hui le résultat est là  : une réussite reconnue de tous … » Des remerciements renvoyés par François Bourey, organisateur du Jumping de Cannes, qui rappelait que « Le Global Champions Tour est né d’une conversation que nous avions eue ici avec Jan, sur le bord de la piste et aujourd’hui, ce circuit est devenu le plus prestigieux de la saison. J’en suis heureux et je suis doublement heureux parce que le podium de ce soir réunissait trois de mes cavaliers favoris. Rolf-Göran, que j’appelle le chat tant son adresse à cheval m’épate ; Luciana que nous aimons ici à Cannes comme on peut s’en douter à travers l’affiche de cette année et bien sûr Pénélope que je rêvais de voir gagner ici un jour et qui a été la meilleure. Enfin je voudrais saluer l’arrivée de notre nouveau sponsor sur ce Grand Prix, le Haras des Grillons, qui recevra à son tour les cavaliers internationaux cet été pour le Jumping de Valence. Je suis donc tout simplement heureux » !
L’énergie de Sydney Une Prince a fait la différence
Ce Prix Locarama, dernière épreuve de vitesse de ce Jumping 2015, n’aura pas été si facile puisqu’on n’enregistrait que sept sans-faute sur les 34 partants : « Oui, les chevaux sont sans doute fatigués le troisième jour », justifiait le vainqueur de l’épreuve de l’épreuve Roger-Yves Bost qui lui, n’a pas eu ce problème avec Sydney Une Prince. La jument, déjà deuxième de l’épreuve d’ouverture jeudi dernier, affiche une énergie inépuisable : « Elle a beaucoup de sang et elle est à l’aise sur ce genre d’épreuve car hier, elle a fait la grosse épreuve avec une petite faute, mais cela l’a mise sur la hauteur et du coup, elle avait un peu de marge aujourd’hui. Elle a beaucoup d’énergie, elle saute vite et comme elle est très respectueuse, je peux prendre plus de risques. Je n’ai pas spécialement tourné court, mais c’est cette énergie et sa vitesse sur le plat qui a fait la différence cet après-midi. Cela fait toujours plaisir de gagner une belle épreuve à Cannes… mais ce n’est pas fini et j’espère vous retrouver à la conférence de presse après le Grand Prix », rigolait le Champion d’Europe ! Sydney Une Prince bat tout de même la jument de l’Allemand Daniel Deusser, Ratina Des Rondets et celle du Belge Constant van Paesschen, Citizenguard Million Dreams, de près de deux secondes, ce qui est énorme sur un parcours de 60 secondes !
Résultats complets : http://www.globalchampionstour.com/events/2015/cannes/results/1287/class-14-cannes-2015-csi5-160-m/
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