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CSO : analyse d’un malaise

A la lecture du sujet, « la misère du ?CSO » lancé sur le forum communautaire d’Equisup par Jacques Pécout, organisateur et chef de piste d’expérience, une idée me vient : « de temps en temps il serait bon d’écouter les gens qui ont le Photo 1 sur 1
savoir-faire et l’expérience. Dans d’autres sociétés on les appelle ?« les sages ».

En effet, un constat s’impose :

-30 % de concours organisés en 2009 pour le département du Calvados

. -30 % de partants en concours officiels en 2008 suite à la brillante réforme fédérale.

. + 40 % d’augmentation du tarif de location de boxes pour les organisateurs

. Et l’augmentation exponentielle qui n’est pas mesurable tellement elle est importante, ce sont les 4.65 € perçus par la fédération sur chaque engagement. Par exemple pour un concours qui aurait 800 engagés, c’est 3 720 € par concours dans la poche de la fédération, une somme que les organisateurs préféreraient dans la leur !

Les grands perdants : Les participants et les organisateurs.

Les grands gagnants : encore la fédération...finalement le Grand National n’est pas grand-chose, tout juste un retour dont le solde est ...négatif.

La grogne monte : À l’image du sud où un collectif s’est créé pour boycotter un concours trop cher et afin que les autres organisateurs ne suivent pas la même voie...les amateurs en ont plein les bottes . Certain décident de rester chez eux pour faire une bonne balade en forêt, d’autres de reprendre le tennis...devant l’augmentation des coûts des engagements et de tous les frais annexes qui viennent s’ajouter à la baisse voire à la suppression des gains, même si tout le monde sait que ces gains ne représentent pas grand-chose.

Suite à cette réforme vécue comme un dictat du pouvoir en 2008, des amateurs éclairés ont dû remettre de l’argent sur leur compte engageur, cela ne leur était pas arrivé depuis longtemps car leurs gains payaient les frais d’engagements.

Ils ne peuvent lutter contre les pro qui viennent courir les épreuves à 1,40 m (nos bonnes vieilles B1) avec des chevaux de grand prix : les amateurs autrefois classés en B1 sont aujourd’hui devancés par les pro qui viennent préparer une grosse échéance ou tout simplement rentabiliser un déplacement pas loin des écuries. Je les ai rencontrés, à la remise des prix, ils sont dépités, avec un petit sourire. Que faire face à un ex-champion de France, membre de l’équipe de France, à part l’admirer à la détente et sur le tour, tout au long de la saison ? Même avec tout le respect ça finit par les agacer nos amateurs, le découragement n’est pas loin, les conséquences sont évidentes :

Ces amateurs qui diminuent leurs participations aux concours, consomment moins et achètent moins de chevaux, l’écoeurement arrive, la saturation est là.

Ils ne sont pas encore structurés mais ceux qui ne veulent pas renoncer à leur passion commence à s’organiser. L’Acsof essaye de les fédérer mais son action trop élitiste et confidentielle ne les concerne pas.

Internet les aide à communiquer et ils décident d’agir, pour l’instant contre les organisateurs, peut-être bientôt contre une fédération sourde et surtout incapable de communiquer. C’est pourtant cette fédération qui se veut moderne et progressiste.

Car finalement l’éviction de Gilles Bertran de Balanda n’est-elle pas subie plus que voulue ?

Le souhait de la fédération n’était t-il pas de diminuer ses frais, d’où la proposition du mi- temps et de faire intervenir des consultants payés à la mission (eh oui ça coûte moins cher l’intérim !) Mais bon GDB a « un peu » de personnalité, tout le monde le sait.

Est-il bien judicieux d’opposer les cavaliers aux organisateurs ?

Pour Nicolas et Véra Brot Bechimole, le débat n’est pas entre pratiquants et organisateurs; à la tête du haras des Celtes situé à Berchères sur Vesgre (28), à 35 minutes des portes de Paris, dans un écrin de verdure, ils tentent d’offrir le meilleur aux cavaliers.

Le haras des Celtes c’est un peu les installations parfaites : un grand manège lumineux, une écurie intérieure avec de vastes boxes ouvrant sur l’extérieur, une grande carrière arrosée, une autre pour le paddock, un marcheur, un rond d’avrincourt, des paddocks... Le top, et depuis deux ans sept concours tout au long de la saison, du niveau amateur au Grand Prix Pro 1, avec 3 000 participants et un entraînement en début de saison (20 et 21 février 2009).

Pour Véra et Nicolas, le raisonnement est simple : le concours c’est du plaisir. Tout doit être parfait du parking à la remise des prix.

Il faut dire que niveau gastronomie la buvette tient la route, et avec des sponsors dynamiques.

Le restaurant « Le Vinci » à Paris 16e...organise des dégustations, accompagnées avec un petit verre de vin « La Doucette »...autre sponsor car Véra et Nicolas sont particulièrement efficaces pour rechercher des partenaires.

« Nous essayons de proposer un ticket d’entrée raisonnable et ensuite on fidélise nos partenariats, et ça marche... » Dès qu’ils le peuvent ils proposent un partenariat, le restaurant l’Huitrière à Lille a ainsi été démarché, de même que l’assureur Stéphane Blanchet et son cabinet Aviva et le sponsor TFN, un groupe qui propose tous les services nécessaires aux fonctionnement d’une entreprise.

En 2009, c’est encore possible

Véra ne veut pas faire de différence de traitement entre les amateurs et les pros. Pour les cadeaux, elle prend son caddy et va faire elle-même ses courses pour des petits cadeaux sympas, ?« Il n’y a plus de lots donnés par les entreprises, ou alors ce sont des gadgets, donc je vais les acheter moi-même, les amateurs sont super contents et il est important de les fidéliser ».Pour Véra il est clair que l’équitation est en concurrence avec d’autres sports et il ne faut pas se moquer des cavaliers. Elle tient à conserver des dotations minimales. La stratégie est simple « faire venir les gens avec des belles dotations et des prix d’engagements raisonnables, pour qu’ils soient contents et qu’ils reviennent », Même si Nicolas admet que c’est de plus en plus difficile.

« Cette année nous sommes pris en otages par le loueur de boxes qui augmente son prix de 40 %. Nous facturions un boxe 90 € l’année dernière, cette année, le prix de revient d’un boxe sans paille est de 100 €. Si on facture le boxe 120 € les cavaliers ne seront pas contents et ils vont nous traiter de voleurs car ils ne connaissent pas ce tarif du fournisseur ! Comment faire ? »

Pour Véra et Nicolas la suppression de la dotation pour les amateurs n’est pas LA solution.

Nicolas poursuit :

« Organiser un concours c’est beaucoup de travail, cette année nous voulions un Grand Prix 1,50 m à 20 000 € (qui compterait pour la Ranking list mondiale) mais nous allons organiser un Grand Prix à 1,45 m avec 15 000 € et inviter les représentants de la fédération pour intégrer le Grand National en 2010 ». La fédération participe à hauteur de 5 000 € pour chaque étape du Grand National.

Les idées de développement ne manquent pas avec notamment un projet de restaurant panoramique. nul doute qu’avec ce dynamisme il verra le jour.

Entre concours et écurie de compétitions, ça tourne...Suite à son accident survenu au concours de Vannes (fracture de la main), Véra est remontée aujourd’hui avec soulagement...Coca Z est en forme et Véra espère bien poursuivre la saison 2009 sur sa lancée suite à sa 2e place lors du Grand Prix de Paris-Etrier, étape du Grand National 2008. Son fidèle New Boy de Logerie au pedigree très original vient d’être agréé étalon.

Alors malgré les difficultés l’optimisme est de rigueur au haras des Celtes.

Afin de commencer la saison en forme, un entraînement est organisé les 20 et 21 février 2009 avec des tarifs dégressifs de 12 à 10 euros par parcours, préparation pour les jeunes chevaux les 14 et 15 avril, un National ?Pro 1 les 24, 25, 26 avril et plus tard deux Nationaux amateur et pro, deux CSI une et deux étoiles.

Gaetan Groene

Lire aussi en rubrique CSO les commentaires de Thibaud Sailly , délégué de l’ACSOF

12/02/2009

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