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CSO : regard sur le règlement pour 2009 Par Thibaud Sailly délégué de l’Acsof

(en ligne le 12 février 2009) Les modifications apportées au règlement pour cette nouvelle saison 2009 améliorent globalement la compétition pour tendreà plus d’équité sportive. Malheureusement certaines de ces dispositions arrivent avec un an de retard. Nombreuses
sont
les personnes qui avaient mis en garde les dirigeants de la FFE contre l’ultra-libéralisme de la réforme 2007/2008.

Par sa trop grande libéralisation le règlement 2008 ne reposait qu’en grande partie sur le comportement de ses acteurs : si les organisateurs et les cavaliers jouaient le jeu des dotations et respectaient une certaine cohérence dans l’ouverture des épreuves alors le système pouvait fonctionner correctement mais nous sommes guidés par des comportements sportifs individualistes que la FFE aurait dû prévoir !
Des Pro qui viennent « plier » des épreuves Amateurs, même à 1,10 m ça existe tout autant que des amateurs éclairés qui se sous-classent et ne laissent que peu de chances aux novices de se classer.
Comme sont nom l’indique un règlement est là pour réglementer afin d’empêcher les dérives qui, par une bonne connaissance des terrains de concours sont prévisibles. La FFE n’a pas été assez à l’écoute, les forums mis en place à l ‘époque ne faisaient que présenter et justifier. Je peux me tromper mais j’ai l’impression que les dirigeants actuels de la FFE voient les cavaliers de concours comme des opposants systématiques. C’est faux. Nous voulons avancer ensemble. J’ai d’ailleurs beaucoup de respect pour le travail accompli par Serge Lecomte, il a su profiter du phénomène Poney des années 90, phénomène ayant largement contribué au développement de l’équitation en général. Lamotte-Beuvron est un bel outil au service des clubs qui apporte des débouchés économiques aux centres équestres, améliore la cavalerie des clubs et motive enfants, parents et enseignants. Aujourd’hui, j’aimerais juste que Serge Lecomte porte autant d’attention à développer le concours hippique qu’il en a eue dans ses précédentes missions.

Soutenir le monde du concours hippique

Il faut aller au-delà du règlement et agir globalement en soutenant davantage le monde du concours hippique : aider les organisateurs qui souffrent, fidéliser et remotiver la clientèle des classes amateurs donnant ainsi des ressources plus stables aux cavaliers professionnels (coaching, pensions, leçons, vente de chevaux...) et enfin soutenir les efforts auprès des cavaliers de haut niveau.
A l’occasion des Masters Pro de Fontainebleau j’ai demandé à Pascal Dubois, DTN, d’augmenter en ce sens l’enveloppe allouée aux sports équestres. Le prélèvement de 4,65 € par engagement reste colossal pour un système qui prône le libéralisme. Le pot commun se rapproche plus d’un fonctionnement « communisant »...
En sept ans les engagements ont doublé et pourtant les organisateurs ne s’y retrouvent plus. Parallèlement à cela l’amortissement du site ffe compet et les économies engendrées par l’informatique dans le traitement de la compétition n’ont toujours pas fait baisser la taxe par engagement. Pourtant à l’heure où le concours hippique se porte moins bien il me paraîtrait normal que les recettes de la compétition aillent davantage à la compétition (c’est à dire aux compétiteurs et aux organisateurs)

Ce qui doit encore changer dans le règlement

L’année dernière le règlement a été mis en place dans le plus grande précipitation et avec de grandes contradictions. Aujourd’hui, certaines contradictions demeurent :
- Les niveaux d’épreuves en championnats: je cherche toujours l’intérêt d’avoir réuni 4 catégories en 2 pour ensuite les re-diviser dans les championnats
de fin d’année (Amat 2, Critérium Amat 1, amat 1, Amat 1 Elite en Amateur et Pro 3, Pro 2, Critérium Pro 1, Pro Elite en catégorie Pro). Il faut garder des niveaux homogènes durant la saison pour ne pas avoir à multiplier les épreuves en championnats sélectifs. Avec la multiplication des épreuves en championnat nous n’avons plus d’étalon de mesure sur la valeur du titre. Quelle valeur sportive a le titre de champion de France Pro 3 par rapport à celui des Amat 1 ?
Cela est d’autant plus vrai qu’au championnat amateur à Jardy la gestion de toutes ces épreuves s’est faite au détriment des cavaliers. Jardy fut un véritable exemple de désorganisation et de désolation dévalorisant les titres de champions de France. Il faut inverser la tendance et ne pas tomber dans le championnat fourre-tout. Les championnats sélectifs doivent réunir l’élite.
- Des fermetures d’épreuves maladroites : en Amateur, l’interdiction pour un couple ayant eu 4 classements en vitesse Amat 1 (120) de courir un Grand prix Amat 2 (115).
C’est comme si on avait à l’époque interdit à un cavalier de courir une D1 après 4 classements en C 2 open ! Le niveau d’une vitesse Amat 1 et d’un Grand Prix Amat 2 est sensiblement le même. En revanche je suis d’accord sur le fait d’interdire l’accès aux vitesses de l’indice inférieur (soit les vitesses Amat 2).
- Le classement dans le premier quart (soit 20e sur 80) est un peu réducteur pour déterminer un niveau. De plus, j’aimerais que l’on m’explique pourquoi le nombre de classements est de 6 en Pro et seulement 4 en Amateur amat.
- Le calcul des points pour le classement permanent : le système ne récompense pas toujours comme il se doit le cavalier qui se « tire vers le haut ».
Un cavalier qui concourt habituellement en Grand prix Pro 2 ne prendra pas de point pour son classement Pro 2 s’il se classe dans un grand prix
Pro 1 pourtant plus difficile. Nous avions proposé que les 5 meilleures performances dans la division du dessus soient aussi prises en compte dans le calcul des points de la division du dessous. Au-delà de 5 classements, on peut considérer que le couple a le niveau suffisant pour courir le championnat de la catégorie la plus haute et ne doit plus prendre de points dans la catégorie inférieure.
- La taxe FFE : si l’on peut se réjouir de la bonne tenue des comptes de la FFE par ses dirigeants, il ne faut pas oublier qu’elle est une association à but non lucratif et que l’un des premier rôles d’une fédération est de promouvoir le sport notamment par l’organisation et la gestion de la compétition. Ainsi, pour assurer la bonne santé du circuit compétiteur la FFE va devoir trouver un moyen pour réduire la taxe ponctionnée par engagements (4,65 €). Il en va de la motivation des organisateurs et des cavaliers, le socle de toutes compétitions.

Les limitations d’accès aux épreuves par rapport aux classements antérieurs

Il est vrai que la confrontation entre niveaux trop hétérogènes décourage les cavaliers d’un niveau moins élevé ou moins bien « équipé ». La saison dernière on a vu beaucoup de cavaliers ex
Amat 3 rafler des Grand Prix Amat 2 (Grands prix anciennement réservés aux Amat 4) le samedi et courir le Grand prix Amat 1 du dimanche. Résultat : casse tête du chef de piste pour s’adapter au niveau, c’est-à-dire soit des parcours trop difficiles où les novices se cassaient les dents, soit des parcours au niveau réel mais qui engendraient un nombre trop important de barragistes.
C’est décourageant mais les cavaliers ex Amat 3 n’avaient parfois que ça pour préparer le grand prix du dimanche. Ce fonctionnement ne pouvait plus durer, la mise en place d’une limitation d’ouverture est donc nécessaire. C’est aussi la preuve qu’il existe bien deux niveaux en Amateur.

Aujourd’hui si je pense que cette limitation d’accès est une bonne chose je ne suis pas d’accord sur la méthode du tri informatique. Je préfère un système qui laisse le choix à l’homme de cheval en début de saison plutôt que d’interdire purement et simplement par « tri informatique ».
Un choix doit être réglé selon le projet sportif du cavalier pour une saison et pas pour un week-end comme cela était permis l’année dernière.
Ce système ne prend pas en compte toutes les possibilités: le déclassement des chevaux d’âge, un changement de situation professionnelle ou scolaire du cavalier, l’accident, la perte de confiance...Bref autant de raisons qui peuvent entraîner une révision à la baisse des objectifs sportifs d’un cavalier. Doit-il se contenter d’une année en préparatoire ?
Pour répondre à cette demande, le risque est que les organisateurs utilisent les épreuves dites « spéciale » qui au lieu de confronter honorablement les Amat aux Pro deviennent des épreuves « fourre-tout » ce qui n’était pas leur objectif de départ.

On voit bien que l’élaboration du règlement parfait est très difficile à mettre en place. C’est surtout la stabilité du système qui fait le « bon règlement ». Malgré ces points qui devront être retravaillés rapidement, je pense que la catégorie Amateur ressort mieux protégée et plus structurée.
La performance de l’outil « FFE compet » est un avantage de taille par rapport à d’autres fédérations équestres qui gèrent encore leurs engagements par fax.
Du côté des organisateurs, malgré la libéralisation des dotations, il semble se former un consensus en faveur de la préservation des gains en épreuves Amat ce qui est aussi une bonne chose. Il faut maintenant que la FFE agisse en « gouvernance centrale » en baissant ses frais d’engagement pour redonner de l’oxygène aux organisateurs.
Aujourd’hui l’Acsof, mieux structurée, est plus prompte à communiquer. La FFE semble de son côté davantage à l’écoute des cavaliers. De quoi
« améliorer la compétition dans son ensemble ». Tel est l’objectif de l’Acsof depuis sa création.

12/02/2009

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