De l’argent qui rapporte
Championnat d’Europe seniors de CCE - Luhmuhlen (All) - 25-28 aoûtAvec 7 médailles lors des dix dernières éditions, les championnats européens réussissent bien aux cavaliers français. Luhmühlen 2011 le prouve une nouvelle fois.
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Les hostilités ont débuté comme de tradition (hormis, ce n’est pas glorieux, lors de la dernière édition à Fontainebleau) par une soirée costumée. Ce bel exemple de convivialité sportive à une fois de plus souri aux Français qui ont fait sensation dans une adaptation très libre de Blanche Neige et les 7 nains ! Une victoire de bon augure. Pour la suite, c’est une habitude, le dressage a alimenté les débats. Cette fois-ci, il est vrai que les juges manquaient parfois d’impartialité en tentant de pénaliser le principal adversaire : les Allemands pour le juge anglais et vice-versa. Même si les Français ont tous montré des progrès par rapport à leurs prestations habituelles, il leur reste une marge de progression pour prendre un avantage sans doute plus psychologique que technique. De fait, seul Nicolas Touzaint pointait dans le Top 10. Les Allemands dominaient effrontément la partie avec un score commun sous les 100 points de pénalité : du jamais vu ! Ainsi, ils avaient plus de 20 points d’avance sur leurs rivaux anglais. La France (Pascal Leroy/Minos de Petra, Stanislas de Zuchowicz/Quirinal de la Bastide, Donatien Schauly/Ocarina de Chanois et Nicolas Touzaint/Neptune de Sartène) n’était qu’en cinquième position. En individuel les trois premières places, étaient germaniques. La tête était détenue avec un score de 80 % par Ingrid Klimke et Abraxxas qui avaient déroulé une reprise de rêve. Le couple était cependant attendu au tournant du cross après leur chute à Badminton et leur refus à Aix-la-Chapelle. Après trois journées caniculaires la pluie s’invitait le jour du cross et comme en Allemagne on ne fait décidément pas les choses à moitié ce sont des trombes d’eau qu’a dû ingurgiter le terrain. Sans devenir profond, le sol a néanmoins changé la donne notamment au niveau du chronomètre. Bien que la plupart aient pris des options longues, il y a eu 11 couples dans le temps et il y en aurait eu sans doute davantage sans cet avatar météorologique, surtout que la distance était dans la fourchette basse de ce que prévoit le règlement. Idem pour les incidents aux obstacles, on a frôlé les 2/3 de couples sans pénalité. Un cross gros, parfois très directionnel et pourtant assez facile, ce que confessait à demi mot son concepteur Mark Phillips : « Certaines combinaisons que j’avais conçues comme sélectives se sont avéré être une simple gymnastique ». Il n’empêche, chacune des nations en vue y ont perdu un équipier à commencer par l’Allemagne : Andreas Dibowski et FRH Fantasia ne se sont pas assez méfiés d’un simple oxer « pour souffler » et c’était la chute. Idem pour l’Angleterre avec la grande Mary King qui avouait une faute d’abord à la sortie du second gué où Imperial Cavalier panachait de façon spectaculaire. Plus de peur que de mal. Du coté français, c’est le couple valeur sûre en extérieur, Pascal Leroy et Minos de Petra qui a mordu la poussière en surestimant une distance longue à l’abord de la pointe n°9. C’est sur ce même obstacle que les individuels Lionel Guyon et Nemetis de Lalou qui se comportaient fort bien jusque là on été également éliminés, eux, pour être passés à côté d’un fanion. Sans joker, il n’avait plus le droit à l’erreur. Les équipiers restants pour l’Allemagne (Auffarth, Klimke & Jung) et la France ont été exemplaires. Ce fut moins le cas pour les Anglais qui avaient promis de monter de façon « positive et agressive ». Malgré pas mal de péripéties ils confortaient leur médaille d’argent potentielle à plus de 40 points derrière l’Allemagne mais désormais talonnée par la France. La visite vétérinaire apporta une déception : la non présentation de Must des Sureaux, qui était douzième après un très bon cross. Une déveine de plus pour Didier Dhennin qui avait été bien malmené par la juge danoise au dressage. Le CSO s’annonçait fautif car proche, selon Henk Nooren, de ce que l’on trouve en CSO pur. De fait, même si on a compté près de 1/3 de sans-faute, seuls les Bleus n’ont pas alourdi le score de leur équipe. Ingrid Klimke qui n’avait pas droit à une barre pour l’emporter en renversa 6 ! Avec chacun une barre les Anglais offraient l’argent sur un plateau à l’équipe de France. Cela faisait 16 ans que les Britanniques étaient habitués à l’or et 38 ans que l’Allemagne ne l’était plus. Cette dernière est montée sur la première marche du podium de la plus belle manière : en remportant toutes les médailles individuelles avec dans l’ordre Michael Jung, Sandra Auffarth et Frank Ostholt. Une médaille difficile à savourer par ce dernier car due au refus essuyé par son épouse Linda. Consolation pour la Suédoise, sa nation est désormais qualifiée tout comme la France pour les JO de Londres. Dans cette perspective Laurent Bousquet peut désormais compter sur une fort belle équipe aussi solide, soudée et même « fringante » au dire des Anglais. On notera qu’à Luhmühlen seuls deux couples n’ont pas alourdi leur score obtenu au dressage : les premiers du classement Michael Jung et Sam mais aussi les sixièmes et meilleurs Français, Donatien Schauly et Ocarina de Chanois.
Guillaume Grégoire
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