Détecter, former, vendre : la vision de Pierre Couilloud pour le haras d’Austral

Détecter les jeunes chevaux comme les footballeurs, c’est dans cette idée que Pierre Couilloud, l’actif directeur d’élevage du haras d’Austral a conçu un plan pour les chevaux de 3 ans issus des élevages normands.


Son constat se base sur deux observations : la génétique circule dans le monde à vitesse grand V; la spécificité normande est la qualité du terroir et du travail de ses hommes. C’est là qu’il faut appuyer pour la faire connaître et reconnaître.


« Ce qui fait la différence entre nos chevaux et ceux nés en Europe du nord, ce sont les conditions d’élevage. Chez nous l’espace, le terroir, les bons herbages. C’est cela », estime Pierre Couilloud, que nous devons faire savoir. La valorisation des jeunes chevaux est problématique pour les petits éleveurs normands. Ce sont eux, avec une à trois poulinières, qui constituent la majorité du tissu normand et entretiennent la qualité environnementale qui est la nôtre ».





Expertise et caractérisation





Fort d’une expérience réussie au haras d’Austral, Pierre a imaginé un plan d’action pour structurer le marché du jeune cheval. « Si, compare-t-il, il n’y avait pas eu un agent pour croire en Pogba ou Griezman, le football serait passé à coté de ces joueurs d’exception ».


Son idée réside dans la détection de chevaux à potentiel d’avenir soit pour une discipline sportive soit pour l’élevage et de faire du haras d’Austral un centre de détection-conseil. A terme, il y voit une relation avec les éleveurs où le conseil pourrait intervenir dans le choix des croisements et la sélection des poulinières. Concrètement, il propose deux sessions d’expertise et de conseils à la suite de quatre observations. Ces sessions se dérouleront entre le concours régional et le concours local 2019 sur lesquels il sera présent et selon le calendrier suivant :


- La première, sur le haras, le 10 septembre 2019.


- La seconde lors du concours local le 1er octobre 2019.


- La troisième, sur le haras, le 15 octobre 2019


- La quatrième lors du concours régional les 13 et 14 novembre.


Ces observations, en concertation avec les éleveurs, le conduiront à caractériser les chevaux et leur trouver la meilleure orientation possible, moyennant un coût raisonnable de 40 euros par cheval.


Etablir de la confiance, organiser la détection et envisager la valorisation autour d’une équipe qui a fait ses preuves, c’est l’objectif de Pierre Couilloud qui précise


« Nous avons croisé ou accompagné la route de chevaux comme Upsilon d’Austral, Venise du Reverdy, Vestale de Mazure ou Unick Dick. »


Belle initiative, d’un genre nouveau, qui ne concerne ni le débourrage ni la commission immédiate. Un pari pour un challenge gagnant-gagnant placé sous le signe de la confiance et de la transparence.





Contact : www.haras-austral.com





Texte et photos E. R.





Opération séduction à Aix-la-Chapelle





Javeline d’Austral, fille de Cicave du Talus et de Vision d’Austral (Quite Easy) souche maternelle de Cor de la Bryère, acquise par le stud-book SF et Cheval Normandie a pris le chemin d’Aix-la-Chapelle, fin juillet pour être offerte au jeune cavalier vainqueur de la finale des jeunes pilotes de moins de 25 ans. L’opération se déroulait dans le cadre des festivités organisées à Aachen où la France était l’invitée d’honneur. Le SF et Cheval Normandie avaient élaboré un cahier des charges très précis. Au final, c’est la pouliche du haras d’Austral qui a été retenue. Heather Killen, Matt Rothman, les propriétaires du haras de Remilly-sur-Lozon et Pierre Couilloud, le directeur d’élevage ont amené la pouliche et sa mère qui ont été présentées sur le stade principal à Richard Vogel, 22 ans, formé par Ludger Beerbaum, vainqueur de la finale U25. Michel Mesnil, vice-président des deux associations était également présent. Sur le stand du SF, il a reçu le jeune cavalier allemand qu’il a invité au CSI*** d’automne à Saint-Lô. La pouliche repartira définitivement en Allemagne à cette occasion.


A travers cette opération séduction, c’est l’élevage français qui a été mis en évidence et avec lui l’élevage normand du haras d’Austral qui depuis 2007 est confié à Pierre Couilloud. « Cette présentation nous a pris beaucoup de temps et d’énergie, dira-t-il, mais c’était une occasion exceptionnelle pour faire connaître le savoir-faire normand et mettre le projecteur sur la haras. Heather et Matt n’ont d’ailleurs pas hésité une seconde pour nous accompagner ».