Dressage : la France se redresse à Compiègne
La scène est traditionnelle. Fidèle parmi les fidèles du concours de Compiègne, le Suédois Patrick Kittel enlace l’encolure de son cheval du jour à l’issue du programme libre des Internationaux de dressage de Compiègne. Déjà sacré en 2021 et vainqueur à plusieurs reprises de la Coupe des nations avec son pays, le numéro 6 mondial s’est de nouveau imposé dimanche, dans le Grand Prix Libre PKM Logistique. Il succède à la Britannique Charlotte Fry, la championne du monde en titre, sacrée l’an dernier avec Everdale. Avant-dernier à s’élancer avec Jovian, son étalon KWPN de dix ans, le cavalier de 47 ans, deuxième des deux dernières éditions (avec Touchdown) a pris la tête avec une reprise notée à 80,690% grâce notamment à un très beau trot allongé et de belles notes d’ensemble. « Je suis vraiment très très heureux de m’imposer une fois encore à Compiègne, se réjouit le récent vainqueur de la finale Coupe du monde, en avril dernier, avec Touchdown. Mon cheval est vraiment génial. Je ne le monte pas depuis très longtemps puisque c’est seulement notre troisième concours international. J’essaie de trouver la bonne routine. Il y a encore quelques points à travailler mais je suis très content. Je suis souvent venu à Compiègne et j’ai eu le bonheur de gagner souvent sur de nombreuses épreuves avec des chevaux très différents. C’est vraiment mon concours préféré avec une atmosphère très spéciale. La montée en puissance du dressage français semble donner encore plus d’envergure et d’enthousiasme à cet événement. Je suis ravi ! »
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Pauline Basquin au-dessus des 80%
La France, déjà troisième de la Coupe des Nations FEI samedi, pouvait en effet se réjouir de son week-end. Pour seulement quatre dixièmes, le Suédois devance en effet Pauline Basquin avec Sertorius de Rima Z IFCE, hongre de 14 ans devenu le pilier de l’équipe de France. Avec un score de 80,290%, la cavalière du Cadre Noir de Saumur franchit pour la troisième fois, la symbolique barre des 80%. « J’aurais tout de suite signé pour ce résultat même si je ne suis pas loin de la victoire, confie la cavalière de Saumur. Je suis ravie du cheval, il est vraiment très courageux et a tout donné même s’il était fatigué. Le public le porte. Je suis fier de lui. Le travail au galop effectué cet hiver commence à payer. Il était plus relâché aujourd’hui. C’est un vrai point positif pour le futur. Je passe à nouveau la barre des 80 et pour la suite c’est encourageant. Ça met en confiance et ça motive. C’est une belle récompense pour tout le monde, les gens qui me suivent à Saumur, le staff qui s’investit corps et âme, pour l’équipe de France. On va se reposer une bonne semaine avant de repartir pour Le Mans qui servira aussi à préparer Rotterdam. »
Avoir un Tricolore sur le podium d’un CDI5* est rare. En avoir deux est exceptionnel, voire historique. Conviés à la dernière minute suite au forfait de Morgan Barbançon, Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard ont réussi l’exploit de se hisser sur la troisième marche du podium. « C’est fou, s’exclame-t-il. Je n’aurais jamais dû être là , et le week-end se conclut avec un podium pour l’équipe et un pour moi dans le Libre. C’est complètement inespéré. Surtout avec le plateau qui était présent. Je m’étais dit qu’une cinquième place serait déjà très bien. Cela n’a pas été la reprise la plus facile que j’ai montée. Le cheval était un peu chaud. Mais on a maintenant fait tellement de concours que l’on a fini par se comprendre. C’était dur pour lui, mais il y est allé. Je suis super fier de lui. Le résultat collectif est aussi super. On travaille tous beaucoup. C’est le résultat de deux ou trois grosses années où on essaie d’améliorer petit à petit les choses. »
Morel : « le jour J »
Avec deux couples sur le podium, les Bleus réalisent un concours de très bon niveau et surtout très prometteur avant l’échéance olympique. « Les choses avancent bien, explique Jean Morel en regardant ses deux cavaliers effectuer le tour d’honneur. On est content bien évidemment. On espérait un podium cette saison, on ne savait pas où on l’aurait et on l’accroche dès Compiègne. Maintenant, il faut aller en chercher d’autres. On a beaucoup travaillé et ça a porté ses fruits. Mais il ne faut pas s’emballer. C’est bien, on monte doucement et les gens parlent de nous. Ils ont tous bien monté et ont rempli le contrat. Maintenant on va aller au Mans, on sort aussi d’autres chevaux ailleurs. Il faut analyser les concours les uns après les autres. Pour l’instant, nous ne sommes pas encore dans les Jeux même si ça se rapproche. Je suis aussi content d’avoir eu les cavaliers deux semaines. Ça permet de vivre ensemble, les cavaliers, le staff, et c’est pour moi très important. Nous devons maintenant rester calmes et être prêts le Jour J, pas le jour d’avant, ni celui d’après. »
CDI 5* Grand Prix Spécial Eurovia – Le Danois Daniel Bachmann Andersen séduit les juges
Vainqueur de la Coupe des nations, le Danemark est également reparti avec la victoire dans le Grand Prix Spécial Eurovia. En selle sur son immense Vayron, étalon de 13 ans, Daniel Bachmann Andersen (n°14 mondial) a fait l’unanimité des juges du Grand Prix Spécial Eurovia. Avec 75,915%, tout proche de son record en GPS (76,149%), le cavalier a déroulé une superbe reprise, marquant notamment de gros points sur son trot allongé et ses séquences au passage. À bientôt 34 ans, le Danois, déjà deuxième vendredi dans le Grand Prix, se montrait évidemment très heureux de sa performance et de celle de son cheval, autrefois monté par l’Allemande Helen Langehanenberg. « Il a été fantastique, se réjouit-il. Je suis très fier de mon cheval. Il a fait deux épreuves incroyables. Aujourd’hui, il était un peu plus distrait et j’ai dû faire très attention à bien l’avoir avec moi. Il y a encore quelques détails à régler mais je suis très confiant car il progresse très bien. Je suis aussi très content d’être venu à Compiègne pour la première fois. Le site est superbe, le public nombreux et enthousiaste. Et en plus on mange bien. J’espère vraiment revenir ! » Il devance la Britannique Becky Moody sur Jagerbomb (74,298%) et la Danoise Carina Cassøe Krüth (n°12 mondial), sur Heiline’s Danciera (73,745%).
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Un bilan très positif
À la tête de l’organisation depuis la première édition, Monique Marini, présidente de l’association Compiègne équestre, s’est montrée très satisfaite du déroulement du concours. « Je suis ravie de cette édition 2024, confie-t-elle. Une fois encore les grandes nations du dressage et les cavaliers ont montré toute leur fidélité aux Internationaux de dressage de Compiègne. C’est une belle reconnaissance pour le travail effectué par toute notre équipe et pour tout ce que nous avons entrepris depuis plusieurs années pour offrir des conditions optimales aux cavaliers et aux chevaux. La troisième place de l’équipe de France dans la Coupe des Nations et la présence de deux tricolores sur le podium du Grand Prix PKM Logistique est aussi une belle satisfaction sportive. Cela nous donne de beaux espoirs à quelques semaines maintenant de la grande échéance olympique. Enfin, les tribunes étaient encore une fois combles. Nous avons créé ce concours pour faire aimer le dressage. Ce succès populaire est la preuve que nous avons réussi à fidéliser les spectateurs et leur faire apprécier ce formidable sport. Pour tout ça, je tiens à remercier tous ceux qui depuis tant d’années permettent le succès de ce rendez-vous. L’équipe d’organisation, tous les partenaires, privés et institutionnels et tous les bénévoles. Sans cette mobilisation, rien ne serait possible. » Â
Chez les plus jeunes
CDIY : Le God save the King pour les Juniors
Avec Vagabond de Massa, la Britannique Isla Sully, deuxième vendredi et samedi, s’est cette fois imposée dans le Libre de l’épreuve Juniors. Avec une note finale de 75,220% et une première place pour les cinq juges de l’épreuve, elle devance la Néerlandaise Kebie Raaijmakers sur Kevita (72,885%) et la Française Ines de Koninck sur Feuerdorn VB (72,440%) qui n’a donc pu rééditer son succès de samedi.
CDIJ : Et 1, et 2, et 3 pour la Danoise Ludvigsen
En selle sur son étalon DWB Blue Hors Touch of Olympic L, habituellement monté par Nanna Skodborg Merrald (n°4 mondiale), la Danoise Sophia Ludvigsen (20 ans), championne d’Europe par équipes l’an dernier et n°3 mondiale de sa catégorie, n’aura pas laissé la moindre miette à ses adversaires remportant avec le programme Libre sa troisième épreuve en trois jours. Notée à 75,755%, elle devance nettement la Belge Jette de Jong sur Heavenly Charming (72,670%) et la Britannique Claudia Davis sur Fergus RT (72,150%). La Française Louisa Valkyser (21 ans) prend la cinquième place avec Zenario (71,350%) et termine de belle façon un concours également marqué par sa troisième place, vendredi. Â
CDIP : Doublé néerlandais
Déjà victorieuse samedi avec son poney FS MR. Magic, la Néerlandaise Kate Jansen s’est de nouveau imposée dimanche dans le test libre. Avec 75,065%, elle devance sa compatriote Esmae Niessen sur Strandgaards do it my Way (74,795%) qui l’avait emporté vendredi, et l’Azerbaïdjanaise Agata Zakhrabekova sur RM Golden Shwoman (74,085%), très régulière avec déjà deux deuxièmes places lors des précédentes épreuves. À noter la présence de quatre représentantes des Pays-Bas dans le top 5 de ce programme libre.  Â
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