Ecrivains francs-comtois

et ‘‘Galop de chasse’’. Deux trames différentes, une même qualité d’écriture, le même sens du rythme et du suspense.

‘‘Galop de chasse’’ sent bon le terroir et mêle de façon surprenante plusieurs intrigues qui tournent autour des chevaux et de la chasse. Un vrai talent de romancier pour cet artisan du livre qui a écrit, mis en page, édité en créant son propre ‘‘haras’’ d’édition et qui diffuse lui-même ses ouvrages.

‘‘Galop de chasse’’ évoque des situations très contemporaines liées aux chevaux de sport, un monde que Jean-Paul Bouchet connaît bien. Quant à la chasse, le vocabulaire ne trompe pas. On a là à faire à un authentique disciple de saint Hubert, un fin limier de la traque qui respecte le gibier dont il sait dans les moindres détails la façon de vivre et de mourir. Les mots sont justes. Trop justes peut-être pour le néophyte qui devra se laisser emporter par l’atmosphère. Car c’est bien là un roman d’atmosphère(s) autour de Diane (sans doute pas un hasard ce prénom), sa ténébreuse et généreuse cavalière.

De la tragédie, de l’humour, de la passion, un bon sens de l’observation des turpitudes et des élans. Quelques passages un peu longs parfois mais une belle écriture soutenue par une intrigue nerveuse.

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« La belle Tille ! En franc-comtois, une tille était une parcelle boisée. Ici, tout le monde disait la belle Tille parce que c’était vraiment une belle tille.(...) La belle Tille appartenait aux Bosquet depuis la révolution. (...) De génération en génération, elle avait retrouvé sa splendeur d’antan car les Bosquet, menuisiers de père en fils, ne coupaient que les arbres nécessaires à leurs activités et à leurs besoins en bois de chauffage. (...) Le domaine s’étendait sur quarante hectares et comprenait le moulin, le bois, l’étang de retenue et ses roselières ainsi que les prairies pour les chevaux. »

Jean Bosquet traîne de lourds secrets depuis la guerre. Résistant solitaire, mis à l’écart par les maquisards, il a tué pour la belle Tille... Et son passé le rattrape. Pour des coups de feu entendus dans la Combe Bernon, pour une lettre anonyme, il sera soupçonné du pire. Alors Jean Bosquet, pour l’amour de sa petite fille, ne pourra cacher plus longtemps les années de guerre, les jalousies, les dénonciations.

Très beau roman qui vous prend au cœur, emporte sur les crêtes de l’Heute, dans les sous-bois de fougères rousses, sur les traces de la jument comtoise « aux muscles trempés qui obéissait à la voix », dans les pas de la première chasse d’un enfant de dix ans comme porte-musette.

Ces deux ouvrages sont en vente chez Jean-Paul Bouchet, Haras de Maison du Bois, 39300 Monnet-la-Ville ou à commander par mail à harasmaisondubois@orange.fr.

248 pages chacun, 20 €.

Guy Girard, l’intimiste

Dans ‘‘Phrases du temps’’ qu’il publie aux Editions Gunten, Guy Girard, le président des éleveurs de Franche-Comté, se raconte. Par touches successives, il évoque ses parents, sa famille, ses passions, sa vie d’étudiant, ses joies, ses peines en homme libre et sincère.

Attachantes ses « phrases du temps », bien ciselées, précieuses, musicales, fleuries comme les poulains du printemps, comme ses rosiers auxquels il voue un véritable culte. Les animaux et les êtres qui les entourent sont au cœur de cette symphonie pastorale. Guy Girard est un homme de chœur et un enfant de cœur. Magnifique écriture qui révèle une personnalité sensible fondée sur des valeurs humaines fortes.

Editions Gunten. En librairie dès la fin juillet ou chez l’auteur (Route de Fontenelay, 70150 Pin)

Etienne Robert