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Ecurie de Pirou - Jérémie Rolland et Marion Guerrin : le vent en poupe

A droite, c’est la mer et Pirou-Plage. A gauche, c’est la terre et tout au bout, l’écurie  de Jérémie Rolland et Marion Guerrin. L’affaire est récente : il y a sept ans sur cette vaste parcelle de prairie, il n’y avait que de l’herbe. L’écurie n’existait que dans la tête des deux cavaliers. Aujourd’hui tout est construit, rempli et déjà des projets d’extension sont à l’ordre du jour.

Devenir cavalier, ce fut toujours l’objectif de ce garçon originaire de l’Orne. De stages en formations dans les bonnes maisons : de Coligny, Patrick Le Rolland, Jean-Michel Lorrin, le haras du Pin avec Francis Mas, Jean-Luc Dufour ont été les étapes pour l’apprentissage du métier de cavalier et d’éleveur. 

La rencontre avec Marion, parisienne et cavalière, son épouse dont les parents possèdent une résidence à Pirou fut déterminante. Le lieu plaisait aux deux et le projet fut rondement mené. Un an après une écurie de 32 boxes, un manège de 42 x 22, une carrière en sable de 70 x 40, un marcheur, une stabul pour les poneys  et les poulinages, une aire de stockage ont transformé la pâture dont le sol fut stabilisé et goudronné. 

Top ensemble sorti de terre, synonyme d’investissement important. Au total quelque 80 ha de pâture sont dédiés à l’élevage. 

Valorisateur de jeunes chevaux, préparateur d’étalons, Jérémie a vite conquis une clientèle d’éleveurs et d’investisseurs. Parallèlement, Marion a ouvert un poney-club, florissant aujourd’hui, qui emploie une monitrice.

Réaliste, Jérémie ne rêve pas de haut niveau, du moins pas pour lui. Pour ses chevaux c’est différent. Il s’est fixé pour objectif de les éduquer jusqu’à 6/7 ans ou de les commercialiser selon les opportunités. Au-delà, le chevaux vont dans des écuries dont la vocation des cavaliers est d’aller vers les hauteurs. 

Ce fut le cas entre autres avec Dairzel Duverie (Air Jordan-Persan II) qu’il a préparé pour le concours étalon de 3 ans (et gagné), valorisé jusqu’à 6 ans puis passé sous la selle de Valentin Besnard qui le prépare pour de grosses échéances. Sa propriétaire Véronique Marchand nourrit pour lui de beaux rêves.

Ce fut le cas encore pour Cheilane de Blondel (Nonstop bwp x Kassidi sf) achetée poulain, qui deviendra la mère d’Ideo du Lirot (Vagabond de la Pomme), 3e du concours étalons de la mi-février avec la meilleure note aux allures et une des meilleures au saut en liberté. Cheilane fut confiée à Axelle Lagoubie pour la finale des 7 ans à Fontainebleau puis vendue.  

Ce qui permit à Jérémie d’investir dans un poulain en qui il croyait depuis le premier jour : Happy Day d’Iscla (Toulon, bwp et Signora sf) qui un an après se distinguait dans les concours d’élevage pour finir par être agréé à 2 ans et gagner la finale du testage 3 ans en décembre dernier. L’étalon est déjà père de 96 poulains. Deux jolis coups pour l’écurie de Pirou qui prend place au rang des bonnes maisons normandes.

Valoriser, élever, commercialiser

Saillie à 3 ans et produisant en transfert d’embryons, Cheilane de Blondel, issue des souches sérieuses de Michel et Eliane Ruel, a mené de pair une carrière de sportive et de reproductrice. Avec 10 poulains enregistrés à l’affixe du Lirot ayant pour pères Panama Tame, Ascot des Ifs, Cornet du Lys, Diamant de Semilly, Qlassic Bois Margot, Vigo d’Arsouilles, Bentley vd Heffinck, Lauterbach, Cheilane  a une belle descendance, source d’espoirs pour l’élevage et la compétition. 

Certaines de ses filles sont déjà à la reproduction dont Guarana (Ascot des ifs) avec deux embryons, l’un avec Deuxcatsix d’Eglefin, l’autre avec Panama Tame transplantés sur deux porteuses. 

D’autres sont commercialisés comme Hold Up du Lirot (Malito de Rêve et Banquise de Trigale x Panama Tame) qui fit un top price lors des dernières ventes Nash. 

12 à 15 poulains naissent chaque année à l’affixe du Lirot, du nom du village où se situe une stabul pour les porteuses. Six juments sont pleines d’Happy Day dont Floride de l’Abbaye (Diamant de Semilly) propre sœur de Lagon de l’Abbaye et des filles de Banquise.

Aïe Tek de Laleue (rare Orient Express-Quidam), que Marie Pellegrin a montée dans des 145 avant d’être achetée par Marion qui la monte en amateur Elite, produit aussi en transfert.

Deux embryons de Qapella di Niro, propre sœur de Happy Day, achetés par Jérémie en 2020 en Belgique ont été transplantés sur des porteuses. Ils ont pour père, l’un Conthargos, l’autre Deuxcatsix d’Eglefin (Vigo Cece) propriété de M. Pellegrin et qui tourna un temps sous la selle de Marie. Les liens d’estime sont très forts entre la cavalière du team Galoubet et les patrons de l’écurie de Pirou. C’est à ces liens amicaux qu’on a dû la présence de Jean-François Pellegrin et de Marie à Saint Lô dernièrement.

Jeunes chevaux…

L’écurie de jeunes chevaux tourne à plein régime avec les trois cavaliers maisons qui jonglent entre le poney-club et la préparation des concours. 32 jeunes chevaux y sont valorisés en ce moment. Un certain nombre appartient à l’écurie, d’autres sont confiés par des éleveurs dont Eric Levallois pour un Diamant de Semilly x Bamako de Muze. On y croise entre autres un Adzaro de l’Abbaye x Nonstop, un Emerald avec la souche Ratina Z, Gaffiot d’Ozee (Urano de Cartigny x Kannan) un Tornesh avec la propre sœur de Rock’n Roll Semilly.

Dans les jeunes chevaux il y a aussi ceux qui lui sont confiés pour la préparation de concours. Ce fut le cas récemment avec deux Balou Star, tous les deux agréés à la session de février pour le compte du Suisse Udo Oppermann, propriétaire de Balou Star. Il s’agit de Icatcher de Balou Star fils de la jument oldenburg Lady du Drulhe (Lordanos old) avec une mère imprégnée des meilleurs courant de sang anglo et de Itot de Balou Star, mère Bora Bora Courcel issue de la souche du Château. Balou Star que monte Mégane Moissonnier avait trois fils agréés lors de ce concours. 

…et étalons

Etalonnier Jérémie Rolland ? Nouvelle vocation ? « Non se défend-il, je fais avec mes propres chevaux. Ils ont un papier de rêve, une super qualité, une visite top. Je ne veux pas rivaliser avec le GFE du moins pour le moment. Si par la suite j’ai d’autres chevaux qui sont agréés, on verra ».

Programme récolte donc pour les deux étalons, loin pour le moment de tout objectif sportif. Ils sont l’un et l’autre au prélèvement et à la congélation. Retour à l’écurie dans trois mois puis reprise du travail en septembre. « Je veux les préserver. Pas de finale en perspective. Happy fera une année de 5 ans sans forcer et on préparera le testage pour Ideo ».

L’écurie de Pirou et son affixe du Lirot, une affaire à suivre.

Etienne Robert

12/03/2021

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