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Edwina Alexander : le coup du chapeau ?

Jumping International - Cannes (06) - 14-16 juin   Le « hat-trick », ou le « coup du chapeau » est un terme utilisé dans le monde du sport pour désigner la triple répétition d'une performance exceptionnelle. En jumping, c'est un exploit très rare que de remporter un Grand Prix trois fois d'affilée avec le même cheval. Rodrigo Pessoa l'avait réalisé en finale de Coupe du monde avec Baloubet du Rouet de 1998 à 2000. L'Australienne Edwina Alexander pourrait bien faire de même cette année à Cannes. Photo 1 sur 1

Edwina, vous sentez-vous prête pour réaliser ce hat-trick avec Itot du Château cette année à Cannes ?
J'y compte bien (rires). Sérieusement, il est dans une bien meilleure forme qu'il ne l'était l'an dernier. Il se sent bien, maintenant, le souci est de maintenir cette condition. Il est en train de réaliser la meilleure saison de sa carrière.

Vous y pensez sérieusement à ce triplé ?
Je pense toujours à gagner. Bien sûr, cette année, nous nous focalisons tous sur les Jeux olympiques. Mais j'aime Cannes, c'est définitivement l'un de mes concours préférés, alors oui, j'adorerais réussir ce coup même si ce n'est pas ma préoccupation prioritaire cette année. Il s'agit surtout de bien le gérer avant les Jeux : il ne lui reste que cinq concours – Hambourg, Wiesbaden, Cannes, Monaco et Chantilly, c'est en tout cas le programme prévu, et je verrai après chaque sortie quelle suite je donnerai à cette feuille de route. C'est un Ã©quilibre à trouver car c'est un cheval qui ne va pas si bien s'il a trop de repos. Il va bien quand il est un peu anxieux comme ce fut le cas à Doha. Et il va encore mieux quand il est frais, presqu'en ruades comme l'an dernier à Cannes. Là, je sais qu'il se sent bien. Il faut que je gère tout ça, sa condition, son moral ainsi que son dos avec la groom qui s'occupe de lui. C'est essentiellement sur tout cela que je dois me concentrer et c'est peut-être grâce à cette surveillance qu'il va de mieux en mieux !

Après quatre saisons que vous avez partagées ensemble, quel regard avez-vous sur votre cheval ?
Aujourd'hui, le travail est différent : je n'ai qu'à entretenir sa condition et j'essaye de varier ses journées pour Ã©viter l'ennui. Je l'emmène souvent en balade en forêt pour lui rendre la vie plus intéressante. Je n'ai plus
besoin de le faire beaucoup sauter, peut-être une fois entre deux concours. Avec lui, c'est simple : s'il se sent bien, il sautera toujours bien. Il est un peu fainéant à la maison, il s'économise mais il se donne en concours... quand il est bien dans sa peau.

Vous êtes d'accord si je vous dis qu'après la mort d'Hickstead et le départ à la retraite de Shutterfly, Itot est le dernier cheval du circuit qui soit véritablement une star ? Un charisme, un look, un comportement différent des autres chevaux, il sort de l'ordinaire ?
Oui, il est différent. Il avait déjà fait de grandes choses avec Michel (Hécart, son précédent cavalier) mais il est très exclusif, il me donne tout ça parce qu'il me connaît et me fait confiance. Je lui donne beaucoup d'attention, Ã  la maison ou en concours, parce qu'il a besoin de ça. Il a eu un départ difficile dans la vie avec ce terrible accident à trois ans où il s'était échappé de son pré et avait percuté un camion et dont il a gardé cette cicatrice sur la tête. Il s'en est sorti et je crois que c'est ce qui a forgé son caractère. Il est fort mais très réservé vis à vis des gens qu'il ne connaît pas. Nous avons trouvé le bon équilibre ensemble. Vous savez que je ne l'avais jamais essayé avant de l'avoir acheté, Jan était sûr de lui, mais je ne crois pas que nous nous attendions à ce qu'il nous donne autant, mais cela a été comme un coup de foudre, l'entente a été instantanée. J'ai vraiment été une fille chanceuse sur ce coup là. Mais si je n'avais pas eu l'expérience avec Pialotta avant Itot je n'aurais peut-être pas eu cette même réussite avec lui. Il est arrivé au bon moment dans ma vie de cavalière.

18/05/2012

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