Elevage d’Ox : l’oeuvre de Loïc Bretault et Ludovic Agogué
Les deux associés partagent une vision commune de l’art d’élever, de valoriser et de commercialiser les chevaux. Ils se connaissent depuis très longtemps et ont décidé il y a une petite dizaine d’années d’unir leurs compétences pour tenter l’aventure, de la naissance à la commercialisation. Â
Nantais d’origine, Loïc est installé ici depuis 20 ans après un passage de quelques années chez Jean-Claude Viollet, à l’élevage de Batilly. Formateur de jeunes chevaux, comme son voisin et ami Eric Lelièvre, il a acquis un savoir-faire certain avec notamment des poulains jugés un peu difficiles. La méthode Bretault faite de patience, simplicité et de ténacité est reconnue dans le milieu. Il cite volontiers l’exemple de Chanel d’Altenbach (L’Arc de Triomphe) compliquée à 4 ans mais qualifiée avec lui pour la finale Jeunes Chevaux de Lanaken à 5 ans. Même scénario avec Tour de France (Quidam de Revel) très difficile à ses débuts mais vainqueur des 6 ans au CIR de Cluny, avec Blue Night d’Ecco (Cassini II-Flipper d’Elle) finaliste à 4, 5, 6 ans et gagnante à Equita Lyon à 5 ans.Â
Implantée sur un domaine de 10 ha l’écurie d’Auxon abrite en permanence une cinquantaine de chevaux d’élevage, de sport et en pension. Pas de manège pour le moment mais ça ne saurait tarder. Son emplacement est prévu entre la carrière (90x60) éclairée et le dos d’un barn de 20 boxes. Marcheur, stabuls, aires de stockage composent l’ensemble entouré de paddocks, piste de galop et d’herbages.Â
Signe distinctif de l’écurie d’Auxon : chaque année en octobre un séjour à La Baule pour chevaux et cavaliers. De belles images en bordure de mer en sont rapportées. Â
Le sang, rien que le sang
Comme son ami et partenaire Ludovic, Loïc Bretault ne raisonne que par le sang. « Nous misons essentiellement sur l’apport des mères (et leur génétique) pour nos choix d’élevage, il faut du sang et une sérieuse souche basse pour fabriquer le cheval moderne qui va nous faire rêver. Côté pères, nous nous sommes éloignés des tendances du moment pour aller vers un autre style d’étalons, comme vient de le dire Loïc. Les chevaux de sport doivent aller de plus en plus vite. On cherche la souplesse, l’influx, le sang, l’aspect pratique (en vue d’être monté par un pro ou un amateur éclairé). »
Confinement heureux
Loïc et trois cavaliers de son entourage ont plutôt bien vécu le confinement : « A époque exceptionnelle, situation exceptionnelle », dit-il. Avec ses collègues de St-Valérien, de Rogny-les 7-Ecluses et Christelle Boulard, ils ont mis au point un circuit qui permettait aux jeunes chevaux de 4 à 7 ans d’évoluer sur de belles pistes, sur des parcours adaptés avec musique et vidéo. Le cahier des charges fut respecté sur les quatre sites. « Nos chevaux ont évolué dans de très bonnes conditions, à un très faible coût puisqu’il n’y avait ni engagement, ni frais de box. Les chevaux ont parfaitement travaillé. Cavaliers et propriétaires ont été ravis. Je ne cherche pas à tout prix de courir les finales de Fontainebleau, l’objectif est de préserver les chevaux, de leur donner le temps de mûrir pour les retrouver plus tard sur les beaux circuits. Avec ce système pendant le confinement nous avons réussi à commercialiser des chevaux, notamment un très bon 7 ans qui est parti en Suisse ».Â
Amis de 20 ans
« La rencontre avec Loïc date d’une vingtaine d’années. C’est une relation d’amitié qui s’est poursuivie et on a décidé d’engager une réflexion sur une démarche d’élevage explique Ludovic. On a commencé avec une poulinière et puis on a augmenté le cheptel en essayant de sélectionner des courants de sang assez particuliers, des juments avec beaucoup d’énergie dans des souches qui ont produit. Aujourd’hui on a quatre poulinières en activité et une quinzaine de chevaux de 0 à 4 ans. On est des habitués du stud-book Z depuis plusieurs années, où on trouve une variété génétique au niveau des étalons, intéressante pour enrichir nos croisements, nos produits et un support au niveau marketing, communication et commercialisation pour les éleveurs très intéressant. Le Festival Z nous permet aussi de nous mesurer quasiment aux meilleures souches d’élevage d’Europe.Â
Nous avons emmené cette année à Deauville une pouliche x Brunetti Z de la souche BWP de Nistria de Lauzelle, très connue en Belgique puisqu’elle est exploitée au plus haut niveau par Pieter Devos. C’est l’occasion de rencontres internationales très enrichissantes.
Notre objectif est de produire des bons chevaux. Les bons chevaux se vendent toujours. Nous ne cherchons pas à vendre nos foals systématiquement. L’idée c’est d’avoir un maximum de bons chevaux par tranche d’âge, pour être visibles, puis bien les former pour être compétitifs, et les commercialiser à partir de 6 ans comme nous venons de faire avec un 7 ans exporté dans une bonne maison en Suisse. L’idée c’est aussi de faire une finale 6 ans à Fontainebleau et à Lanaken, de produire un étalon, de vendre un bon cheval à une grande écurie. On a toujours cet objectif-là en tête.
J’ai une culture assez « old school » dans le sens où j’ai monté beaucoup de chevaux par Bright Cupid ps, des AQPS, et aujourd’hui dans ma réflexion j’aime les courants de sang dans lesquels il y a du Furioso, Rantzau, Starter, Lou Piguet : côté pur Anglo-Normand, je suis fan de Jalisco et Papillon Rouge, et intéressé par l’apport du « coup de trotteur ». Par exemple, et c’est un hasard, mais toutes nos mères ont du Galoubet (Galoubet en direct, Skippy II, Dandy du Plapé) côté maternel. Notre dernière acquisition est une poulinière de la souche de Danaé du Mesnil, avec toute la production du Chanu. C’est pour nous l’avenir de notre élevage.
Quant au commerce, on fait comme tout le monde…Ce n’est pas simple, même si on parle anglais et espagnol ! On essaie déjà de se dire qu’il faut vendre des chevaux sains, donc une traçabilité et un suivi vétérinaire, de 0 à 3 ans sans alea pour un potentiel acheteur. Ensuite nos canaux vont être les ventes type ventes Fences, Z, Equestrian et Nash. Je suis adhérent à l’Association Cheval Grand Est qui est plutôt dynamique et qui ouvre sur une réflexion sur des interactions avec le Luxembourg, la Suisse, l’Allemagne, la Hollande. Je pense qu’en effet on doit aussi utiliser ce canal. Je suis présent sur les sites Hippomundo et Horsetelex et je travaille aussi avec une personne qui nous aide à commercialiser les chevaux à l’étranger, une jeune femme qui nous permet de savoir comment s’oriente la demande étrangère. J’ai des contacts actuellement en Afrique du Sud et en Angleterre pour des chevaux, notamment par Dominator qui est très recherché ».
Etienne Robert
Les souchesÂ
Trois grandes souches pour le moment.
• La souche de Danae du Mesnil (Montender) avec Miribilia Bois Margot Z, lignée qui comporte Baladine du Mesnil et les grands Chanu (Oscar, Quartz, Emir, Napoléon, Princesse).
Elle est pleine de Conte Bellini, le fils de Cornet Obolensky.
• La souche Scala Rouge avec Top One One (Laurier de Here et Diaspora Rouge x Papillon Rouge). On y trouve entre autres les bons Kreisker (Golden, Iman, Miss, Superstar) Valse de Pepinvast, Badaboum One. Top est pleine de Chaqui Z (Chacco Blue) et suitée d’un poulain x Dominator Z.
Habit Rouge d’Ox (Canturo) : sélectionné vente NASH Oct 2020.
• Casablanca de l’Ecuyer (Cassander C - Chopin de Lauzelle) issue de la souche BWP de Nistria de Lauzelle où on trouve les Tekila D, Belem D, Echo D, Armisson, étalon en Allemagne. Casablanca est suitée d’une pouliche de Brunetti Z, pleine de Quel Homme de Hus Z.Â
Qornnwell d’Ox Z (Qlassic Bois Margot) : sélectionné vente NASH Oct 2020.
Sur la souche Razzia de Poncel JO Barcelone 1992 avec H Bourdy (Gaurol-Tigre Rouge) et sur la souche de Orlane Corubert (Flipper d’Elle-Kouglof II) sont attendus respectivement un produit de Verdi TN et un autre de Bubalu VDL.
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