Elevage : la baisse s’accentue
ConjoncturePlus ça va, moins ça va. Une fois encore, le nombre d'équitants (700 000 licenciés à la FFE auxquels il faut ajouter un nombre important de non encartés) est inversement proportionnel au nombre d'équidés. Plus il y a de pratiquants, moins il y a de chevaux. Dans son annuaire Ecus 2012, l'Observatoire de la filière equine de l'IFCE livre ses statistiques et ses tableaux comparatifs. Rien de bien réjouissant : la chute se poursuit. Toutes races confondues de chevaux, poneys, ânes, il y avait, en 2011, 40 600 élevages en France dont 80 % détiennent 1 à 2 juments. Soit, par rapport à 2010, une diminution de 8 à 10 % du nombre des élevages, diminution qui affecte principalement les régions Centre et Poitou-Charentes, selon les chifres de l'Observatoire.
Sur les cinq dernières années, la baisse affecte surtout les petits élevages, propriétaires d'une et deux juments. Depuis 2009, la baisse n'a fait que s'accentuer pour les élevages de type selle, trait et ânes alors que les effectifs des écuries de pur-sang et de trotteurs restent stables. Les Anglos - bien que ce chiffre soit à relativiser en raison des croisements - ont perdu la moitié de leur effectif qui est aujourd'hui de 802 élevages.
Le cheptel des juments (88 000 au total) mis à la reproduction baisse de façon marquée : -11 % dans les races françaises de selle. La production de chevaux de selle régresse nettement y compris en races étrangères, pour la première année, constate l'Observatoire. Les régions sont diversement affectées par cette baisse : stabilité en Basse Normandie et en Bourgogne, chute spectaculaire dans le Centre, le Limousin, Poitou-Charentes (-20 %), légère baisse en Lorraine et en Haute Normandie (-2 %), en Pays de la Loire (-5 %), en Bretagne (-6 %). Ailleurs, la baisse est de 8 à 15 %.
Stable jusqu'en 2008 autour de 8 000 têtes, le nombre des naissances de Selle Français a fortement chuté. De 9 600 en 2003, les naissances sont tombées à 7 000 en 2010 et 7157 en 2011. Elles devraient encore régresser en 2012 et en 2013.
Côté mâles, un peu plus de 8 000 étalons étaient en activité en 2011. 500 servent en SF et 120 en Anglo. Les plus représentés sont les Comtois (près de 1 000) et les PSar (773).
L'insémination artificielle est la technique la plus répandue : elle représente 45 % des 90 325 saillies réalisées en 2011. Interdite dans le stud-book PS, elle est particulièrement utilisée en Trotteur Français (90 % des saillies) sous forme d'insémination sur place, seule technique autorisée.
Les statistiques de l'Observatoire concernent aussi le marché du cheval et un important volet est consacré aux utilisateurs (courses, cavaliers, centres équestres). Nous en parlerons dans une prochaine edition.
Etienne Robert
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