Endurance : la fin d’un scandale ?
Le protocole s’inspire clairement des règles existant à Bouthieb, l’un des trois sites de l’endurance aux Émirats, appliquées depuis fin décembre 2015, montrant qu’une partie des sites avait décidé de changer de comportement et de respecter le bien être du cheval. Et mis fin à ces courses contre la mort, avec comme seul finalité la victoire, au mépris total des chevaux.
Seront-elles appliquées ? Il semble que ce soit la dernière chance de la FEI de faire respecter les règles d’une discipline qui est sur le fil du rasoir, à l’heure où le bien être animal devient une cause internationale de plus en plus partagée.
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Cet accord que la EEF a signé exige que douze mesures soient respectées :
1. diminuer le nombre d’épreuves pour le reste de la saison ;
2. réduire à 150 le nombre de couples engagés dans une épreuve ;
3. abaisser la fréquence cardiaque maximale entre 56 et 60 bpm pour toutes les boucles dans les compétitions 1*, et dans la dernière boucle des CEI et CEN 2* et 3* ;
4. abaisser le temps de récupération à une durée de 10 à 15 minutes pour toutes les boucles dans les épreuves 1*, et dans la boucle finale pour les CEI et CEN 2* et 3* ;
5. porter la durée des périodes de repos entre les boucles, après un examen des bénéfices potentiels pour les chevaux par les vétérinaires officiels, à 50 minutes ;
6. contrôler les 2 à 5 derniers kilomètres de la boucle finale pour en interdire l’accès aux voitures et aux membres des équipes ;
7.  limiter, dans la dernière boucle, le ravitaillement en bouteilles d’eau au seuls points de distribution préalablement fixés, soit tous les 2 à 5 km ;
8. héberger tous les chevaux engagés dans les courses CEI 3* et 4* dans des écuries sécurisées, conformément au règlement de la FEI ;
9. considérer le film réalisé par les diffuseurs de télévision désignés comme le compte rendu officiel de la course, leurs images pouvant alors servir à poursuivre en justice tout contrevenant au règlement ;
10. identifier chaque concurrent par un dossard numéroté correspondant au numéro de son cheval, reprendre immédiatement ce dossard lors d’élimination du cheval de la compétition, et n’autoriser à accompagner et à s’occuper du cheval que les détenteurs d’un dossard portant le même numéro que celui de leur cheval ;
11. organiser une réunion obligatoire de rappel au règlement avant chaque manifestation et
aviser les concurrents présents des éventuelles modifications intervenues dans les règles, les absents étant éliminés d’office ;
12. nommer les officiels des courses à la place des comités organisateurs.
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Dernier espoir de voir respectées les règles de la FEI par les Emirats ?
Tandis que des vidéos diffusées lors de l’arrivée d’une course de 120 km, réservée aux jeunes cavaliers, qui s’est déroulée fin janvier à Al Wathba, créent un scandale sur la toile où l’on voit l’arrivée d’une course en plein désert, des chevaux épuisés harcelés par leurs cavaliers et les grooms présents, la fédération des Emirats a réagi et pris des sanctions : cinq cavaliers et cinq entraîneurs ont été suspendus pour six mois et les infractions relevées, qualifiées de graves, ont donné lieu à des amendes. Malgré ces signes, une pétition sur le net réclame toujours la tenue des  championnats du monde d’endurance ailleurs qu’aux Émirats arabes unis en décembre 2016…
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L'endurance internationale s’organise
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L'association internationale des Organisateurs de Courses d'Endurance a été invitée par la FEI mardi 23 février 2016 à Lausanne afin présenter son projet de réformes sur la discipline. Présidée par Manuel Bandeira de Mello et devant une Commission Endurance au grand complet Jean-Louis Leclerc, président, Nicolas Wahlen, secrétaire général, Pierre Arnould, délégué ont exposé leurs travaux : «  C'est un dossier qui est le fruit d'un travail collectif. Notre groupe est composé à ce jour principalement de collaborateurs européens et d'au moins un "membre organisateur" de chaque continent », a expliqué le secrétaire général Nicolas Wahlen. « Nous avons fait des propositions tant sur le fond que sur la forme : labels et nouveaux formats, qualification, éducation, mise en place de circuits, sponsoring et environnement ont été à l'ordre du jour. Gageons que cela puisse aboutir à des prises de décisions favorables au développement de ce sport, au bien-être des chevaux ainsi qu'à une plus grande crédibilité de la discipline. Dans un deuxième temps nous avons aussi eu l'opportunité d'évoquer le projet Européen "Brussels Endurance Masters", qui a officiellement été retenu pour 2017 en vue de l'organisation des CH-EU et CH-M-YH en Belgique et que nous souhaitons étoffer dès 2016 de nouvelles épreuves. »
 C. Robert
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