Endurance : science de la course et techniques d’entraînement
Piqûres de rappel et confidences de Jean-Louis Leclerc lors du stage endurance de janvier à Bonboillon (70)Qu’on se le dise ! Non, les chevaux ne périssent plus sur les pistes même les plus dures ou au lendemain des épreuves suites à des
troubles métaboliques, « du moins en Europe ». Les cas isolés de décès révélés sont consécutifs à des fractures ou à des chutes. « Si l’endurance a longtemps été mise à l’index de la SPA, elle s’est taillé une réputation de référence en matière de préservation du capital santé des chevaux de compétition.
Oui les pathologies métaboliques sont plus fréquentes sur 90 km que sur 130. Une des raisons qui fait de Jean-Louis Leclerc un farouche opposant des épreuves de type 2 x 60 km, où les cavaliers vont trop vite. « 2 x 80 à la rigueur.... Même 119 km, c’est trop court. La tendance en CEI devrait aller vers 130 ou 140 km. » Et de regretter les multiplications à haut niveau d’épreuve sur piste à ?dénivelé 0, « où on galope on galope en attendant que çà casse ». Car pour l’homme de terrain, le pourvoyeur essentiel de pathologie métabolique reste la vitesse. Le dénivelé n’est pas l’ennemi du cheval d’endurance, au contraire : « Quand on attaque une pente au petit trop, le cheval d’une certaine manière récupère ». ?Et l’on apprend que le fin stratège, le circuit du championnat du monde d’Aix-la-Chapelle, il adore. Et aussi de rappeler aux inconditionnels de l’épreuve d’Oletta, partisans du « il suffit de gérer », que « les règlements sont faits pour protéger les moins bons ».
Haro sur les électrolytes. Vitesses excessives et production de chaleur font le berceau des pathologies métaboliques. Pour y pallier, aucune poudre de perlin-pinpin et surtout pas d’électrolytes, mais un entraînement et une préparation sans faille. « Sur sept ou huit heures de course, le cheval perd 700 g de sel. Une seringue en contient quelques grammes. Au mieux, cela ne sert à rien. Au pire, cela lui coupe l’appétit et la soif ou, plus grave, provoque des gastrites. » Les performances, ça se prépare. Il faut deux ans pour préparer un cheval aux vitesses libres. « On n’augmente pas le diamètre de la tuyauterie du jour au lendemain. La première année on fait 20, 40, 60, la deuxième 90 vitesse limitée puis libre. »
Quant à la lutte contre la production de chaleur, elle est sans merci : « On tond, on coupe la crinière ou alors on la tresse, et on enlève la selle dès l’arrivée. » Glaçons sans modération et couteau de chaleur sont également les bienvenus, sachant que l’excès de chaleur s’évacue essentiellement par l’avant main : « L’eau sur les fesses ne sert pas à grand chose ». Et surtout pas de couverture au boxe. Seul le couvre rein à sa place. Attention aux chaleurs humides et aux premières chaleurs de printemps, les plus dangereuses.
Une équipe d’assistance bien rodée. En gagnant deux minutes à chaque vet, on peut au total en gagner dix et remonter de vingt places. D’où l’intérêt d’une équipe d’assistance de quatre à cinq personnes, chacun ayant une tâche prédéfinie et où le stétho est préféré au cardio fréquence qui ne donne pas d’éléments sur la régularité des battements et de l’amorce de la courbe descendante. Sans oublier le thermomètre, outil complémentaire de la mesure des paramètres de récupération du cheval. Un excellent indicateur à utiliser sans modération.
Pendant que le cavalier se repose, la monture se détend avec foin, herbe, carotte qui ne lui apportent aucune énergie pour l’épreuve, et consomme floconné, aliment cuit ou tout autre qu’il aime mais limité à 1,5 l qui sera disponible dans son organisme trois heures plus tard.
Un calendrier strict. Une épreuve se planifie. Trois semaines avant le transport, un galop de deux fois 1h30 à 2 h à 18 km/h sur terrain plat de type plage ou hippodrome. « Pour 90 km, c’est pas utile mais on peut faire 1h30 de galop entrecoupé de pas ou de trot ».
Cinq jours avant le départ, ferrage en privilégiant la légèreté et en dégageant la fourchette si la pose de plaques est envisagée. Ne pas oublier le rolling qui va user le fer à la place du cheval et éviter sa fatigue.
Enfin, ne pas hésiter à transporter le cheval de nuit pendant les heures où d’ordinaire il n’a pas d’activités, afin de lui éviter tout stress inutile, et prévoir un temps de repos sur place avant l’épreuve proportionnel à la durée du transport.
Terminer, c’est gagner. Pour terminer, il faut de la complicité entre le cavalier et sa monture. « Avant, si le cheval était qualifié d’un côté et le cavalier de l’autre, ils pouvaient être sélectionnés pour courir les grands championnats. Aujourd’hui, le couple doit être qualifié ensemble pour être sélectionné. » Cette complicité et l’écoute du cheval participent au succès. « Si votre cheval semble aller mal ou moins bien, mettez pied à terre, regardez tous les paramètres de bonne santé, laissez-le brouter, marchez un peu. Souvent au bout de dix minutes tout rentre dans l’ordre et ça suffit pour repartir et finir... » C’est quand même mieux que d’être éliminé, non ? A méditer.
E. S.
Oui les pathologies métaboliques sont plus fréquentes sur 90 km que sur 130. Une des raisons qui fait de Jean-Louis Leclerc un farouche opposant des épreuves de type 2 x 60 km, où les cavaliers vont trop vite. « 2 x 80 à la rigueur.... Même 119 km, c’est trop court. La tendance en CEI devrait aller vers 130 ou 140 km. » Et de regretter les multiplications à haut niveau d’épreuve sur piste à ?dénivelé 0, « où on galope on galope en attendant que çà casse ». Car pour l’homme de terrain, le pourvoyeur essentiel de pathologie métabolique reste la vitesse. Le dénivelé n’est pas l’ennemi du cheval d’endurance, au contraire : « Quand on attaque une pente au petit trop, le cheval d’une certaine manière récupère ». ?Et l’on apprend que le fin stratège, le circuit du championnat du monde d’Aix-la-Chapelle, il adore. Et aussi de rappeler aux inconditionnels de l’épreuve d’Oletta, partisans du « il suffit de gérer », que « les règlements sont faits pour protéger les moins bons ».
Haro sur les électrolytes. Vitesses excessives et production de chaleur font le berceau des pathologies métaboliques. Pour y pallier, aucune poudre de perlin-pinpin et surtout pas d’électrolytes, mais un entraînement et une préparation sans faille. « Sur sept ou huit heures de course, le cheval perd 700 g de sel. Une seringue en contient quelques grammes. Au mieux, cela ne sert à rien. Au pire, cela lui coupe l’appétit et la soif ou, plus grave, provoque des gastrites. » Les performances, ça se prépare. Il faut deux ans pour préparer un cheval aux vitesses libres. « On n’augmente pas le diamètre de la tuyauterie du jour au lendemain. La première année on fait 20, 40, 60, la deuxième 90 vitesse limitée puis libre. »
Quant à la lutte contre la production de chaleur, elle est sans merci : « On tond, on coupe la crinière ou alors on la tresse, et on enlève la selle dès l’arrivée. » Glaçons sans modération et couteau de chaleur sont également les bienvenus, sachant que l’excès de chaleur s’évacue essentiellement par l’avant main : « L’eau sur les fesses ne sert pas à grand chose ». Et surtout pas de couverture au boxe. Seul le couvre rein à sa place. Attention aux chaleurs humides et aux premières chaleurs de printemps, les plus dangereuses.
Une équipe d’assistance bien rodée. En gagnant deux minutes à chaque vet, on peut au total en gagner dix et remonter de vingt places. D’où l’intérêt d’une équipe d’assistance de quatre à cinq personnes, chacun ayant une tâche prédéfinie et où le stétho est préféré au cardio fréquence qui ne donne pas d’éléments sur la régularité des battements et de l’amorce de la courbe descendante. Sans oublier le thermomètre, outil complémentaire de la mesure des paramètres de récupération du cheval. Un excellent indicateur à utiliser sans modération.
Pendant que le cavalier se repose, la monture se détend avec foin, herbe, carotte qui ne lui apportent aucune énergie pour l’épreuve, et consomme floconné, aliment cuit ou tout autre qu’il aime mais limité à 1,5 l qui sera disponible dans son organisme trois heures plus tard.
Un calendrier strict. Une épreuve se planifie. Trois semaines avant le transport, un galop de deux fois 1h30 à 2 h à 18 km/h sur terrain plat de type plage ou hippodrome. « Pour 90 km, c’est pas utile mais on peut faire 1h30 de galop entrecoupé de pas ou de trot ».
Cinq jours avant le départ, ferrage en privilégiant la légèreté et en dégageant la fourchette si la pose de plaques est envisagée. Ne pas oublier le rolling qui va user le fer à la place du cheval et éviter sa fatigue.
Enfin, ne pas hésiter à transporter le cheval de nuit pendant les heures où d’ordinaire il n’a pas d’activités, afin de lui éviter tout stress inutile, et prévoir un temps de repos sur place avant l’épreuve proportionnel à la durée du transport.
Terminer, c’est gagner. Pour terminer, il faut de la complicité entre le cavalier et sa monture. « Avant, si le cheval était qualifié d’un côté et le cavalier de l’autre, ils pouvaient être sélectionnés pour courir les grands championnats. Aujourd’hui, le couple doit être qualifié ensemble pour être sélectionné. » Cette complicité et l’écoute du cheval participent au succès. « Si votre cheval semble aller mal ou moins bien, mettez pied à terre, regardez tous les paramètres de bonne santé, laissez-le brouter, marchez un peu. Souvent au bout de dix minutes tout rentre dans l’ordre et ça suffit pour repartir et finir... » C’est quand même mieux que d’être éliminé, non ? A méditer.
E. S.
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous