Equita : une journée d’échanges pour le bien-être équin
Equita Lyon, toujours concerné par les enjeux qui en découlent, l’a bien compris et a organisé, pour la première fois, une journée dédiée au bien-être équin. Une initiative qui mérite d’être saluée dans un contexte actuel où ‘végan’, antispécistes, et autres détracteurs « défendent » les animaux avec virulence.
Qu’en est-il de la filière équine ? Comment réagit-elle face à ces questions qui inquiètent autant qu’elles fâchent ?
Après une matinée consacrée à une analyse historique et scientifique de ce lien homme-cheval, l’après-midi mettait en lumière la place du cheval dans notre quotidien actuel. Un quotidien qui, comme l’a souligné le cavalier Michel Robert « a vu la question du bien-être animal évoluer durant ces 15 dernières années. » En témoigne l’augmentation du nombre de textes européens à ce sujet depuis 1995, année de la crise de la vache folle. On note alors une attention croissante portée à ces questions d’année en année. Ce n’est qu’en 2007 que par le biais du traité de Lisbonne, le bien-être animal sera inscrit dans la constitution européenne. Mais comment se soucier de l’amélioration des conditions de vie d’un animal dans une société de plus en plus urbanisée ? « La majorité des nouvelles générations n’a plus de lien avec le monde rural. Cela a forcément un impact sur la connaissance que l’on a du monde animal », souligne Vanina Deneux- Le Barh, ingénieure de recherche à l’IFCE. D’autant que le bien-être animal, malgré une définition clarifiée par L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, reste subjectif comme l’indique Déborah Bardou, éthologue et chargée de mission bien-être animal au sein de la FFE : « Deux chevaux placés dans la même écurie, dans des conditions identiques, travaillant de la même manière, ne vont pas réagir de la même manière. » Et de continuer à juste titre : « Chaque cheval est différent donc il reste difficile de lancer des grandes vérités qui s’appliquent à tout le monde ».
Quels scénarios envisager alors pour l’équitation ? Quelle sera la place du cheval en 2030 ? Les intervenant présents évoquent avec optimisme « le cheval pour tous », et non « le cheval des élites ». Tous sont de concerts pour agir sur la formation des futurs professionnels du monde du cheval, évoquant, entre autres, la mise en place récente de modules de formation sur le bien-être animal au sein de l’AFASEC (école des courses hippiques) par exemple. La multiplicité des acteurs de la filière ne facilite pas la tâche mais leur présence à Equita Lyon aujourd’hui justifie d’une prise de conscience générale de cet enjeu. La tâche reste évidemment loin d’être aisée. Une chose est certaine, comme l’a souligné si justement Mathias Hebert, directeur du Groupement Hippique National, « Ce n’est autre que l’observation des personnes qui travaillent au quotidien avec les chevaux qui pourra favoriser la place du bien-être équin. La connaissance des chevaux se fait sur le terrain, à leur contact, et non uniquement grâce aux livres ». Autrement dit, la théorie ne remplacera jamais la pratique.
Anne Deram
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