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Eric Giraud : « La transparence, maître-mot dans le commerce »

Quelles perspectives, quelle réalité pour la Chambre et le commerce des chevaux  aujourd’hui dont vous êtes le président?« La Chambre est une très vieille institution crée en 1854. Elle a évolué à travers l’utilisation des chevaux. Nous sommes en 2014, avec de nouveaux textes, de nouvelles lois, et des contraintes fiscales qui sont considérables. Il nous faut donc nous adapter. Le gros challenge pour 2014, est d’obtenir que les autorités de tutelle reconnaissent l’aspect professionnel de la filière et qu’on classifie réellement les amateurs et les professionnels, dans le domaine de l’élevage, de la valorisation et de la commercialisation ».Ces démarches contribueraient à la promotion du cheval français et de notre savoir faire. Qui est amateur, qui est professionnel  dans le négoce ? Vaste débat. Pour moi, il y a tout simplement de vrais amateurs qui sont des gens qui font l’acquisition d’un cheval qu’ils gardent pendant des années ou qu’ils revendent, un an ou quelques années après, en fonction de leur évolution et de leur situation personnelle. Ceux-là sont les bienvenus, ils font vivre la filière.  Vous avez des professionnels qui ont des établissements. Un commerçant professionnel pour moi c’est quelqu’un qui a des chevaux en propriété, qui a un établissement, qui a des salariés, qui a donc une entreprise. Après vous pouvez avoir des courtiers, qui ont aussi un vrai statut, et vous avez une masse grise qui sont des individus dont on ignore le statut, qui parasitent un certain nombre de négociations, qui évidemment ignorent toute facturation et toute TVA. Cela est préjudiciable pour les vendeurs, pour les propriétaires de chevaux, les éleveurs qui passent par ces intermédiaires.  C’est préjudiciable pour le consommateur parce que, effectivement, il n’a aucune garantie, il n’a pas de traçabilité, il n’a pas la réelle information, il ne sait pas qui fait quoi, et surtout qui assume les responsabilités liées aux obligations commerciales ». Quels sont les avantages qui peuvent tranquilliser le particulier qui s’adresse à un vrai marchand pour acheter un cheval ? Â« Eh bien c’est très simple et c’est comparable au marché automobile ou immobilier. Acheter un cheval chez un professionnel marchand ça veut dire que vous avez automatiquement déjà une garantie d’information, une garantie de conformité par rapport à l’utilisation prévue. Aujourd’hui, les marchands de la CSCCF s’engagent à fournir l’historique sanitaire complet d’un cheval, Nous allons mettre en place une charte de qualité reprenant les avantages proposés par tout adhérent de la CSCCF dont un contrat de vente, un contrat d’assurance à des conditions très favorables avec un mois d’assurance gratuite et un service après vente.. Le maître-mot pour moi doit être la transparence et  la transparence c’est-à-dire la garantie du consommateur. C’est toute la différence avec le commerce clandestin parfois difficile à reconnaître. Comment est le commerce en ce moment ?« Le marché national est très difficile, tout simplement parce que les pensions ont augmenté. Il y a une situation économique et un contexte qui ne se prêtent pas au commerce. Les gens ne sont pas enthousiastes, et surtout je pense qu’il y a trop de chevaux qui rentrent des pays tiers, des chevaux qui sont extrêmement attractifs sur le plan du modèle, mais qui, sur le plan qualitatif,  sont nettement moins fiables. Il n’y a pas de service après-vente pour ces chevaux là et en général, les désillusions des acheteurs arrivent très vite. Pour lutter contre cela, il faut faire en sorte que les chevaux qui entrent sur le territoire français répondent à obligations sanitaires et d’informations strictes. J’encourage  chaque acheteur-amateur qui veut essayer un cheval étranger à exiger le même type de documents que s ‘il s’agissait d’un cheval français, c’est-à-dire d’où vient le cheval, est-ce que la personne qui le vend est bien le propriétaire du cheval, qui va lui établir le document de vente et la facture ? Ce sont les conditions indispensables pour avoir un minimum de sécurité dans la transaction »Le marché à l’export est plutôt bon. Nous avons la qualité de chevaux nécessaire mais souvent ces derniers manquent de dressage. Ce commerce est également pollué par des acteurs non professionnels ou des associations de toutes sortes.les conséquences sont quelque fois très graves comme l’histoire récente entre Cheval Normandie et la Chine. La Chambre est partenaire des ventes SHF. Quel est son rôle ?La Chambre s’est investie en 2013 notamment aux premières ventes du Mans. On a beaucoup Å“uvré à la fois en communication, en services vétérinaires et en conseils. La SHF à effectivement un rôle de facilitateur de commerce et nous, nous avons un rôle de commerçant. Nous sommes tout à fait d’accord pour collaborer avec la SHF et même de façon plus générale avec l’ensemble des associations de races, c’est pour ça que je suis partisan d’une politique régionale adaptée puisque chaque région a une production, une organisation et des professionnels sur place qui peuvent être beaucoup plus efficaces.. Dans les ventes, pour la première fois on va savoir si les chevaux sont vendus par des assujettis à la TVA ou non assujettis. J’ai demandé qu’on aille plus loin et  qu’on annonce si le vendeur agissait à titre professionnel ou à titre amateur. En effet, ces ventes sont subventionnées avec des fonds publics. Il me paraîtrait légitime que ces fonds aillent vers la filière et les acteurs professionnels de la filière. Il est en effet important que l’acheteur final sache à qui il a faire au regard des obligations et des garanties.Je viens d’une région où il y a eu un grand précurseur qui s’appelait Jean De Laurière, avec lequel j’ai beaucoup appris. Jean De Laurière, très tôt,  a joué la carte de la transparence dans les premières ventes, c’était en 1968 à Poitiers. Je crois que le professionnalisme et la transparence sont des maîtres-mots dans le commerce. Aujourd’hui dans les ventes et concours-ventes-amiables, plus il y aura d’informations, plus il y aura de transparence, plus nous serons crédibles et pour être totalement crédibles, il faudra aussi publier les chiffres des chevaux vendus et pas seulement se tenir à des suppositions ». La vente du Mans, l’année dernière, vous a convaincu ?« La première vente m’a convaincu. Ce qui ne m’a pas convaincu c’est la suite, c’est-à-dire, manque de transparence dans l’information alors que l’engagement avait été pris, et en plus c’était une des conditions de notre participation. On a eu quelques soucis pour collecter les informations, le débriefing a été fait entre éleveurs, SHF  mais les marchands ont été gentiment oubliés ce qui était quand même pour le moins désobligeant.  Donc cette année très aimablement Yvon Chauvin m’a dit de venir à la réunion SHF , « on va remettre les marchands dans la boucle , dit-il », La SHF se rend bien compte qu’on est un maillon indispensable pour commercialiser correctement.  Voilà l’état des lieux, donc aujourd’hui on y va, avec une expérience passée qui n’était pas très favorable. J’espère que ça va bien fonctionner pour  réellement s’investir à l’horizon 2015 sur des vraies méthodes de vente participatives avec une mutualisation des moyens ». La Chambre aujourd’hui c’est combien de marchands ?« La Chambre aujourd’hui c’est une soixantaine d’adhérents, j’espère en doubler le nombre en 2014. C’est pour cela que j’ai entrepris un certains nombre de démarches auprès des institutions pour mieux valoriser notre profession et surtout je communique  non seulement avec les adhérents mais aussi avec tous ceux qui ont un statut de professionnel du commerce mais qui ne voient pas en fait l’intérêt d’adhérer à un syndicat professionnel. Pourquoi ? Parce que malheureusement depuis des années c’est une profession dont le titre  « marchand » a véhiculé plus d’aspects négatifs que d’aspects positifs et qu’on n’a probablement pas su non plus gérer notre communication correctement. Mais aujourd’hui, dans le contexte actuel, je pense qu’on est en train de reprendre du terrain parce que le marchand rassure l’éleveur quand il intervient dans une transaction, parce qu’il sécurise l’acquéreur en apportant, entre autres, un service après-vente ». Propos recueillis par Etienne Robert

Quelles perspectives, quelle réalité pour la Chambre et le commerce des chevaux  aujourd’hui dont vous êtes le président?
« La Chambre est une très vieille institution crée en 1854. Elle a évolué à travers l’utilisation des chevaux. Nous sommes en 2014, avec de nouveaux textes, de nouvelles lois, et des contraintes fiscales qui sont considérables. Il nous faut donc nous adapter. Le gros challenge pour 2014, est d’obtenir que les autorités de tutelle reconnaissent l’aspect professionnel de la filière et qu’on classifie réellement les amateurs et les professionnels, dans le domaine de l’élevage, de la valorisation et de la commercialisation ».Ces démarches contribueraient à la promotion du cheval français et de notre savoir faire.

Qui est amateur, qui est professionnel  dans le négoce ? Vaste débat. 
Pour moi, il y a tout simplement de vrais amateurs qui sont des gens qui font l’acquisition d’un cheval qu’ils gardent pendant des années ou qu’ils revendent, un an ou quelques années après, en fonction de leur évolution et de leur situation personnelle. Ceux-là sont les bienvenus, ils font vivre la filière.  Vous avez des professionnels qui ont des établissements. Un commerçant professionnel pour moi c’est quelqu’un qui a des chevaux en propriété, qui a un établissement, qui a des salariés, qui a donc une entreprise. Après vous pouvez avoir des courtiers, qui ont aussi un vrai statut, et vous avez une masse grise qui sont des individus dont on ignore le statut, qui parasitent un certain nombre de négociations, qui évidemment ignorent toute facturation et toute TVA. Cela est préjudiciable pour les vendeurs, pour les propriétaires de chevaux, les éleveurs qui passent par ces intermédiaires.  C’est préjudiciable pour le consommateur parce que, effectivement, il n’a aucune garantie, il n’a pas de traçabilité, il n’a pas la réelle information, il ne sait pas qui fait quoi, et surtout qui assume les responsabilités liées aux obligations commerciales ».

Quels sont les avantages qui peuvent tranquilliser le particulier qui s’adresse à un vrai marchand pour acheter un cheval ? 
« Eh bien c’est très simple et c’est comparable au marché automobile ou immobilier. Acheter un cheval chez un professionnel marchand ça veut dire que vous avez automatiquement déjà une garantie d’information, une garantie de conformité par rapport à l’utilisation prévue. Aujourd’hui, les marchands de la CSCCF s’engagent à fournir l’historique sanitaire complet d’un cheval, Nous allons mettre en place une charte de qualité reprenant les avantages proposés par tout adhérent de la CSCCF dont un contrat de vente, un contrat d’assurance à des conditions très favorables avec un mois d’assurance gratuite et un service après vente.. Le maître-mot pour moi doit être la transparence et  la transparence c’est-à-dire la garantie du consommateur. C’est toute la différence avec le commerce clandestin parfois difficile à reconnaître.

Comment est le commerce en ce moment ?
« Le marché national est très difficile, tout simplement parce que les pensions ont augmenté. Il y a une situation économique et un contexte qui ne se prêtent pas au commerce. Les gens ne sont pas enthousiastes, et surtout je pense qu’il y a trop de chevaux qui rentrent des pays tiers, des chevaux qui sont extrêmement attractifs sur le plan du modèle, mais qui, sur le plan qualitatif,  sont nettement moins fiables. Il n’y a pas de service après-vente pour ces chevaux là et en général, les désillusions des acheteurs arrivent très vite. Pour lutter contre cela, il faut faire en sorte que les chevaux qui entrent sur le territoire français répondent à obligations sanitaires et d’informations strictes. J’encourage  chaque acheteur-amateur qui veut essayer un cheval étranger à exiger le même type de documents que s ‘il s’agissait d’un cheval français, c’est-à-dire d’où vient le cheval, est-ce que la personne qui le vend est bien le propriétaire du cheval, qui va lui établir le document de vente et la facture ? Ce sont les conditions indispensables pour avoir un minimum de sécurité dans la transaction »
Le marché à l’export est plutôt bon. Nous avons la qualité de chevaux nécessaire mais souvent ces derniers manquent de dressage. Ce commerce est également pollué par des acteurs non professionnels ou des associations de toutes sortes.les conséquences sont quelque fois très graves comme l’histoire récente entre Cheval Normandie et la Chine.

La Chambre est partenaire des ventes SHF. Quel est son rôle ?
La Chambre s’est investie en 2013 notamment aux premières ventes du Mans. On a beaucoup Å“uvré à la fois en communication, en services vétérinaires et en conseils. La SHF à effectivement un rôle de facilitateur de commerce et nous, nous avons un rôle de commerçant. Nous sommes tout à fait d’accord pour collaborer avec la SHF et même de façon plus générale avec l’ensemble des associations de races, c’est pour ça que je suis partisan d’une politique régionale adaptée puisque chaque région a une production, une organisation et des professionnels sur place qui peuvent être beaucoup plus efficaces.. Dans les ventes, pour la première fois on va savoir si les chevaux sont vendus par des assujettis à la TVA ou non assujettis. J’ai demandé qu’on aille plus loin et  qu’on annonce si le vendeur agissait à titre professionnel ou à titre amateur. En effet, ces ventes sont subventionnées avec des fonds publics. Il me paraîtrait légitime que ces fonds aillent vers la filière et les acteurs professionnels de la filière. Il est en effet important que l’acheteur final sache à qui il a faire au regard des obligations et des garanties.
Je viens d’une région où il y a eu un grand précurseur qui s’appelait Jean De Laurière, avec lequel j’ai beaucoup appris. Jean De Laurière, très tôt,  a joué la carte de la transparence dans les premières ventes, c’était en 1968 à Poitiers. Je crois que le professionnalisme et la transparence sont des maîtres-mots dans le commerce. Aujourd’hui dans les ventes et concours-ventes-amiables, plus il y aura d’informations, plus il y aura de transparence, plus nous serons crédibles et pour être totalement crédibles, il faudra aussi publier les chiffres des chevaux vendus et pas seulement se tenir à des suppositions ».

La vente du Mans, l’année dernière, vous a convaincu ?
« La première vente m’a convaincu. Ce qui ne m’a pas convaincu c’est la suite, c’est-à-dire, manque de transparence dans l’information alors que l’engagement avait été pris, et en plus c’était une des conditions de notre participation. On a eu quelques soucis pour collecter les informations, le débriefing a été fait entre éleveurs, SHF  mais les marchands ont été gentiment oubliés ce qui était quand même pour le moins désobligeant.  Donc cette année très aimablement Yvon Chauvin m’a dit de venir à la réunion SHF , « on va remettre les marchands dans la boucle , dit-il », La SHF se rend bien compte qu’on est un maillon indispensable pour commercialiser correctement.  Voilà l’état des lieux, donc aujourd’hui on y va, avec une expérience passée qui n’était pas très favorable. J’espère que ça va bien fonctionner pour  réellement s’investir à l’horizon 2015 sur des vraies méthodes de vente participatives avec une mutualisation des moyens ».

La Chambre aujourd’hui c’est combien de marchands ?
« La Chambre aujourd’hui c’est une soixantaine d’adhérents, j’espère en doubler le nombre en 2014. C’est pour cela que j’ai entrepris un certains nombre de démarches auprès des institutions pour mieux valoriser notre profession et surtout je communique  non seulement avec les adhérents mais aussi avec tous ceux qui ont un statut de professionnel du commerce mais qui ne voient pas en fait l’intérêt d’adhérer à un syndicat professionnel. Pourquoi ? Parce que malheureusement depuis des années c’est une profession dont le titre  « marchand » a véhiculé plus d’aspects négatifs que d’aspects positifs et qu’on n’a probablement pas su non plus gérer notre communication correctement. Mais aujourd’hui, dans le contexte actuel, je pense qu’on est en train de reprendre du terrain parce que le marchand rassure l’éleveur quand il intervient dans une transaction, parce qu’il sécurise l’acquéreur en apportant, entre autres, un service après-vente ».

Propos recueillis par Etienne Robert

20/03/2014

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