Fences 2010 : un bon millésime, un marché encourageant
Des débuts prudents, méfiants. La crise, n'est-ce pas ? Cependant, la visibilité s'améliore : d'un côté, la configuration de la salle telle qu'autrefois, permettant aux spectateurs des gradins de voir les sauts, se révèle favorable : la présence d'un public nombreux et réactif dans les gradins est nécessaire.
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Par ailleurs, la plupart des papiers étrangers s'enrichissent en renseignements : les pères et pères de mère ne sont plus les seuls évoqués. Visiblement les très bonnes souches maternelles ne manquent pas : ainsi le premier à paraître s'enorgueillit d'un demi-frère vainqueur du GP de Jerez de la Frontera, 2e en Coupe des Nations à Rotterdam; la 2e mère de Curtis est la propre s?ur de Numero Uno. Les cavaliers eux-mêmes sont nommés : M. Kuscher, H. Bourdy, D. Demersman?
Une moyenne de 13 000 ? pour les foals, un marché inférieur à celui de l'an dernier; pas décourageant cependant : beaucoup d'éleveurs s'en contenteraient. L'Angleterre est friande de ces foals : trois sont partis vers les brumes d'Outre Manche à 15 000, 16 000, et même 34 000 ? pour un fils de Quidam et Kapitola (souche des Quite Easy, de Capitol I et Capitol II).
La cote des trois ans a augmenté, et les éleveurs se sont montrés raisonnables, réalistes face à la situation économique. La jolie Typie fut le premier Top Price : non contente de s'enorgueillir d'un magnifique pedigree (Diamant de Sémilly-Bébé du Château), elle a ravi le public par sa grâce et la qualité de ses sauts. Les enchères s'envolèrent vite à un rythme effréné. Elle reste en France, appartenant désormais à Thierry Navet, Jérôme Roux et Bernadette Lejeune. Elle fut dépassée d'une tête par le Top Price absolu, qui porte un nom prédestiné : Carat. Dès le début de la vente du vendredi, ce fils de Cassini I fut attribué à des investisseurs saoudiens au prix de 120 000 ?. On applaudit encore un Quidam-Pilot parti pour l'Italie à 90 000 ?. Pour la même enchère, le Lorrain Triple Star du Lavoir, un fils de Quick Star, rejoint les écuries Mars, peut-être afin d'y relayer son père.
Les acheteurs étrangers n'ont pas boudé le rendez-vous. Certes, certains pays, naguère fidèles, sont absents. Mais d'autres apparaissent : le Maroc, la Pologne. L'Afrique du Sud, sans doute satisfaite l'an dernier, est revenue. On assiste à une hausse de 15 % de chevaux vendus (sans compter ceux de l'élevage du Reverdy, bien sûr). 15 chevaux à plus de 40 000 ? avaient attiré une quarantaine d'acheteurs; plusieurs top price se situent aux alentours de ?100 000 ?. C'est que la « qualité du millésime » ne se discutait pas, la condition des produits non plus.
Comme annoncé, le Haras de Reverdy est intégralement vendu, à raison de 450 000 ? de chiffre d'affaires, soit un total supérieur d'un tiers à l'estimation. Un monde fou est venu, à l'affût de la bonne affaire. Et il y en eut, telle Escalibur, poulinière à 7000 ?.
Mélancolie de celui qui voit se disperser l'intégralité de son élevage; des années passées à choisir les poulinières, à sélectionner des poulains. Un étalon célèbre : Allegreto. Le travail de toute une vie qui s'éparpille de la Suède à l'Afrique du Sud. Mais il faut passer la main et cette vie riche en espoirs et en succès n'est pas finie: d'autres entreprises attendent Eric Leclerc. Et pour les réussir, le résultat de cette cessation n'est pas négligeable.
Soulignons la qualité des équipes rodées qui entourent la vente : leur professionnalisme conforte le sentiment de sécurité qui attire la clientèle et fait se déplacer les étrangers.
Enfin, derrière la prudence et le réalisme qui caractérisent cette vente Fences Elite , une confiance encore circonspecte se laisse deviner : attendons les ventes Nash d'octobre et Fences novembre pour voir si elle s'enracine. Cependant, cette vente oriente le marché, et les éleveurs peuvent, avec la même prudence et le même réalisme, entrevoir une lueur.
Madeleine Bertiaux
Une moyenne de 13 000 ? pour les foals, un marché inférieur à celui de l'an dernier; pas décourageant cependant : beaucoup d'éleveurs s'en contenteraient. L'Angleterre est friande de ces foals : trois sont partis vers les brumes d'Outre Manche à 15 000, 16 000, et même 34 000 ? pour un fils de Quidam et Kapitola (souche des Quite Easy, de Capitol I et Capitol II).
La cote des trois ans a augmenté, et les éleveurs se sont montrés raisonnables, réalistes face à la situation économique. La jolie Typie fut le premier Top Price : non contente de s'enorgueillir d'un magnifique pedigree (Diamant de Sémilly-Bébé du Château), elle a ravi le public par sa grâce et la qualité de ses sauts. Les enchères s'envolèrent vite à un rythme effréné. Elle reste en France, appartenant désormais à Thierry Navet, Jérôme Roux et Bernadette Lejeune. Elle fut dépassée d'une tête par le Top Price absolu, qui porte un nom prédestiné : Carat. Dès le début de la vente du vendredi, ce fils de Cassini I fut attribué à des investisseurs saoudiens au prix de 120 000 ?. On applaudit encore un Quidam-Pilot parti pour l'Italie à 90 000 ?. Pour la même enchère, le Lorrain Triple Star du Lavoir, un fils de Quick Star, rejoint les écuries Mars, peut-être afin d'y relayer son père.
Les acheteurs étrangers n'ont pas boudé le rendez-vous. Certes, certains pays, naguère fidèles, sont absents. Mais d'autres apparaissent : le Maroc, la Pologne. L'Afrique du Sud, sans doute satisfaite l'an dernier, est revenue. On assiste à une hausse de 15 % de chevaux vendus (sans compter ceux de l'élevage du Reverdy, bien sûr). 15 chevaux à plus de 40 000 ? avaient attiré une quarantaine d'acheteurs; plusieurs top price se situent aux alentours de ?100 000 ?. C'est que la « qualité du millésime » ne se discutait pas, la condition des produits non plus.
Comme annoncé, le Haras de Reverdy est intégralement vendu, à raison de 450 000 ? de chiffre d'affaires, soit un total supérieur d'un tiers à l'estimation. Un monde fou est venu, à l'affût de la bonne affaire. Et il y en eut, telle Escalibur, poulinière à 7000 ?.
Mélancolie de celui qui voit se disperser l'intégralité de son élevage; des années passées à choisir les poulinières, à sélectionner des poulains. Un étalon célèbre : Allegreto. Le travail de toute une vie qui s'éparpille de la Suède à l'Afrique du Sud. Mais il faut passer la main et cette vie riche en espoirs et en succès n'est pas finie: d'autres entreprises attendent Eric Leclerc. Et pour les réussir, le résultat de cette cessation n'est pas négligeable.
Soulignons la qualité des équipes rodées qui entourent la vente : leur professionnalisme conforte le sentiment de sécurité qui attire la clientèle et fait se déplacer les étrangers.
Enfin, derrière la prudence et le réalisme qui caractérisent cette vente Fences Elite , une confiance encore circonspecte se laisse deviner : attendons les ventes Nash d'octobre et Fences novembre pour voir si elle s'enracine. Cependant, cette vente oriente le marché, et les éleveurs peuvent, avec la même prudence et le même réalisme, entrevoir une lueur.
Madeleine Bertiaux
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