Focus élevage de St Jean : Manuela et Fabien Marie, deux passionnés
« Je suis passionné par les chevaux depuis tout petit, j’ai monté en concours amateur pour me faire plaisir mais en parallèle j’ai toujours adoré l’élevage. Je connais toutes les origines pères, mères sur plusieurs générations. J’ai toujours suivi ça », explique Fabien Marie, 45 ans. Son épouse Manuela, qui le seconde, l’a rencontré dès son plus jeune âge. « On jouait aux Playmobil ensemble », raconte-t-elle en riant. Ils ont 2 enfants, Thomas, 18 ans aujourd’hui et Jérémy, 16 ans.
Adolescent, Fabien souhaite apprendre à monter à cheval et connaître le métier. Pour cela il travaille dans la fratrie de sa future épouse, une écurie de compétition, qui l’a formé en contrepartie. Lors des vacances d’été, il allait même donner un coup de main à Franck Schillewaert.
« Partant de rien je ne pouvais pas faire de carrière avec les chevaux lorsque j’étais plus jeune ». Fabien a donc entamé une formation d’électricien après l’obtention de son baccalauréat. Il y a travaillé pendant 24 ans. En 2007, il crée la société « AIR » à Caen avec plusieurs associés.
Tout en travaillant dans la société en tant que chargé d’affaires, il s’est mis progressivement à l’élevage avec l’idée de s’y impliquer totalement. « On s’est réellement structurés en 2010 en créant l’Élevage de St Jean avec deux poulinières. Puis quelques clients. J’ai donc prévenu mes collègues l’année dernière que j’allais « prendre l’air » ailleurs. On m’a d’abord trouvé un remplaçant afin de partir sereinement. J’ai donc vendu mes parts et me suis installé officiellement en janvier 2022. On a doublé le cheptel de chevaux qui est passé à 50-60 avec ceux des propriétaires ».
Meilleure jument, meilleure poulinière
Desna du Meslier (Quelmek x Jasmin) était leur première jument de concours. Elle les a emmenés jusqu’à des 125 où ils s’imposent fréquemment. « On voulait la faire saillir, elle n’a pas pris pendant longtemps mais on a finalement réussi ». Son premier poulain, Vicky de St Jean (J’ai l’Espoir d’Elle) a tourné en 125 avant d’être vendu à l’armée.
Il y eut ensuite Arizona, une Orlando qui a fait les 7 ans avec une cavalière amateur et qui est aujourd’hui à l’élevage, Bakogan (Kannan), finaliste à Fontainebleau à 4,5 et 6 ans et les 7 ans à Lanaken qui tourna en 145-150, vendu au Mexique. « Il est très régulier car on le voit très souvent aux remises des prix ».
En hommage à sa mère, deux ans plus tard vint Desna de St Jean, fille de Nartago, vendue aux ventes Nash puis Elton, fils de Nartago également qui est parti au Portugal. Il avait été 11e des 5 ans à Fontainebleau et vice-champion des 7 ans là -bas. Il tourne maintenant sur les 145/150 où il est toujours classé.
La dernière, Cléo, par Ugano Sitte a tourné en amateur avec Fabien avant d’être mise à l’élevage. Elle a eu un premier poulain il y a un an par Good Pleasure Semilly et cette année un Falko de Hus*GFE, l’étalon qui vient de gagner le championnat de France des 7 ans avec François Xavier Boudant.
« En parallèle on s’est diversifiés avec la bonne souche de Pierre Leboulanger. On a acheté Quadrille de Breka (Helios de la Cour II x Eyken des Fontenis) ». Croisée avec Ogano Sitte, elle a produit Eden de St Jean, une alezane qui a tourné à 4,5 et 6 ans avec Armand Mallet.
Eden, saillie à deux ans a produit Hamilton (Andiamo Semilly) : « Cheval très prometteur vendu à 3 ans en qui je crois beaucoup ».
Aujourd’hui elle est pleine de Berdenn de Kergane, le père de Fancy, vice-champion des 7 ans à Fontainebleau cette année. Pas d’erreur, Fabien sait dénicher les champions…
Parlons aussi de Helodie de St Jean (Vleut et Rinsel Sitte x Kannan) qui tourne avec Jean Marc le Guennec : « C’est une très belle histoire car c’est la souche d’Ogano Sitte et Ugano Sitte que j’ai toujours voulu avoir. Nous voulions la garder mais j’ai craqué à ses 4 ans et je l’ai vendue à la famille Hauri ». « A mon plus grand désespoir » rétorque Manuela.
Le couple travaille également avec la souche de Ravel et St Siméon de Jean Noël Potier et Priscilla Glaser (Flight Aravelstsimeon) exportée au Mexique et La souche de Blondel de Michel et Eliane Ruel (Gloria de Blondel).
10 à 12 poulains par génération
« Aujourd’hui on travaille avec de belles personnes. On a également la chance d’être placés à La-Barre-de-Semilly et puis on a quand même quelques chevaux partis à l’international qui sont très souvent aux flots. Pour deux passionnés ça fait plaisir ».
Le but maintenant pour Fabien : avoir 10-12 poulains par génération, moitié aux propriétaires, moitié à lui. Il les élève jusqu’à 3 ans. « On les débourre, on les fait sautiller 2-3 fois, on castre ou pas les entiers, puis on les vend. Je ne suis pas un cavalier de jeunes chevaux. Lorsque je l’ai fait, c’était exceptionnel ».
Actuellement, ils font construire une extension de stabulation pour jeunes chevaux et un hangar de stockage. Tout autour de leur propriété, Fabien et Manuela louent quelques terrains, afin que leurs chevaux aient toute la place dont ils ont besoin, soit environ 50 ha de prairies.
F. Pamart
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