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Francis Mas : « Le testage, une opération vérité »

  • L’équipe du SF : juges, cavaliers professionnels, experts et grooms à St Lô
    L’équipe du SF : juges, cavaliers professionnels, experts et grooms à St Lô
« Au menu des 55 chevaux retenus, indique Francis Mas, travail sur le plat et puis petites séances de gymnastique d’obstacles, préparatoires à ce qu’on a fait aujourd’hui avec un nouveau dispositif cette année, c’est-à-dire une gymnastique d’obstacles, plus des obstacles isolés en alternance, pour  voir leurs capacités à faire du concours hippique.

Sur la ligne vertical-oxer, on voit l’aptitude des chevaux à s’articuler, on voit leur rapidité, leur frappe, leur bascule, sans intervention des cavaliers puisqu’ils rentrent au trot. Il y a une petite croix au trot, ensuite à une foulée un vertical un petit peu appelé, puis à deux foulées un oxer. Cela nous permet de voir les chevaux  tant dans leur amplitude que dans leurs réflexes, de savoir s’ils prennent leur temps et s’ils ont des capacités vers le haut ».

Un cheval qui sort  du lot ?
« Oui. Je ne peux pas dire un cheval, parce que je pense qu’il y a une douzaine de chevaux qui vont être très prometteurs. Dans ce groupe on a dégagé les 3 meilleurs, ceux qu’on pense être les 3 meilleurs, parce que seul l’avenir nous le dira, mais 3 chevaux modernes, avec des réflexes, des moyens, de l’intelligence. Ce sont vraiment des chevaux qui sortent de l’ordinaire. Les 3 premiers  sont vraiment des chevaux très intéressants, et puis on peut dire les 12 premiers. C’est une question de préparation, parfois de précocité. Après, il y a une vingtaine de chevaux qui ne sont peut-être pas encore bien dans leur physique ou dans leur dressage. Il faudra les revoir en fin d’année de 4 ans ».

C’est un bon cru ?
« Je pense que c’est un petit peu mieux que l’année dernière. Il y a plus de chevaux de qualité cette année dans l’ensemble, le niveau général est plutôt un petit peu plus haut. Je crois que les éleveurs font attention au sang aujourd’hui, parce que le sang c’est ce qui manque un petit peu. Aujourd’hui on a vu des chevaux très réactifs, intelligents, rapides. On a vu aussi quelques chevaux qui étaient même un petit peu trop précipités mais c’est plutôt bon signe ».

Quand faut-il démarrer la préparation d’un 3 ans ?
« Ça c’est à chacun de décider en fonction du cheval. Il y a beaucoup de chevaux qui commencent le travail à 2 ans puisqu’ils font les concours de 2 ans. Personnellement je trouve que c’est un petit peu tôt, d’autres pensent qu’il faut le faire, ça c’est un peu à chacun de juger. Pour les chevaux qui viennent ici, il faut quand même 3-4 mois de préparation. Quand je dis préparation ce n’est pas de sauter, c’est déjà de les orienter un petit peu, de leur montrer des choses, de les stabiliser dans leur attitude, de les mettre dans une condition qui leur permette d’accepter le travail. Les bons chevaux qui ont les capacités ne souffrent pas si on leur a laissé le temps de comprendre les choses. Ceux qui sont pénalisés se sont ceux qui sont préparés trop rapidement ou trop tardivement ou qui sont sur-préprarés, c’est-à-dire ceux à qui on demande trop de choses trop vite. Il y a un équilibre à trouver et là c’est à chacun d’essayer de progresser dans le sens-là ».

Maintenant normalement c’est repos ?
« Moi j’aurais un cheval comme ça qui irait bien comme aujourd’hui je ne le mettrais pas au pré, ça c’est certain, mais je lui laisserais une période de relâche où il pourrait aller un peu au paddock, faire des extérieurs, être monté quand même et sans trop sauter parce que ces chevaux-là ils ont la capacité de faire les 4 ans sans avoir besoin d’avoir une préparation importante. D’ailleurs l’année de 4 ans pour les chevaux qui sont qualifiés est allégée, ils ne sont pas obligés de faire 12 parcours,  il suffit de faire le CIR et puis un ou deux parcours avant Fontainebleau. Certains vont en plus faire la monte donc il y a un équilibre à trouver pour ne pas entamer le physique de ces chevaux-là ».

Une bonne éducation ce testage ?
« Pour moi c’est le meilleur moyen de voir les chevaux tels qu’ils sont, parce que en 12 jours on ne peut pas tricher. Un cheval qui a été sur-préparé va se relâcher très rapidement et ne sera plus comme à l’entrée du testage, En revanche, un cheval qui a été préparé moyennement  ne peut que progresser.
C’est une opération vérité et puis ça nous permet de déshabiller les chevaux, de les voir au naturel, que ce soit au box, en main, montés, sur le plat, et puis de les observer sur de petits exercices d’obstacles. Les chevaux n’ont jamais sauté plus haut que ça pendant toute la semaine, on ne cherche pas à les faire sauter plus haut. On voit ceux qui sont respectueux et qui prennent leur marge eux-mêmes, et ceux qui ne le font pas »

21/01/2021

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