François Muller, président de l’AFPNF « Le New-Forest doit rester un vrai poney ! »

sont les tendances de ces dernières années, d’une part en terme d’adhérents à l’AFPNF et d’autre part, en terme de naissances annuelles de poneys New-Forest ?

Nous enregistrons une baisse au niveau du nombre d’adhérents : chiffre qui se montait à 120 adhérents éleveurs et utilisateurs en 2004/2005 et une centaine pour 2006/2007.

Le nombre de juments saillies par des étalons New-Forest est relativement stable depuis 2003 puisque nous recensions entre 537 et 592 juments saillies. Même constat pour les croisements en pure race : 171 à 198. En ce qui concerne le nombre de poulains New-Forest immatriculés, là encore les données sont stables : entre 118 et 149. L’année 2008 connaîtra une baisse sur tous les plans. Je suppose que la baisse des poulains enregistrés cette année-ci est dûe à l’AVE et aux contraintes sanitaires de 2007.

Quelle est l’évolution de la race depuis ses débuts ?

A l’heure actuelle, nous constatons une nette amélioration de la race New-Forest. Ce poney a indéniablement du cœur et est très généreux. C’est vraiment un poney polyvalent, qui s’utilise aussi bien pour le sport que pour le loisir et même l’attelage.

En ce qui concerne la compétition, nous commencions tout de même à avoir quelques problèmes quant au critère des allures : petites, trop courtes, rétrécies. Mais la race a évolué. Nous avons progressé depuis, grâce à de nouveaux croisements et des mariages bien raisonnés et recherchés. Il est vrai qu’avant, certains éleveurs choisissaient l’étalon à la mode, parce qu’il était bien coté, ou parce qu’il avait une « bonne bouille ». Désormais, depuis 3, 4 ans, ne serait-ce qu’au National, nous voyons vraiment de beaux et bons produits. Nous pouvons les comparer sans problème aux autres races de poneys de sport,aussi bien en CSO, qu’en Complet ou en Dressage. Si l’on confronte les statistiques, par exemple, avec ceux des Connemara, Welsh et des Poneys Français de Selle, le % des poneys New-Forest qualifiés dans les différentes finales, est largement au même niveau que ces races sinon supérieur, et ce, malgré le petit nombre de naissances annuelles.

Concernant la taille des poneys New-Forest, elle restera à 1,48 m non ferré. C’est le berceau de race qui nous impose cela. D’ailleurs, suite à un débat en Conseil d’Administration, l’opinion générale est qu’un bon New-Forest dans la taille, sautera aussi bien que n’importe quel autre poney toisant 1,51m !

Quelles sont les perspectives futures envisagées au sein de l’association ?

Il faudrait que nous arrivions à regrouper plus d’éleveurs au sein de l’association, à caractériser la race New-Forest et à nous positionner en terme d’évolution du marché pour la commercialisation et la compétition. Nous souhaitons également mutualiser les coûts de fonctionnement de l’association entre associations de races, pour pouvoir soutenir plus largement les éleveurs dans leurs démarches de sélection. Bien entendu, nous poursuivrons l’un de nos objectifs qui consiste à faire reconnaître le poney New-Forest comme compétiteur de haut niveau à part entière.

Avez-vous un Programme d’Elevage ?

Oui, bien sûr. Les éleveurs doivent suivre une stratégie, ce qui justifie la mise en place d’un Programme d’Elevage. La caractérisation consiste à attribuer aux produits et aux reproducteurs, des qualifications valorisées par des mentions : aux produits eux-mêmes par leur propres résultats en épreuve modèle de la race et en épreuves sportives ou de loisir, dans toutes les disciplines, et aux reproducteurs (étalons /juments) par les résultats de leurs produits dans les mêmes épreuves.

En même temps, nous avons greffé au niveau du Programme d’Elevage la charte qualité, à savoir que tout élevage professionnel ou amateur doit respecter des règles (Cf. Programme d’Elevage New-Forest sur www.asso-newforest.com, rubrique « Réglementations/procédures » en cours de création).

Quelle est la place du poney New-Forest parmi les autres races de sport ?

Comme je vous l’ai dit ci-dessus, si nous considérons le nombre de naissances des New-Forest par rapport aux engagés, nous sommes très bien placés, et ce, dans toutes les disciplines !

Toutefois, en Grand Prix CSO, nous trouvons rarement des New-Forest « français » ?

Effectivement, nous n’en avons pas, ou peu, mais nous sommes sur le bon chemin. Je pense à Furzley Fox Trot, champion des 6 ans D l’an passé. Pour atteindre ce niveau, le poney seul ne suffit pas, il faut avoir le bon cavalier, il faut le couple. A l’heure actuelle, c’est un des handicaps que rencontrent les éleveurs dans l’exploitation de leurs poneys.

Si vous aviez des noms d’étalons à nous donner, des reproducteurs qui ont marqué la race du poney New-Forest ces dernières années, quels seraient-ils ?

Kantje’s Ronaldo a apporté un plus, ainsi que Gold d’Hardy, Wayland Red Pepper, Kinésitepas, Silverlea Simply Red, Astérix II, pour ne citer qu’eux. De plus, dans les inscriptions des poneys importés, 60 % à 70 % sont de souches directes de Valentino (d’où Sulaatik’s Versage, jeune étalon qui produit pas mal en race pure). Karisto de l’Aumont (Pfs, facteur de NF) peut être aussi considéré comme améliorateur de la race. Cependant, je pense que lorsque nos jeunes étalons de 3 ou 4 ans auront l’âge d’avoir une production significative, ils sortiront eux aussi des sentiers battus !

Comment s’est passé le dernier National de race au sein du Sologn’Pony ?

Le National s’est bien passé. Nous avons observé de très bons produits. D’ailleurs, les notes des poneys présentés tournaient autour de 15/20. Plus de la moitié ont vraiment montré de belles allures. A ce niveau, la progression est vraiment significative, nous trouvons de moins en moins de poneys aux allures étriquées. Le Trophée de l’Avenir 2008 a été remporté par les New-Forest, c’est la pouliche sous la mère Upsila Pearl (par Halto Pearl et Kerria du Vent par Willoway Good as Gold) qui a remporté ce trophée.

Si l’on vous dit que les belges et les hollandais ont plus d’avance dans le poney New-Forest de sport de haut niveau que les français. Que répondriez-vous ?

Momentanément...Je vais juger à l’étranger et je constate que ce ne sont plus des poneys mais de vrais petits chevaux. Selon les sections présentées, on a du mal à retrouver le type « poney ». Ils ont fait un gros travail sur les allures et ils sont plus performants que nous, pour l’instant. Néanmoins, le caractère des New-Forest étrangers s’est dégradé. Par exemple, plus de 50 % des poneys sont difficilement montables par des enfants. La morphologie a changé par souci d’amélioration des allures (heureusement une poignée de passionnés sélectionne avec comme premier critère : le caractère).

Mais à l’heure actuelle, ils se tournent à nouveau vers la France : par exemple Silverlea Simply Red est l’étalon français (mais né en Grande-Bretagne tout de même) très utilisé en Hollande et en Belgique. Les étrangers se penchent vers la France car nous avons encore de vrais poneys New-Forest, avec de l’os. Nous avons de vraies belles poulinières.

Si certains étrangers ont sauté ce pas pour le haut niveau, nous ne privilégierons pas la morphologie du poney par rapport à son caractère, des améliorations sont à faire, mais il ne faut pas aller d’un extrême à l’autre. Il faut quand même rester dans une logique poney : poney moderne, poney de compétition mais poney utilisable par des enfants.

Y a t’il des moyens mis en place pour attirer ou inviter les étrangers (éleveurs, représentants de race...) au sein des manifestations ? Comment se fait connaître le New-Forest français à travers l’Europe ?

Cela fait 10 ans qu’une commission belge et hollandaise est au Sologn’Pony. De notre côté, quelques français vont juger à l’étranger mais de manière moins régulière.

Depuis la réunion internationale aux Haras de Compiègne, les 18 et 19 octobre 2003, de très bons échanges se pratiquent couramment. Les réunions internationales du poney New-Forest sont tous les deux ans dans un pays différent. En 2009, elle aura lieu en Grande-Bretagne. Nous sommes amenés à harmoniser les règlements de StudBook, les différentes contraintes européennes et à échanger avec le berceau de race. Souvent, la Belgique fait office de médiateur au sein des autres pays. Nous avons aussi des liens directs avec les différents sites des associations de race New-Forest des pays étrangers reconnus par le berceau de race.

Propos recueillis par Pauline Bernuchon

Bonnes prestations des jeunes New-Forest lors des finales SHF !

Les New-Forest se sont particulièrement bien illustrés lors des dernières finales des cycles classiques poneys de CSO, organisées pendant le Sologn’Pony. Ainsi, sur les 27 poneys New-Forest engagés, 18 d’entre eux ont décroché une mention, dont 9 « Elite », parmi lesquels le Champion et le Vice-Champion des 6 ans D.

P. B.

4 ans C

4 ans D

5 ans D

6 ans C

6 ans D

7 ans D

Quid du Programme d’Elevage New-Forest et Charte Qualité

Le Programme d’Elevage a été exigé par le Ministère de l’Agriculture pour justifier les aides attribuées aux associations de race. Ses objectifs, en ce qui concerne l’AFPNF, sont d’orienter la production par la sélection de la race, de caractériser les reproducteurs par l’attribution de mentions qualificatives, d’appliquer des mesures conservatoires pour soutenir la production en race pure, de conforter la place de cette race de poneys sur le marché, d’assurer l’information des éleveurs, de les former, et de les sensibiliser aux exigences de la Politique Agricole Commune à travers la Charte de Qualité des élevages.

La Charte Qualité est un outil de promotion des élevages de poneys New-Forest. Elle montre une volonté de suivre les directives et règlements européens et garantie une certaine bonne conduite des élevages au niveau sanitaire, alimentation des produits, suivi vétérinaire, etc...

Quelques chiffres clés (données Sire de décembre 2008) :

- 109 naissances de poneys New-Forest enregistrées, soit 2 % des naissances totales de poneys

- 475 poulinières saillies par un étalon NF

- 151 poulinières NF saillies par un étalon NF

- 62 étalons en activité de monte