Grand Complet du Pin : Maxime Livio impérial


Neuf nations, 325 cavaliers, 400 chevaux, plus de 15 000 spectateurs … cette année encore, une superbe édition du Grand Complet s’est déroulée sur les terres de Normandie. Le rendez-vous d’Ustica est un incontournable et les grands noms comme la relève ne manquent pas l’événement.



Mark Todd fidèle du Grand Complet est dans les starting-blocks du 3 étoiles avec Leonidas II (9e) et McClaren (13e). L’Australien Christopher Burton court 4 des 5 épreuves, du 1 au 3* avec 5 chevaux en tout. C’est avec Lawntown Girl, propriété de Sue Lawson et CarolynTownsend, qu’il remporte sa victoire du week-end sur le CCI*. Mathieu Lemoine décroche le record avec 8 chevaux présentés en tout, suivi de près par Astier Nicolas (meilleure performance avec Babylon de Gamma, 2nd du CCI2*) et Karim Florent Laghouag avec 6 chevaux chacun. Andrew How est pour une fois à pied, comme coach pour l’équipe d’Espagne. Victor Levêque, Thais Meheust, Romain Sans, Julie Simonet nos juniors et jeunes cavaliers en Or du Championnat d’Europe du FTB 2018 sont présents également…



En plus des nations habituellement présentes sur le tour, des cavaliers Japonais Kenki Sato (CICO3*-35e) et Atsushi Negishi (CCI2*-12e), un Equatorien Nicolas Wettstein (CCI2*-22e), et la Sud-Africaine Victoria Scott (CCI2*-25e).

107 couples engagés sur ce CICO3*. A l’issue du dressage, Maxime Livio et Pica d’Or prennent la tête devant l’Allemand Andreas Ostholt et So Is Et (2nd) et Pennsylvania 28 (5e). Mark Todd et Leonidas II sont 3e, Christopher Burton et Cooley Lands, 4e. Le cross se dispute de nouveau entre le français (1er), la légende néo-zélandaise (2nd), et le champion allemand (3e avec So Is Et).



Sur les derniers obstacles, les partants se suivent et peu ont encore vraiment le jus nécessaire pour couvrir avec facilité la table devant le château… Ils ne sont plus que 93 couples à prendre le départ du CSO le dimanche. 29 seront sans faute. La meilleure performance revient à la Suisse Caroline Gerber et Trésor de Chignan CH avec un sans-faute en 76 secondes, soit 1 seconde de moins que le couple gagnant.



Pour cette étape FEI, la première place revient donc à la France (97.1 pts). L’équipe est composée de Maxime Livio et Pica d’Or, Donatien Schauly et Pivoines des Touches, Astier Nicolas et Vinci de la Vigne, Karim Florent Laghouag et Entebbe de Hus. 2nd : les Pays-Bas (120.7), 3e : l’Allemagne (129.9), suivis dans l’ordre par l’Espagne (142.7), la Suède (161.0), l’Italie (173.9), la Suisse (181.1), et la Grande-Bretagne (186.8). Des Britanniques malchanceux qui après d’excellents résultats en dressage et en cross, voient leurs chances s’envoler le dimanche matin à quelques heures du démarrage du CSO avec deux forfaits des membres de l’équipe nationale.



Un Maxime Livio très en forme donc, puisqu’au-delà de cette victoire d’équipe, il remporte également le CICO3*en signant une compétition exemplaire. 1er à l’issue du dressage et du cross, il est sans-faute sur le CSO avec Pica d’Or. C’est donc légitimement qu’il reçoit le 1er prix FFE qui le consacre meilleur couple de l’événement. Pour la grande histoire du sport, signalons que Maxime était engagé huit jours plutôt dans le Grand Prix du CSI3* de Courlans avec le cheval de Mathilde et qu’il s’y classe 4e juste pénalisé par 1 point de temps. Un grand champion.



La consécration



Triplé gagnant pour Maxime Livio et Pica d’Or à quelques semaines des Jeux Equestres Mondiaux de Tryon. Vainqueur du CICO3*, Maxime Livio remporte donc en individuel et en équipe la seule Coupe des Nations de France lors de cette 22e édition du Grand Complet, et reçoit parallèlement le 1er prix du Meilleur Couple FFE de l’évènement. Entrevue avec le champion couvert d’or.



Vous classez deux de vos chevaux dans les dix premières places de la Coupe des Nations, qui sont-ils ?

« Pica d’Or a 15 ans, et il a « un peu » de caractère. Je l’ai depuis 7 ans et j’ai mis longtemps à le canaliser. Dès le premier jour, il m’a montré qu’il était surdoué, mais faisait preuve d’un mental qui n’était pas toujours dirigé vers le sport. J’ai commencé à le mettre sur plusieurs concours hippiques, puis en dressage, et puis un jour il a commencé à jouer. C’est à partir de là que je l’ai sorti en complet. Du 2*, de la Pro 1.

Il évolue depuis bientôt 6 ans au plus haut niveau mais je le préserve. Il joue toujours mais je ne le fais pas trop courir. Cette saison, nous avons remporté le Grand National FFE de Saumur, et sommes classés 3e sur le CICO3* de Vairano, 3e également sur le CIC3* de Babaorowko.

Opium de Verrières a 16 ans et je le monte depuis ses 5 ans. Il ne faisait pas partie de l’équipe de France, je voulais le préserver pour le championnat de France. C’est un cheval que je connais par cœur. Contrairement à Pica d’Or qui est très sûr de lui, surdoué et prétentieux, Opium n’est pas un cheval qui a une grosse confiance en lui. Sur les tours, il agit parce qu’il me fait confiance. »

Vous participez également au CIC2* avec Ariano du Quinze ?

« Oui, j’ai commencé à sortir Ariano l’année dernière sur les 7 ans. Lui aussi, c’est un surdoué, et lui aussi a un gros caractère, il faut aller le chercher pour avoir des résultats. Il évolue bien, il est bien plus attentif en dressage, et plus à l’affût sur le cross. Il se focalise moins qu’au départ sur les détails de l’environnement, maintenant il est davantage concentré sur le parcours en lui-même ».

Vous avez engagé sur le CCI* avec Billy Elmy, parlez-nous de lui ?

« Billy est très vert, un peu innocent, tout l’amuse. Nous avons fait une très belle 3e place en Pologne sur le CIC2* (ndlr : En juin à Strzegom). Sur le Top 7 CCE de l’épreuve landaise de Tartas, il sort 1er, et gagne sa place pour le Mondial du Lion. Pour le Grand Complet, j’ai voulu le redescendre en 1* pour le laisser digérer le 2* ».

Quels sont vos critères pour choisir vos chevaux ?

« Dans l’ordre, je place le sang en premier, sinon le cheval ne fera pas face sur les gros parcours. Vient ensuite le mental. Si le cheval aime la compétition, il se surpassera. La santé est mon troisième critère. Il faut de bons aplombs, une bonne qualité de tissus… sans la santé, le cheval ne pourra prétendre à une carrière pérenne. C’est seulement ensuite que je place la locomotion et la qualité de saut. Ces critères sont souvent la priorité chez les cavaliers, pas pour moi. C’est très subjectif bien sûr, mais sans le sang, le mental et la santé, la carrière sera bien moins durable ».

Comment repérez-vous vos chevaux ?

« Les éleveurs et mon staff les repèrent en amont et me tiennent informé. J’ai une cinquantaine de chevaux au travail dans les écuries, alors je travaille en proximité avec des partenaires. A ce titre, je suis chaque année le Haras d’Elmy. Je vois les 3, 4 ans. Je reste humble et prudent, conscient que mon avis ne vaut que pour un instant T. Je fais mettre de côté, et on suit l’évolution ».



Une édition riche en rebondissements



Ecole de l’humilité, le complet est notoirement reconnu comme une discipline à part au sein des sports équestres. Les complétistes savent, tout comme leur public, que rien n’est jamais joué tant que le dernier obstacle du CSO n’est pas franchi. La technicité du parcours de cross des 2 étoiles CCI et CIC aura pris par surprise plus d’un cavalier cette année. Et il faut bien avouer que sortir d’un contre-bas pour accéder au gué et se retrouver quelques foulées plus tard sur un directionnel étroit qui imposait un abord sans faille, a représenté un défi de taille pour nombre des couples engagés. Le challenge était présent à plusieurs reprises sur le parcours, il ne fallait pas de précipitation, mais bien une reconnaissance de terrain approfondie, une concentration à toute épreuve, et une communication sans faille au sein des binômes.



Sur le CIC2*, Thomas Carlile et sa SF Birmane remporte le Prix Haras national du Pin. A l’issue du dressage, il devance (28.1) Marie-Charlotte Fuss avec Anabolia (28.8), devant la Britannique Sarah Bullimore et Quimira (29.0). Les écarts sont très serrés entre les compétiteurs. Le cross en revanche et ses obstacles directionnels sur les deux gués de l’Orne et de Normandie auront raison d’un très grand nombre de couples, les refus s’enchaînent, tout comme les abandons. En tout 23 couples y terminent la compétition dont Marie-Charlotte Fuss. Un échec également pour Sarah Bullimore finissant avec un total de 78.8. Le plus beau tour revient à l’Italien Pietro Roman et Barraduff qui terminent sans pénalité en 5’58. Soit 18 secondes de moins que Thomas Carlile (6’16). Sur le CSO, en tout 23 sans faute, et le plus beau tour pour la Française Fanny Barrière et sa SF Miss Wanted Fast, sans-faute en 66’’(T.Carlile/Birmane : 75’’ et 1 pt).



Pour le Prix Devoucoux, CCI2*, trois couples se disputent le podium. Le double médaillé d’Or en équipe et en individuel YR, Victor Levêque avec RNH MC Ustinov est sans concession en dressage et en cross, devant Mathieu Lemoine et Averouge des Quatre Chênes et la Britannique Imogen Murray avec Roheryn Ruby. Alors qu’il est aux portes de la victoire, il fait deux barres sur son tour et se retrouve relégué à la 13e place au classement final. Mathieu Lemoine, 1 barre, finit 5e. La victoire donc pour Imogen Murray, sans faute en 64’’. Sur les 13 sans-faute, le tour le plus rapide est signé par la Belge Valentine Emsens et Esther du Maillet (34e, sans-faute CSO en 60’’).



CCI1* Prix Ustica-CA2 Restauration

Le champion australien Christopher Burton mène la danse, 1er du dressage, 1er du cross, malgré une barre au CSO, il remporte avec Lawntown Girl la victoire, et prend avec Caliber Royale la 4e place.

L’Allemand Konstantin Harting qui le suivait de près en 2e place du classement provisoire fait également une barre en CSO et se retrouve en 5e position au classement final. Thomas Carlile et Cestuy La De l’Esques, outsider des deux premières manches, fait également une barre et termine en 7e position. Mathieu Lemoine prend la 2e place avec Balturo Fromecs, et Christopher Six avec Totem de Brecey, la 3e marche du podium.



CIC1*Prix Incavallo

A l’issue du dressage, Camille Lejeune est 3e ex-aequo avec Good Size des Quatre Chênes face à Stéphane Landois et Calipsso de l’Illon, et 5e avec Casanova des Îles. Le cross est radical pour la première place à l’issue du dressage Marie Bouchainville et Cher Epoux (34e), pour le second Christopher Six et Hampton P (32e) et Casanova qui se classe 36e de l’épreuve. Good Size continue de bien se comporter et décroche la seconde position derrière Stéphane Landois. Suite à l’inspection du mardi matin, Calipsso de l’Illon ne pourra pas courir le CSO. Ce mardi, après un parcours sans faute en 74’’, Camille Lejeune remporte le prix InCavallo sous les yeux ravis de sa propriétaire Catherine de Foy.

Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous