Grand Critérium des 7 ans : le Trophée d’Orphée

du Monde, une épreuve lors d’Equita Lyon et une autre les réunissant une dernière fois lors du Salon du Cheval de Paris qui déménage cette année à Villepinte sous l’impulsion de la famille Pessoa avec notamment la finale du Top Ten. Du beau sport en perspective.

« Cette génération est très qualitative même si il n’y a pas de cracks » dixit Michel Hécart comme par exemple l’année du sacre de Lamm de Fétan ou de Nectar des Fôrets qui n’avait pas touché une barre du Championnat. Même si il doit encore confirmer son potentiel au plus haut niveau… Il vient de gagner le CSI** d’Auvers.
Une chasse facile

La chasse courue sur le petit parquet était soft, elle profite au fils de Kannan de la souche de Bourrée avec un petit coup de Rosire, Aymeric De Ponnat son cavalier ne pourra éviter une faute lors de la deuxième manche et surtout ne passera pas correctement le fatidique triple de la première manche de la finale, une déception.

En règle générale les 7 premiers de la chasse ne figureront pas au classement final. La stratégie est donc de se placer et d’attendre des parcours plus copieux. Le souvenir du Championnat énorme de l’année dernière incitera le chef de piste à être plus prudent notamment pour le deuxième parcours sur la carrière en sable.
Les filles se distinguent

La deuxième manche jouera son rôle mais elle aurait été plus instructive si elle avait eu lieu sur le Grand Parquet. Les juments pointent le bout du nez, Ophéline de Gorgon puissante est sans-faute, tout comme la nouvelle star du Haras de Brullemail Ornella Mail sous la selle de Patrice Delaveau, ainsi que la tonique fille de Arpège Pierreville, Orphée de l’Illon, championne des 6 ans, pilotée avec joie par Simon Delestre.
La finale en deux manches,… enfin sur le Grand Parquet

1re manche :

Les choses sérieuses commencent. Le Parcours est superbe, il exploite l’ensemble de la piste, le début est sinueux, la ligne verticale triple située au fond du terrain sera le juge de paix, les chevaux manquant de moyens ou d’expérience n’en sortiront pas, le reste est technique mais avec des contrats de foulées respectueux de la jeunesse des chevaux.

Franck Schillewaert avec sa fille de For Pleasure x Papillon Rouge, Opale des Peupliers en fera les frais sur ce triple, oxer, vertical, oxer. Il préférera arrêter, professionnel comme à son habitude. Cette jument a montré beaucoup de qualité, force, respect, il lui manque encore de l’expérience.

Dans les bonnes surprises, enfin un hongre Rasta Rocket TM, TM pour team Marcotte en non Trade Mark…Le cavalier est Valentin Marcotte, ce cheval est enregistré « DUTCH riding horse pony’s ». Amusant car il n’a rien d’un poney, il est fort et puissant, fils d’un KWPN Rubiquil, il sort sans faute de cette première manche. Il est la copropriété de Bruno Lainé bien connu des professionnels car il développe le concept Ecobox Linabox.

Ami de Valentin Marcotte, celui-ci le sollicite à son retour d’Allemagne où il a fait ses classes pour acheter la moitié du puissant Rasta Rocket. Valentin a par ailleurs commercialisé d’autres chevaux avec le même concept : il reste propriétaire de ?50 % des chevaux, vend les autres 50 % à des amis qui payent les frais de pension au minimum et les frais de concours. A lui de les valoriser. Rasta Rocket est maintenant leur plus belle vitrine, son objectif est le Championnat de France d’octobre.

D’autres se font aussi remarquer par leur sérieux, certains déjà signalés dans ces colonnes comme le bon fils de Gentleman IV, Olympic de Chamant sous la selle de Cédric Angot ainsi que les deux chevaux sous la selle de Madame Angot, Eugénie et le beau Old Chap Tame, (Carthago x Quidam de Revel) et son bondissant fils de Quick Star et d’une fille de Benroy, Orlando de Roy propriété de l’élevage de l’Angénardière.

Quick Star, définitivement sacralisé car sa production est remarquable, apporte toutes les qualités du cheval de sport moderne, le mental, le respect et la force.

Son autre fils a été époustouflant : Orient Express, en co-propriété avec André Chenu et le Haras de la Gisloterie. Jonathan Tirard son cavalier se régale sur cette première manche.

Dix-neuf en deuxième manche :

Le parcours est un peu allégé mais jusqu’au bout il faut rester vigilant car la dernière ligne sera fatale pour certains.

Valentin Marcotte, très confiant tant son cheval sautait bien, perdra ses chances sur cette dernière ligne, 8 points mais Rasta Rocket a gagné ses galons, ils finissent à la 12e place du Grand Critérium.

Valentin Marcotte, un cavalier qui va compter à l’avenir car il est aussi 9e avec une fille de Vas Y donc Longane et de Calypso de Bloye par Quidam de Revel, née chez Marc Detoeuf qui est encore son propriétaire.

Un peu de déception pour Old Chap Tame qui fait un petit 4 points sur un obstacle pas significatif, l’oxer CWD, il sera 11e, ainsi que pour OK du Rozel, fils de Quidam de Revel et de Absinthe du Rozel xNarcos, né chez Mr Blin Lebreton et propriété du passionné Jean-Pierre Cimolaï. Il fera 4,25 points en deuxième manche. Son coup de dos et sa force sont spectaculaires. C’est un des fils de Quidam qui ressemble le plus à son père. Il est 9e.
Les huit premiers

Son sans-faute en deuxième manche lui fait gagner 3 places, Ophéline de Gorgon fille d’Espoir Brécéen et d’une fille de Obéron du Moulin a réalisé un très beau Critérium sous les yeux de son naisseur Emmanuel De Donato, Jean Coelho est son propriétaire. Avec 4 points en première manche, le podium lui échappe, Jérôme Hurel tenant du titre doit céder la main, ils terminent 8e.

En 7e, Cédric Angot et Olympic de Chamant font partie des quatre couples double zéro de cette finale.

6e, Orient Express avec 4 points en deuxième manche. Le public poussera des cris d’horreur !

5e, Guillaume Batillat, nouveau pilote phare de l’écurie Rocuet et Olympia d’Oréal, l’exceptionnelle fille de Iris de Celland née d’une ponette à l’origine inconnue, une future crak en devenir. Mention spéciale à l’écurie de Bruno Rocuet, il a tellement de bons chevaux dans toutes les générations, c’est impressionnant.

4e Eugénie Angot et Orlando de Roy, presque sans-faute, 0,50 de temps dépassé mais quel beau parcours.

3e Ornella Mail sous la selle du cavalier du Haras de Brullemail, Patrice Delaveau. Cette fille de l’Olympique Lando et d’une fille d’Alligator Fontaine est pleine de sang, un peu délicate dans ses jeunes années, elle est propulsée par des postérieurs armés comme des pistons, certainement la relève de Katchina Mail.

Et le doublé

Pour Simon Delestre. Le cavalier lorrain place en deuxième Oslo du Chalet fils de Concorde et de Lara de Sivry (élevage de feu Robert Nivoix) fille de Germino d’Elle. Beaucoup de moyens et de réactivité. Beau cheval, plein de force.

La gagnante, Orphée de L’illon est assez marquée par son père Arpège Pierreville grand gagnant avec Julien Epaillard. Elle galope de la même manière, ses atouts sont sa tête, très volontaire, gagneuse, respectueuse et pétrie de sang.

De prime abord elle ne semble pas avoir tous les moyens, mais elle compense par une exceptionnelle volonté de bien faire. C’est une super jument de sport et elle risque de gagner encore beaucoup d’épreuves vu le rythme de ses parcours. Simon Delestre adore ce type de chevaux. Il laissera éclater sa joie après la ligne d’arrivée.

L’impression laissée par cette génération est très positive. Beaucoup de très bons chevaux, tous en de très bonnes mains avec parfois des origines étrangères et aussi du 100 % SF.

Gaëtan Groene avec E. R.