Grand National Chantilly (60) 9-11 avril

enfin revenu. Le Grand Prix se courait à cinquante. Six seront au barrage et Michel Hécart/Norton de Vains seront les meilleurs d’entre eux.

Public record - distant - mais record, sous la forêt de flammes Grand National que la Fédé déploye à chaque occasion. Pipol record aussi avec en tête le ministre-maire de Chantilly Eric Woerth qui quelques heures avant le coup d’envoi était au micro d’Europe 1 pour parler des retraites. Pas question de battre en retraite lorsqu’on est à la tête de la ville de Chantilly. Le ministre et son épouse se sont jetés dans le bain de la reconnaissance du parcours, guidés par Christian Paillot, vice-président de la FFE, dont le haras de Plaisance tout proche abrite son lot de trotteurs et de jumpers. Olivier Jouanneteau est dans son jardin ici. C’est lui qui a dévoilé les subtilités des saveurs qui étaient au menu des cinquante concurrents. Sucré-salé, fin comme un macaron fendu d’une langue de foie gras en bouche. Divin ce parcours.

La cérémonie d’ouverture a débuté par un hommage à Gérad Manzinali et à son équipe de bénévoles. 10 ans qu’ils font vibrer Chantilly. Inoxydables animateurs qui entretiennent la ferveur et donnent un supplément d’âme à cette luxuriante cité des Princes. Un bonheur. Et de l’émotion à l’évocation des souvenirs. Olivier et Gérard n’ont pu retenir quelques larmes de joie à l’heure des témoignages amicaux et chaleureux. De l’humanité en fête.
Un grand Michel, un grand Norton

Cinquante au départ donc. Six à l’arrivée. Quatre double sans-faute et un vainqueur au sprint, Michel Hécart en selle sur l’alezan que fit naître Christian Bihl dans son haras du Fougeray à Bacilly dans la Manche, Norton de Vains, fils de Diamant de Semilly et d’une mère par Double Espoir. Vendu à Fences à 3 ans, Norton arriva chez Michel Hécart à 7 ans. Exporté quelque temps après aux USA, Norton revint en France pour cause de mésentente cordiale avec son jockey américain. Classé à Comporta récemment, le cheval progresse et saute de plus en plus haut et de plus en plus vite. Chantilly était son premier gros Grand prix. Gagné. Michel Hécart a pour lui de grands projets Cluny peut-être ou La Baule. Les de Vains sont à l’affiche actuellement. Obligée (Allégreto et Ismène du Tot x Qredo de Paulstra), sous la selle de Marc Dilasser, Newton (Le Tot- Voltaire) sous la selle de Katharina Offel, Jasper Bleu (Le Tot-Jabad) - autre affixe de l’éleveur - sous la selle d’Olivier Guillon, mettent en lumière l’élevage de ce passionné, partagé entre son Alsace natalo-professionnelle et sa Normandie terrienne.

Marquis de la Lande (Quito de Baussy-Starter) habilement piloté par Franck Schillewaert, prend la 2e place. Jolie et régulière trajectoire du Normand (3e de la grosse du vendredi) sur les hauteurs des Grands Prix. 3es, Lord de Theize (Donald Rouge)/Olivier Guillon, 4es, Magic d’Elle (Adelfos)/Bertrand Pignolet. A 4 points, Simon Delestre/Mélodie Ardente (Apache d’Adriers) et Florian Angot/Made in Semilly (Allegreto-Le Tot).

3es à Jardy la semaine précédente, Nervoso (Le Tot) et Bruno Broucqsault sortent à 4 points en première manche. L’étalon s’était classé la veille 2e de la vitesse 145 remportée par Nicolas Delmotte/Norton de la Sapaie.

Le Grand Prix 140 du dimanche matin fut pour Bruno Rocuet/Hastings, auteur d’un barrage de feu. Le couple breton avait déjà gagné le GP 140 du vendredi. Avec ses 2e et 3e places du prix Cavalassur, Michel Hécart - Océane de Nantuel (Diamant-Quidam) - Nokkia de Brekka (Quick Star-Apache d’Adriers) avait conquis le brassard de cavalier en chef du concours.

Chantilly peaufine son étape du Global Champions Tour en juillet. La piste en sable se repose sous des bâches en plastique. La brise qui souffle lui donne une houle de petite mer tranquille.
Etienne Robert