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Grand soleil sur le Versailles du cheval

  • Le « Roi Christophe » vu par l’illustratrice Sof
    Le « Roi Christophe » vu par l’illustratrice Sof
  • Hervé Morin
    Hervé Morin
  • Christophe Debalorre
    Christophe Debalorre
  • 600 invités à cette inauguration
    600 invités à cette inauguration
  • Le Percheron, c’était l’emblème du Pin
    Le Percheron, c’était l’emblème du Pin
En grande Pompe. Porté sur les fonts baptismaux lors du championnat d’Europe de Complet et copieusement arrosé par les goupillons célestes d’une eau qui ne fut pas bénie, le PISE - acronyme de Pôle International de Sports Equestres - a été officiellement baptisé le 30 octobre au Haras du Pin. Ses « parents », essentiellement Hervé Morin, président de la Région et Christophe Debalorre, président du département de l’Orne, ont creusé les fondations du troisième pilier de ce qu’ils ont nommé le « triangle d’or » des sports équestres en Normandie, à savoir, le PISE, le PIC de Deauville et le Pôle hippique de Saint-Lô. Le vieux Versailles du cheval a eu beaucoup de mal à sortir du royal enlisement dans lequel l’Etat l’avait laissé. Morin et Debalorre y sont arrivés en y mettant de l’énergie, de la foi en la filière cheval et de l’argent : 24 M€ d’investissement financé en partie par la Région (plus de 9 M€) le fonds Eperon (1 M€) et le Département. La première tranche des travaux du Grand projet est achevée. Morin a fait de Debalorre le nouveau Louis XIV du Versailles du cheval. Reste à lui trouver son Mazarin, sans doute Sébastien Leroux, l’actuel directeur. Souhaitons au nouveau « roi » que Saint-Lô « la malthusienne » [SIC] ne soit pas à son successeur ce que fut Varennes-en-Argonne à Louis XVI.

Trois axes 

En grande pompe donc devant un parterre de 600 invités et des personnalités et grands témoins de la politique et de l’économie du cheval, tels le professeur Denoix, Julien Epaillard, Serge Lecomte, président de la FFE, Paul-Jacques Tanvez, l’homme des sols équestres, Richard Dick au nom de l’élevage. Christophe Debalorre a fixé face à cet aréopage la feuille de route autour de trois axes : les sports, la formation et le développement touristique. Ambitieux projets.

« Notre Pôle International des Sports Équestres nous permet d’entrer dans la cour des grands. Et l’envergure que prend cette réception le confirme, ces installations de qualité font déjà référence à l’international. Les professionnels du jumping nous l’ont assuré, peaufinant l’organisation de grands rendez-vous au cœur de l’Orne dès l’an prochain. Par ailleurs, je vous confirme qu’un engagement a été signé pour l’accueil en vue de la préparation des Jeux Olympiques avec une très, très grande nation du sport équestre sur un autre continent qui a été séduit par nos installations sportives. Cette avancée considérable offre à notre Haras National du Pin, et aussi et surtout à notre beau département, une dimension toute nouvelle, mais ce projet désormais achevé et cet équipement aujourd’hui inauguré, ne constituent effectivement qu’une étape. En remerciant à nouveau l’ensemble des forces vives aux côtés du Conseil Départemental, je les invite à faire preuve du même enthousiasme pour la suite des projets. Soyons persuadés qu’il en sera de même pour les 3 autres volets : le volet formation, le volet tourisme, et le développement de la filière équine dont la mise en œuvre est maintenant lancée. Qu’il me soit permis de saluer tous les conseillers départementaux et l’unanimité avec laquelle ils ont fait du Haras National du Pin, leur cheval de bataille pour que notre département entre dans une 3e dimension. À l’image de la Vendée qui a son Puy du Fou, ou de la Vienne qui a son Futuroscope, l’Orne a fière allure avec son Versailles du cheval ». 

« Pas de malthusianisme »

En homme de cheval qu’il est, Hervé Morin a brossé le prospère tableau de la Normandie équestre : « quand on a la chance d’avoir une région qui a, pardon de le rappeler, 6 800 entreprises dans la filière équine, 1 milliard 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, quand on a la chance d’avoir plus de la moitié des chevaux, pas simplement de sport, mais de la totalité des chevaux qui naissent, qui sont en Normandie, 55 % de la totalité des chevaux des 3 disciplines naissent en Normandie. Quant au bout du compte vous avez environ 40 000 licenciés, on a là une équation qu’il nous faut en permanence entretenir. (…) Quand vous avez la chance d’avoir 20 000 salariés travaillant dans le monde rural, dans le sport équestre, ou dans le cheval en général, et bien vous vous dites que vous avez une pépite et que cette pépite-là il faut la cultiver matin, midi et soir, et il y avait un lieu qui était le Haras National du Pin, qu’on appelait dans l’histoire de France le petit Versailles, avec désormais un nouveau Louis XIV  Christophe de Balorre, eh bien, quand on a la chance d’avoir ce patrimoine historique et qu’on le voit tomber, c’est-à-dire qu’il nous a fallu faire combien de millions d’euros de travaux pour simplement remettre hors d’eau un certain nombre de bâtiments. Eh bien, il nous appartenait d’en faire un des joyaux  (…) Et je le dis aux Manchois  qui parfois se disent « Mais si vous faites Le Pin, ça va être compliqué pour St Lô », c’est idiot, c’est malthusien. La France est morte de malthusianisme à de nombreuses reprises. C’est comme les 35 h, moins vous travaillez plus vous aurez de boulot pour les autres, ça n’a jamais été comme ça. Plus il y aura d’activité, plus y aura de développement, plus il y aura de croissance, plus il y aura d’investissement, plus l’activité globalement continuera à croître. Et c’est ce schéma-là qu’on a décidé d’emprunter à travers cet investissement, c’est parce qu’on sait que derrière il y a une activité économique, il y a de l’emploi, il y a du développement et il y a de l’aménagement des territoires ».

Recherche, enseignement, tourisme

Là ne s’arrête pas le renouveau du Pin. Hervé Morin en a détaillé avec gourmandise et précision les contours. Ce qu’il appelle le 2e pan du « carré magique » c’est la recherche et l’enseignement supérieur avec le Cirale pour lequel la Région a investi 40 M€ dans le Cavaldos pour accueillir la totalité de la formation vétérinaire équine en France soit 400 à 600 étudiants en permanence.

Le 3e pan, c’est le sport. En exemple, le Normandy Summer Tour initié par Christian Paillot.

« Quand Christian Paillot amène des écuries du Pérou, du Chili, de Colombie, des États-Unis, derrière ça veut dire quoi ? Ça veut dire des gens vont s’installer, vont embaucher, vont investir, consommer pendant des semaines et des mois, consommer dans la filière équine et consommer dans la région tout entière. On a la chance là d’avoir un modèle absolument exceptionnel et extrêmement rare de la concentration de tous ces éléments ».

Quant à l’avenir touristique, il passe par une renaissance totale du château transformé en hôtel avec une cinquantaine de chambres et l’arrivée d’un chef étoilé. La construction de cabanes dans les arbres ajoutera un plus à la destination touristique.

E. R.


Normandy Summer Tour

« On a tout, explique Christian Paillot, installé en Floride depuis quelques années et dont le retour en Normandie a été sollicité par Philippe Augier maire de Deauville et Hervé Morin. Si vous prenez le triangle d’or, Le Pin, Deauville et St Lô, on a une production de poulains exceptionnelle, un réseau de formation de jeunes chevaux, la SHF, qui est unique au monde, des circuits de compétition de très haut niveau, le 1er élevage au monde, Julien le 2e (NDLR 8e depuis) cavalier mondial, encore lui. Sur la liste des 22 meilleurs cavaliers français 1/3 est basé en Normandie, ça veut dire que tout est ici pour qu’on attire le monde entier parce que nos chevaux sont de très bonne qualité, nos circuits sont excellents, il faut juste qu’on le fasse savoir. Le Normandy Summer Tour a juste servi à rassembler les énergies. On est obligés absolument de se regrouper avec une enseigne commune. La première année, les Américains, les Brésiliens, les Colombiens, les Chiliens, les Péruviens, les Équatoriens, les Mexicains et les Canadiens sont venus, en 2024 ils seront deux fois plus nombreux et le Normandy Summer Tour 2024 aura 14 étapes contre 5 l’année dernière. Y seront ajoutées les étapes de Canteleu, Notre-Dame-d’Estrées, St Gatien et St Lô où il y aura 2 étapes. » 

Le PISE c’est :

• Quatre pistes subirriguées pour une meilleure gestion de la ressource en eau. 

• Trois-cents boxes spacieux et confortables pour le bien-être des chevaux. Surmontés de toits végétalisés pour améliorer la régulation thermique. 

• Un espace vétérinaire avec salle de soins.

• Un bâtiment d’accueil comprenant bureaux, boutique, salle de presse et bien sûr, restaurant panoramique, le tout conçu à partir de matériaux de nouvelle génération. 

08/01/2024

Actualités régionales